Les averses qui se sont longuement abattues dans la banlieue dakaroise, ont laissé un goût de souffre dans la bouche des habitants de Fass Mbao, notamment des riverains de la route dénommée Tally Mame Diarra, dans la commune de Diamaguène Sicap Mbao. Ceux-ci vivent depuis quelques jours dans les eaux et peinent à mettre la main sur leur maire dans le but qu’il leur venir en aide.
La banlieue dakaroise a encore trop bu au cours des pluies diluviennes du jeudi et du vendredi derniers. Mais, Fass Mbao fait partie des quartiers les plus impactés par les inondations, qui ont fini de plonger la population locale dans le désarroi devant le manque d’assistance de leur maire de commune.
Tally Mame Diarra otage des eaux, le calvaire des riverains et les risques de maladie
Il a fallu effectuer une visite de quelques rues du quartier pour constater de visu l’ampleur de la détresse des sinistrés. Ces derniers sont contraints de cohabiter avec les eaux de pluie qui stagnent par-ci par-là et causent ainsi d’énormes désagréments et autres préjudices aux habitants. Mais, les riverains de la principale route dénommée «Tally Mame Diarra» sont les plus touchés. Ladite route est en effet littéralement envahie par les flots dont la profondeur a atteint un niveau inquiétant et dangereux. L’eau leur arrive jusqu’aux genoux et parfois à la taille pour les enfants. Elle s’étend à perte de vue sur la route et oblige les riverains à patauger pour entrer dans leurs maisons respectives ou d’en sortir pour aller vaquer à leurs occupations. Ils sont devenus depuis quelques jours prisonniers des eaux de pluie stagnantes. Ceci, avec le trop-plein des fosses septiques des maisons comme effet immédiat et les risques de pathologies hydriques et le péril fécal.
Les charretiers réclament 500 F à chaque passager pour la traversée
Ici, les charrettes constituent le seul et unique moyen de transport. Les charretiers assurent la traversée des eaux moyennant de l’argent. «Chaque personne est tenue de casquer 500 F pour la traversée. Et ceci, aussi proche que soit la destination du passager», indique un charretier croisé dans les eaux. «On peut embarquer 7 à 8 individus. On peut faire plusieurs navettes par jour», dit-il.
Le pont du Ter, un facteur aggravant des inondations
Le président du mouvement Action pour le développement et la transparence (Adt) a décrié la situation et lâche : «nous en avons assez de vivre chaque hivernage les affres des inondations dans le quartier». Babacar Diop, alias Mbaye Diop ajoute que la situation s’est aggravée avec la construction du pont du Train express régional (Ter), qui surplombe les rails. «Ce pont nous cause un énorme préjudice pendant l’hivernage. En plus d’être mal construit, l’ouvrage nous charrie maintenant toutes les eaux de ruissellement. Qui atterrissent directement sur la route Tally Mame Diarra et la transforment en un vaste étang ou lac artificiel», peste le notable du quartier.
Une femme à terme référée à bord d’une charrette car le poste de santé était littéralement inondé
Dans la zone, le poste de santé a été envahi par les eaux de pluie. Une situation qui a obligé la responsable de la maternité à référer ailleurs une femme enceinte à terme, qui a débarqué sur les lieux à bord d’une charrette, malgré tous les risques. «Une femme, dont la grossesse est arrivée à terme, est venue ce vendredi à bord d’une charrette au poste de santé. Mais, vu que la structure sanitaire est littéralement inondée, elle a été référée au district sanitaire de Sicap Mbao», déclare Mbaye. Heureusement que ledit poste de santé a finalement été débarrassé des eaux par les jeunes volontaires du quartier.
Vieux Père NDIAYE