
Fin du suspense. Après sa longue déclaration fourre-tout, Idrissa Seck a avoué sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Pour Macky Sall, il déclare qu’il appartient au Conseil constitutionnel de se prononcer même s’il révèle en avoir discuté avec le constitutionnaliste Serigne Diop qui lui a dit que le Président ne peut plus briguer le suffrage des Sénégalais. Idrissa Seck qui se définit comme un ndjombroton (petit lièvre) en a profité pour détruire Karim Wade.
La liste des candidats pour l’élection présidentielle de 2024 continue de s’allonger. Idrissa Seck a annoncé hier qu’il sera bel et bien de la course pour succéder au Président Macky Sall. L’ancien maire de Thiès a lui-même fait l’annonce, hier vendredi, en marge d’une conférence presse qui a tiré en longueur. En effet, interpellé sur sa candidature, l’ancien Premier ministre (novembre 2002-avril 2004) dit clairement qu’il sera candidat à l’élection présidentielle de 2024. «Est-ce que vous imaginez une élection ici au Sénégal sans Idrissa Seck, alors qu’il est vivant et bien portant ? Personne ne l’imagine». Et pour faire simple, Idy ajoute : «oui je serai candidat à l’élection présidentielle de 2024».
Sur le cas du Président Macky Sall, Idrissa Seck assure qu’au Sénégal, il n’y a qu’un seul organe qui peut décider de qui sera candidat à une élection présidentielle et de qui ne le sera pas. Mais, ajoute-t-il, ce que les experts ont dit, c’est que le Président Macky Sall ne peut pas être candidat en 2024. «Le professeur Serigne Diop, qui est un constitutionnaliste respecté de tous, m’a dit que le Président Macky Sall n’a pas le droit de se présenter et, mieux, il n’existe pas une interprétation de la constitution qui lui permettrai d’être candidat».
La candidature
Poursuivant pour aborder le silence du Président Macky Sall sur la question de sa candidature en 2024 et si cela ne le mettait pas mal à l’aise, Idrissa Seck assure que personne ne pouvait l’obliger à quoi que ce soit. «Cela ne peut pas me mettre mal à l’aise puisque je fais partie des gens qui lui ont conseillé de garder le silence sur la question. Je lui ai dit : ‘’c’est toi le chef de l’Etat avec tout ce que le titre renferme en termes de puissance et force…’’ C’est pourquoi je considère que Ousmane Sonko a eu tort de le défier. Parce que quand je l’ai entendu lors d’un meeting dire qu’il a fait son testament et que c’est soit lui soit le Président Macky Sall, la vérité c’est que si le président de la République veut le tuer, il ne passe pas la nuit et lui il n’a pas la force pour faire ce qu’il dit».
Poursuivant, Idrissa Seck dit sa forte conviction : «je pense sincèrement que le Président Sall croit à la limitation des mandats à deux, y compris pour lui, de la même manière que Wade y croyait également», dit-il, invitant les uns et les autres à comprendre que la fonction de président de la République ne laisse au président aucun temps de parler de troisième mandat.
De toute façon, dira-t-il, si Macky veut être candidat, il le dira au plus tard avant le début de la collecte de parrainages. «Mais il faut comprendre que le président de la République a des choses très importantes à faire pour se concentrer sur la question du troisième mandat. S’il veut être candidat, il devra venir le dire au niveau de la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar, il ne l’a pas encore fait et de toute façon, je suis là-bas et je l’attends de pied ferme», a-t-il encore répondu à ce propos.
Bilan élogieux de Macky Sall
Concernant le bilan du Président Macky Sall, Idrissa Seck assure que le bilan matériel du Président est fameux. «Le bilan est excellent du point de vue matériel. Maintenant du point de vue immatériel, il peut être amélioré. Notamment sur l’indépendance de la justice, sur la transparence des rapports de certains corps de contrôle, sur l’implication de la famille dans la gestion des affaires de l’Etat. Globalement, c’est un excellent bilan, mais je peux faire mieux».
Cas Diatara
Sur les derniers remous qui ont secoué sa formation politique, notamment avec le cas du ministre des Sports Yankhoba Diatara, le président de Rewmi assure qu’en ce qui concerne ce dernier, «personne au monde ne doute de sa loyauté à mes côtés. Mais parfois, il se permet de dire ou de faire en mon nom des choses que je ne lui ai pas demandé. Et quand je l’ai sanctionné, il m’a envoyé un message pour dire qu’il reconnaît avoir fauté et qu’en conséquence, il accepte la sanction». Macky Sall, on en a parlé, je lui ai dit que la faute porte seulement sur la politique, elle n’a rien à voir avec le gouvernement».
«Karim Wade, je l’ai foutu dehors…»
Parlant du fils de Me Abdoulaye Wade, Idrissa Seck révèle : «de 2000 à 2004, vous n’avez jamais entendu parler de Karim Wade. Pourtant il était là mais il faisait la queue à mon bureau comme tout le monde. Un jour il a forcé le barrage, il est entré dans mon bureau j’étais en pleine audience, je l’ai foutu à la porte. Et je lui ai dit que même son père n’ose pas se comporter de la sorte avec moi. Mais à partir de 2004, il est devenu ministre de la terre, du ciel… Mais je lui avais dit que s’il joue avec les outils de son père, il sera crucifié. Il est où maintenant ? Il est crucifié au Qatar».
Sidy Djimby NDAO