
La succession du Marocain Mohamed Kadmiri est lancée. En direction de l’assemblé générale élective de la Confédération africaine de surf (Cas) prévue le 23 avril à Dakar, El Hadji Oumar Sèye a déclaré sa candidature. Dans cette entretien téléphonique qu'il nous a accordé, le vice-président de la Cas a décliné son programme et ses ambitions pour le surf africain.
Les Échos : pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
El Hadji Oumar Sèye : Je m'appelle El Hadji Oumar Sèye. Je suis né le 31 mai 1977 à Ngor. J'ai été athlète de haut niveau, surfeur professionnel pendant 25 ans. J'ai eu à voyager partout dans le monde à travers mon sport qui est le surf. Maintenant, après ma carrière, je suis rentré au Sénégal officiellement pour monter le complexe sportif "le Surf Paradise". On y retrouve l'académie de surf, le surf camp et un restaurant. Je suis le premier noir dans le monde à signer un contrat professionnel avec les grandes marques. Le fait de voyager et voir ce qui se passe dans le monde m'a poussé à revenir au Sénégal, en Afrique, pour développer le surf dans nos pays.
Vous n'êtes pas le président de la Fédération sénégalaise de surf. Comment se fait-il que vous candidatez à la présidence de la Confédération Africaine de surf ?
C'est une question pertinente. Le président de la Fédération sénégalaise de surf, c'est Alexandre Alcantara et je suis son vice-président. Je suis le vice-président de la Confédération africaine de surf. Ce qui justifie tout c'est le savoir-faire, l'expérience et l'engagement, mais aussi out que j'ai pu réaliser durant toute ma carrière en tant qu’athlète de haut niveau, mais aussi au-delà pour le surf sénégalais et africain. C'est en quelque sorte ce qui justifie ma candidature.
Pouvez-vous revenir sur votre programme pour le surf africain ?
Durant toute ma carrière, j'ai toujours entendu que l'Afrique était le continent oublié, qu'il n'y a pas de marché pour le surf. Je me suis alors mis dans la tête que je devais faire partie d ceux qui vont développer le surf sénégalais et africain. Quand je me suis installé au Sénégal, avec ma base, j'ai toujours visé le siège international.
La Confédération Africaine de surf a commencé à exister en 2017. Je suis donc un des membres fondateurs de la Confédération mise en place au Maroc et dirigée par Mohamed Kadmiri. Le Sud-Africain Johnny Becker et moi sommes ses vice-présidents. Pendant 6 ans, la Confédération n'a pas beaucoup bougé. C'est vrai qu'il y a eu la Covid entre-temps, mais après, le président a organisé chez lui au Maroc le Championnat d'Afrique des nations qui était une grande première et une très belle réussite, avec tous les moyens qu'ils ont mis. Le Sénégal est rentré de cette compétition avec 4 médailles dont 2 en argent et 2 en bronze pour se classer au second rang africain.
Mais avant ça, on a eu un accord avec le Maroc consistant à les soutenir à organiser ces championnats d'Afrique pour qu'en retour, ils soutiennent notre candidature pour le poste du président de la Confédération. Ce qui a été retenu.
Dans mon programme, ce qui intéresse le surf africain et les fédérations, c'est le fait que nos surfeurs n'excellent pas dans le haut niveau. Ils ont souvent des soucis pour se déplacer à l'étranger pour des problèmes de visa ou de moyens. Dans mon programme, je propose alors un circuit professionnel africain. Donc tous les deux mois, on fera une étape de l'Africa Tour. Pour chaque étape, il y aura un "Price Money" dédié aux athlètes. Ce sera du vainqueur jusqu'au top 16. Ce sera pour un total de 32 athlètes retenus dans le cadre de l'Africa Tour. Ça permettra aux surfeurs africains de gagner de l'argent et de vivre de leur passion. C'est une de mes motivations.
Derrière aussi, il y a beaucoup d'encadreurs qui ont le savoir-faire, mais qui n'ont pas de diplôme. On va donc les aider à avoir leurs diplômes Level One et ensuite Level Two, en collaboration avec la Fédération internationale de surf.
On va aussi développer le côté environnemental. On a de belles plages. Il fait chaud presque 10 mois de l'année. L'Afrique particulièrement le Sénégal est une très bonne destination pour le surf mondial. Donc à travers ce sport, on veut vraiment développer le tourisme sportif dans notre pays.
J'ai aussi l'ambition de mettre un programme de surf à l’école. Le constat est que beaucoup de gens ne savent pas nager. Les jeunes pourront donc apprendre à nager à bas âge.
Avez-vous le soutien de l'Etat du Sénégal pour votre candidature ?
On a le soutien de nos confrères africains. On attend celui du gouvernement sénégalais. Cette candidature à la Confédération africaine de surf est importante surtout en vue des Jeux olympiques de la jeunesse qui arrivent au Sénégal. Le surf est olympique, donc ce sera intéressant d'avoir un Sénégalais à la tête de cette Confédération. Nous demandons le soutien de toutes les composantes de l'Etat.