Jugé hier, lundi 26 août 2024, pour des faits de conduite sans permis, de faux et usage de faux, Sidy Diop a finalement été condamné à payer une amende de 150.000 F Cfa. L'artiste-chanteur, qui a présenté ses plates excuses, a été relaxé pour des faits de faux et d'usage de faux.
L'artiste-chanteur Sidi Diop a été finalement jugé hier, lundi 26 août, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Arrêté par les gendarmes de la Brigade territoriale de Hann lors d’un contrôle de routine, il répondait des faits de conduite sans permis, de faux et usage de faux. À la barre du tribunal, le prévenu a reconnu les faits. Sidy Diop a présenté des plates excuses au tribunal. En survolant les faits, l'artiste a déclaré avoir pris la voiture pour aller acheter quelque chose à manger sans avoir par-devers lui les documents afférents à la conduite dudit véhicule. "Je me suis trompé parce que je ne devais pas conduire sans permis. Je disposais d’un permis international qui avait été volé en 2017. Pour ce qui est du délit de fausse assurance, j'avoue que je détenais une assurance pour le véhicule. Celle-ci est valable jusqu’en 2025", a-t-il relaté.
Malheureusement, ses déclarations ont été battues en brèche par les observations du juge. Selon le magistrat, les vérifications du Cenart (l’organisme chargé des assurances au Sénégal), prouvent que le numéro de la police d’assurance fournie par Sidy Diop ne correspondait à aucun enregistrement dans leurs bases de données. Ceci a suscité le doute dans la tête du juge. Ce qui l’a poussé à demander à l'artiste de lui révéler l'origine de l'assurance qu'il détenait. "Cette assurance m’a été remise par le vendeur du véhicule. Je ne connais pas son nom parce que c’est mon frère qui s’occupait des transactions", a-t-il répondu.
Prenant la parole, le procureur a fait savoir à Sidy Diop qu'il avait présenté une "assurance expirée" au cours de l’enquête en sus d'un faux document pour disposer d’un passavant. Le mis en cause de se porter en faux : "ce n’est pas une fausse assurance. C’est le propriétaire du véhicule qui avait fourni une assurance incorrecte. L'enquête a révélé que lorsque cette affaire a éclaté, il s’est présenté au commissariat avec une nouvelle assurance valide jusqu’en 2025".
Le parquet de démentir le chanteur : "l'assurance ne pouvait pas excéder 12 mois". Là aussi, Sidy Diop dégage en touche. Le procureur lors de son réquisitoire a indiqué que les aveux de Sidy Diop à la barre sont douteux. " C’est par pure humanisme que cette affaire a été traitée devant le tribunal des flagrants délits. En tant que personnalité publique, Sidi Diop se devait de montrer le bon exemple. Tu as chanté "feeling pathie-Jongué pathie" mais il faut le faire dans le cadre de la loi", a martelé la représentante du parquet qui a demandé la déclaration de culpabilité du chanteur pour les incriminations pour lesquelles il est poursuivi. Et pour ce qui est de la production des faux documents, la parquetière, qui s'est rapportée à la sagesse du tribunal pour ce qui de la répression, a demandé au tribunal de lui accorder le bénéfice du doute.
Pour la défense de Sidy Diop, Me Aboubacry Barro a confié que son client a fait preuve d’humilité. S'agissant des pièces afférentes à la conduite du véhicule, le conseil a indiqué que son client a déposé tous les documents. "S’il y a faux, l’enquête qui va se poursuivre certainement va déterminer cette personne-là qui a eu à remettre cette fausse police d’assurance", a relevé la robe noire. Au terme des plaidoiries, le juge a relaxé Sidy Diop des faits d’usage de faux mais l'a condamné à une amende de 150.000 F Cfa pour défaut de permis de conduire.
Fatou D. DIONE