
Suite à la condamnation de Ousmane Sonko pour diffamation, Cheikh Tidiane Dièye et ses camarades soutiennent n’accorder aucun crédit au verdict. En effet, pour eux, la justice sénégalaise est mise sous la tutelle du pouvoir exécutif et est instrumentalisée par ce dernier.
«La plateforme Politique Avenir Senegaal Bi Nu Begg a accueilli avec indignation le verdict rendu ce jeudi 30 mars 2023 par le tribunal de Dakar, condamnant Monsieur Ousmane Sonko, président de Pastef-les Patriotes, à deux mois avec sursis et 200 millions de dommages et intérêts dans le procès l’opposant à Monsieur Mame Mbaye Niang», lit-on d’emblée sur le communiqué.
La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg, qui apporte toute sa solidarité à Ousmane Sonko, estime que le leader de Pastef-Les-Patriotes a été une victime du début à la fin. En effet, elle explique qu’outre des violences physiques, ses droits les plus élémentaires ont été bafoués. «Après les agressions répétées et la violence physique et psychique exercée sur sa personne, au point de lui causer une incapacité temporaire de 10 jours, le blocus répétitif et illégal de son domicile, les intimidations et calomnies, les arrestations systématiques des membres de son parti, c’est à une condamnation sans défense qu’il a eu droit lors de son procès».
Pour Cheikh Tidiane Dièye et ses camarades, force est de reconnaître que la justice est aujourd’hui instrumentalisée. Et ceci se justifie par les scandales notés mais aussi par les multiples arrestations arbitraires. «La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg regrette que la justice sénégalaise soit devenue méconnaissable depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir. Elle est mise sous la tutelle du pouvoir exécutif. Elle ne peut plus remplir ses missions dans l’impartialité et l’indépendance. Alors qu’elle détourne le regard sur les multiples scandales qui gangrènent des segments entiers de l’administration publique, elle n’hésite pas, d’un autre côté, à s’acharner sur l’opposition, les activistes, les journalistes, la société civile et tous ceux qui osent dénoncer ces scandales», explique la plateforme.
Qui poursuit : «sans compter les nombreuses plaintes déposées par des acteurs de l’opposition, y compris Sonko lui-même, qui sont restées sans suite, confirmant le parti-pris manifeste de la justice et la logique du deux poids deux mesures dans laquelle elle s’inscrit. Ceux qui auraient dû faire face à la justice et au peuple sénégalais pour rendre compte de la gestion des fonds du Prodac, bénéficient d’une totale impunité et se présentent comme des victimes. Condamner un leader politique pour diffamation, pour avoir dénoncé un scandale de malversation financière largement décrit dans un rapport, dont l’accusateur lui-même tout comme le ministre des Finances de l’époque ont publiquement reconnu l’existence, est une prime donnée à l’impunité et à la mal gouvernance».
Et c’est pour cette raison que le Secrétariat politique national de la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg affirme n’accorder aucun crédit à ce jugement «qui ne constitue qu’un acte de plus dans la stratégie de Macky Sall pour affaiblir Ousmane Sonko et toute l’opposition sénégalaise afin s’aménager la possibilité d’une troisième candidature qui, dans tous les cas, est politiquement inacceptable, légalement condamnable et moralement blâmable».
Khadidjatou D. GAYE