Le Président Macky Sall s’est engagé à réallouer une partie des Droits de tirage spéciaux sur les dépenses prioritaires de la santé, telles que la production de vaccins, la mise à niveau de nos hôpitaux et la riposte contre le Covid-19. Il a aussi engagé les présidents africains dans cette dynamique, car il n’est pas normal, dit-il, que le continent importe 99% de ses vaccins et médicaments.
A la suite de l’allocation des Droits de tirage spéciaux (Dts) par le Fmi, dont le Sénégal a bénéficié d’une enveloppe de 246 milliards francs Cfa, l’heure est à l’utilisation rationnelle de ces fonds destinés à la relance économique suite à la pandémie du Covid-19. «On a beaucoup parlé des Droits de tirage spéciaux, maintenant nous nous battons pour la réallocation des Dts», a d’emblée souligné le Président Macky Sall à la conférence de Berlin sur le Compact avec l’Afrique initié par la Chancelière allemande Angela Merkel. A cet effet, Macky Sall a décidé d’injecter une partie (jusqu’à 5%) de ces Dts dans le secteur de la santé. «Nous pouvons nous engager pour donner la confiance attendue aux partenaires, nous engager à remettre une partie de ces Dts sur les dépenses prioritaires de la santé, des dépenses telles que la production de vaccins, mais également tous les frais dans le secteur de la santé, la mise à niveau de nos hôpitaux et la riposte sanitaire que nous devons faire», s’est engagé le chef de l’Etat, avant d’inviter, dans la foulée, ses homologues africains présents à Berlin à s’inscrire dans cette dynamique pour donnerun signal fort aux partenaires afin que cette réallocation puisse devenir une réalité.
Pas normal que l’Afrique importe 99% de ses vaccins et médicaments
Poursuivant, Macky Sall n’a pas fait dans la langue de bois sur ce qui pourrait saper cette union sacrée des présidents africains autour de la réallocation des Dts. «Les gens pensent que si on réalloue, peut-être que l’argent n’ira pas là où il faut. Nous devons aussi nous dire les choses telles qu’elles sont», constate le Président Sall. Cependant, si nous donnons le gage sur notre engagement par rapport à l’utilisation de la réallocation - les Dts, c’est dans notre budget, donc nous n’avons pas de compte à rendre là-dessus -mais si nous sollicitons les Droits de tirage des autres, nous devons aussi nous engager sur l’utilisation par rapport aux priorités sanitaires, à la production de vaccins sur lesquels le continent s’engage parce qu’il n’est pas normal que l’Afrique importe 99% des vaccins et des médicaments qui sont consommés sur le continent, alors que nous pouvons avec le soutien de nos partenaires arriver à faire la production sur place», fait remarquer le chef de l’Etat.
Vente de vaccins, assouplissement des règles de l’Ocde
Macky Sall a aussi fait un plaidoyer à l’endroit de l’initiative Covax, l’initiative Gavi, afin que tous ceux qui contribuent à l’achat des vaccins puissent s’engager, dit-il, avec le continent, dans cette nouvelle initiative. En effet, il faut que les vaccins produits en Afrique soient également achetés et c’est, à l’en croire, ce qui permettrait à l’Afrique d’avancer. En outre, il a appelé à assouplir les règles de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde). «Si nous voulons développer les échanges, si nous voulons que vos entreprises pénètrent plus en Afrique, il faut qu’elles soient accompagnées par vos Etats à travers des mécanismes financiers. Il faut aussi en Afrique que les primes d’assurances puissent baisser parce que le risque n’est pas aussi important que la perception et que nous puissions enfin mixer davantage de financements à la fois concessionnels et de financements commerciaux de façon à prendre de plus grands volumes pour le développement du continent africain», plaide Macky Sall.
Une proposition jugée pratique par Angela Merkel suite aux expériences faites par le Sénégal.
M. CISS