
De l’avis du secrétaire général du ministère du Pétrole et des Energies, le processus d’élaboration du plan d’investissement du partenariat pour une transition énergétique juste (Jetp) est déjà engagé et devra être finalisé en juin 2024. Cependant, il est d’avis que la transition énergétique ne saurait se faire sans l’inclusion de toutes les parties prenantes, la prise en compte des besoins et préoccupations des bénéficiaires.
Le ministère du Pétrole et des Energies, en partenariat avec le programme énergies durables a organisé un atelier national de partage sur le partenariat pour une transition énergétique juste (Jetp). Un atelier qui, de l’avis du secrétaire général du ministère du Pétrole et des Energies Cheikh Niane, offre un cadre d’échanges à l’ensemble des acteurs impliqués dans le Jetp en vue de sa mise en œuvre. « Le secteur de l’énergie se caractérise par une forte croissance des besoins de consommation des populations, mais ce secteur reste fragile en raison du faible taux d’accès à l’électricité qui freine l’atteinte de nos objectifs de développement économique et social. A cela, s’ajoute le problème du coût de l’électricité avec une base de production majoritairement issue de produits pétroliers coûteux et volatiles. Face à ce constat, le gouvernement a entamé un important plan de réalisation du secteur avec l’objectif de produire une énergie en qualité et en quantité et à un coût compétitif », explique le Secrétaire général du ministère du Pétrole et des Énergies, Cheikh Niane. Cela s’est traduit, dit-il, par une diversification avec notamment l’intégration des Énergies renouvelables et la mise en œuvre de la prochaine stratégie gas-to-power qui vise le remplacement successif des centrales au fioul par des centrales fonctionnant au gaz naturel. « L’engagement de notre pays pour le développement des énergies renouvelables n’est plus à démontrer. En effet, sur une puissance installée de 1787 Mgw, les 30% proviennent des Énergies renouvelables. C’est une performance que peu de pays peuvent se prévaloir et le Sénégal ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. C’est ainsi que pour impulser davantage le développement des énergies renouvelables et de l’accès universel à l’électricité, notre pays a conclu le 22 juin 2023 avec le groupe des partenaires internationaux composé de l’Allemagne, le Royaume Uni, le Canada, entre autres, un partenariat pour une transition énergétique juste (Jetp) qui vise à soutenir les efforts des pays et permettre une consolidation d’un système énergétique sobre en carbone, résilient et durable », ajoute le représentant du ministre du Pétrole et des Energies. A cet effet, il révèle que les partenaires internationaux vont mobiliser pour une période initiale de trois à cinq ans à partir de 2023, une enveloppe de 2,5 milliards d’euros de financement. Poursuivant, il fait remarquer que le Sénégal s’est engagé à porter sa part des énergies renouvelables à 40% de son mix énergétique à l’horizon 2030. En outre, il précise que le processus d’élaboration de ce plan d’investissement Jetp est déjà engagé et devra être finalisé en juin 2024. Ce plan comprendra, dit-il, des projets à mettre en œuvre dans les différents secteurs pertinents ainsi que les mécanismes de financement. En tout cas, il note que le Sénégal ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre du Jetp. « La transition énergétique ne saurait se faire sans l’inclusion de toutes les parties prenantes, la prise en compte des besoins et préoccupations de tout un chacun, notamment les populations qui en sont les premiers bénéficiaires », indique M. Niane.
M. CISS
BIRAHIM SECK, COORDONNATEUR DU FORUM CIVIL
« Nous allons mettre en place des observatoires sénégalais pour une transition énergétique responsable »
« Il ne faudrait pas que le partenariat pour la transition énergétique juste soit injuste. Nous voudrions que dans le comité de pilotage qu’on y voit des représentants de la société civile, du secteur privé ; que le comité de pilotage soit inclusif. Il ne faudrait pas que des segments de la nation des parties prenantes soient confinés dans des groupes de travail. Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du Sénégal, dénommé gas-to-power, il ne faudrait pas que les populations soient lésées. Le réseau gazier pourrait impacter négativement les populations du fait de certaines installations. Le ministère nous a livré des données qui sont à l’étude et dont nous apporterons nos observations. Nous allons mettre en place des observatoires sénégalais pour une transition énergétique responsable. C’est pour accompagner le gouvernement dans la mise en place d’un système énergétique sobre, c’est-à-dire la décarbonatation. Mais également faire un suivi pour que l’accès universel à l’énergie ne soit pas une utopie au Sénégal ».