Les gendarmes El Hadji Tidiany Sarr et Modou Sarr, de service à la primature le 4 mai 2017, comparaissaient devant le tribunal militaire de Dakar pour coups et blessures volontaires entrainant une incapacité temporaire de travail de 7 jours. Ils avaient brutalisé et blessé au genou gauche la plaignante Salimata Fall Badiane, venue déposer une convocation à l’encontre de son antagoniste Fatou Diémé. L’affaire est renvoyée à l’audience du 29 décembre prochain pour la production du certificat médical.
Les gendarmes Modou Sarr et El Hadji Tidiany ont brutalisé la dame Salimata Fall Badiane, âgée de 57 ans, lorsqu’elle s’était rendue à la primature où ils étaient en service, le 4 mai 2017. Attraits tous deux, ce vendredi 24 novembre, devant le tribunal miliaire de Dakar pour coups et blessures volontaires entrainant une incapacité temporaire de travail de 7 jours, ils devront attendre le 29 décembre prochain pour être édifiés sur leur sort, le temps que le certificat médical de la victime soit versé au dossier pour que l’affaire puisse être jugée. Tout ce problème résulte du fait que la plaignante Salimata avait contracté une dette auprès de la nommée Fatou Diémé, qui lui a réclamé son dû sans succès. Ainsi, à la veille de ces faits, toutes les deux antagonistes s’étaient battues et elles devraient être entendues par les agents enquêteurs. Toutefois, Fatou Diémé avait déjà rédigé une plainte à l’encontre de Salimata et elle était partie déposer à la primature la convocation qu’elle avait remise aux gendarmes Modou et El Hadji Tidiany, à charge pour ces derniers de la remettre à Salimata. Et au moment où les deux agents remettaient ladite citation à Salimata, celle-ci leur a rétorqué qu’elle ne réglerait pas le différend avec son antagoniste en ce lieu, mais ailleurs. N’empêche, elle a commencé à injurier Fatou, la traitant de tous les noms d’oiseaux. Les prévenus lui ont suggéré de se retenir, en vain. Et c’est alors que Tidiany lui a jeté la pièce d’identité qu’elle avait présentée pour accéder aux lieux. Puis, il lui a donné un coup de pied et Salimata est tombée, se blessant au genou gauche. En plus de cela, il lui a occasionné des égratignures au niveau du dos. Son acolyte Modou Sarr a aussi malmené la dame. Tout en pleurs, Salimata est allée expliquer sa mésaventure à l’adjudant Abdoulaye Ba. Un autre gendarme l’a entendue sur procès-verbal, établissant qu’elle présentait une plaie de 2 cm au genou gauche et des traces de lacération sur son cou. Elle boitillait et elle avait l’air d’avoir été violentée. A cela s’ajoute qu’elle a recouru à l’homme de l’art qui a fait état de blessures avec itt de 7 jours. Fort de tout cela, Salimata a déposé une plainte pour coups et blessures volontaires à l’encontre des 2 gendarmes. Devant la barre du tribunal militaire, dans leur tenue bleu marine, ils ont contesté les faits qui leur sont reprochés. El Hadji Tidiany Sarr a pris la parole en premier. «Nous étions au bureau du courrier du Secrétariat général, vers les coups de 17h, mon collègue et moi. Salimata y a trouvé une certaine Fatou Diémé, qui avait déjà déposé une plainte à son encontre car elles avaient des démêlés. Ainsi, la dame Diémé a donné la convocation à mon collègue, lui demandant de la remettre à la Salimata. Et cette dernière a commencé à insulter, disant que ses problèmes avec son antagoniste vont se régler, vu qu’elles se connaissent. Et que ce n’est pas à nous de lui remettre la convocation. Je l’ai évacuée, vu les propos injurieux qu’elle proférait. Mais on ne l’a pas battue, ni violentée», a-t-il lancé. Son collègue Modou Sarr renchérit en se disculpant : «On ne l’a pas frappée. J’étais au poste et j’ai pris sa pièce et l’ai enregistrée. Après qu’elle ait insulté, c’est moi qui lui ai demandé de ne plus répéter ces propos. Je ne sais pas où elle est allée se procurer ces papiers médicaux qui confirment les lésions. Et si elle avait contracté des blessures, nous les aurions vues». La partie civile Salimata Fall a démenti les mis en cause. «C’est Tidiany que j’ai trouvé là-bas et je lui ai demandé de m’indiquer les lieux. Il a jeté ma pièce, m’a bousculée. Et Modou aussi m’a malmenée. Je leur ai dit que je saisirai la justice parce que je respectais leur tenue. Leur chef de poste Abdoulaye Bâ m’a trouvée en pleurs et m’a conduite dans son bureau afin que je lui explique. J’étais blessée sur ma jambe, au genou qui ne s’arrêtait pas de saigner. On m’a même fait des points de suture. Je me suis fait ausculter ce même jour. J’avoue que je fréquente la primature pour mes besoins et je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit», a-t-t-elle soutenu. L’adjudant Abdoulaye Ba a disculpé ses sujets, soutenant qu’elle n’avait pas d’égratignures, ni rien du tout. Vu toutes ces contradictions dans les mentions du gendarmes sur les graves blessures de la victime consignées sur le Pv, le juge Ndary Diop a décidé de renvoyer l’affaire au 29 décembre pour la production du certificat médical. Le magistrat a aussi argué qu’il en tirerait les conséquences, parce qu’il veut juger en âme et en conscience cette affaire.Fatou D.DIONE (Stagiaire)