Le Conseil d’administration de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) vient de reconnaitre le Sénégal comme pays ayant accompli des «Progrès satisfaisants» dans le cadre de la mise en œuvre de la Norme Itie 2016. La Coalition nationale Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal (Pcqvp), qui a pris part au processus d’évaluation ayant conduit à la bonne note du Sénégal, a profité de la bonne nouvelle pour rappeler que tout n’est pas rose.
La Coalition nationale Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal (PCQVP) continue d’être préoccupée par le cadre de la gouvernance des ressources naturelles de notre pays. L’organisation, qui œuvre pour la transparence, a en effet réitéré ses inquiétudes quant à un certain nombre de points soulevés antérieurement dans la gestion des ressources naturelles de notre pays. Ce, malgré les bonnes performances du Sénégal qui est devenu le 1er pays africain et le 4ème au niveau mondial à accéder au statut de pays ayant accompli des «Progrès satisfaisants» dans le cadre de la mise en œuvre de la Norme Itie 2016. Parmi les griefs soulevés par la Coalition nationale Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal, la redistribution des revenus issus du secteur minier. Sur ce point, l’organisation note que la transparence n’aura de sens que quand elle sera adossée à une redevabilité dans l’utilisation et la distribution des revenus, en vue de lutter contre la corruption et de promouvoir le développement durable. «Malheureusement, nous sommes au regret de constater que la redistribution des revenus issus de ce secteur n’est toujours pas effective, malgré les dispositions de la Loi qui a consacré depuis le code minier 2003 révisé en 2016 le principe et le mécanisme de redistribution à travers le Fonds d’appui et de péréquation destiné aux collectivités et le Fonds d’appui au développement local», regrette la Coalition qui ajoute que depuis le début de l’exploitation, les collectivités territoriales et les communautés ne bénéficient pas de ces recettes.
Pour l’ouverture du Cos-Petrogaz à la société civile
Autre manquement soulevé par la Coalition, l’ouverture du Cos-Petrogaz à la société civile. En effet, rappelant les conditions dans lesquelles le Cos-Petrogaz a été mis en place, Pcqvp déplore l’absence de la société civile au sein de cette structure. «Nous sommes encore une fois au regret de constater que la société civile ne prend pas part à ce ‘’dispositif global de transparence’’ au nom et pour le compte des populations à qui appartiennent les ressources naturelles. Nous invitons le président de la République et son gouvernement à corriger cet autre manquement de trop», note Pcqvp dans un communiqué rendu public.
Pour l’implication de la société civile dans la révision du Code pétrolier
Pour finir, par la Coalition nationale Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal est revenu sur la révision du code pétrolier. Un processus qu’elle juge «non participatif». En effet, estimant que l’autorité en charge de cette révision du code a mis la société civile à l’écart du processus, la coalition indique que cette approche non participative ne favorise pas la prise en compte des préoccupations des communautés et de la société civile. Par conséquent, elle exige «un processus transparent, inclusif permettant une participation effective des différentes parties prenantes». «Nous interpelons le président de la République et son gouvernement sur la nécessité de prendre en compte les préoccupations de la société civile, qui sont celles des communautés, dans le contexte de l’Itie qui préconise une approche inclusive et transparente dans tout processus lié au secteur», rapporte le document.
Sidy Djimby NDAO