La nuit tous les chats sont gris. Mais le jour aussi, du fait du Covid-19, tous les visages sont masqués. Ce qui explique un peu la témérité de Niangal à arpenter les rues de Ndakaaru, au volant d’un véhicule banalisé et sans escorte. Même si nous supposons que la cavalerie ne doit pas être loin derrière. En tout cas, si l’expérience est utile pour la villégiature, au bout de huit ans d’une vie encadrée, la mise en scène saute aux yeux et ôte à l’opération toute portée pédagogique profitable au premier magistrat. Et même la rencontre avec «ces citoyens» trop clairs de carnation pour être des Sunugaaliens bon teint a semblé très peu impromptue. L’on nous disait que le président poète, du temps de son magistère, chevauchait une 2CV (Deux chevaux) pour se promener dans les rues de Ndakaaru la nuit afin d’en tâter le pouls et d’en vérifier la salubrité. N’ayant jamais été vérifiées, ces virées nocturnes de Père Léo frisaient la légende, mais entretenaient le mythe d’une surveillance occulte. Quant à Niangal, sa promenade ressemble plus à la permission accordée à un prisonnier et à une recherche effrénée de folowers sur réseaux sociaux. A moins qu’il ne nous en dise la leçon.
Waa Ji
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