C’était chaud hier au niveau du Conseil municipal de la ville de Podor, présidé par Aissata Tall Sall, en présence du préfet. En effet, pour une banale affaire de prise de parole, des conseillers se sont donnés en spectacle. La rivalité entre Me Aissata Tall Sall et Racine Sy est encore passée par là. Il y a eu échanges de coups et des habits déchirés…
Sauf sincères retrouvailles de Racine Sy et de Me Aissata Tall Sall pour espérer éviter le pire à Podor, leurs inconditionnels n’ont pas fini de se donner en spectacle. C’est de peu hier que le pire a été évité entre Mansour Sall, premier adjoint au maire de la commune et M. Issakha Ly, souteneur de Racine Sy et deuxième adjoint au maire. Selon les confidences obtenues de ce Conseil municipal qui a enregistré des coups de poing devant le préfet et la mairesse de la localité, c’est la rivalité politique qui serait à l’origine de tout.
En effet, des informations rapportées par nos sources, Issakha Ly, le deuxième adjoint au maire, qui était avec Gadio et qui a fini par rejoindre le camp de Racine Sy dans la localité, n’a pas aimé que Me Aissata Tall Sall lui refuse la parole. Il a voulu la prendre de force ; ce qui a irrité Mamadou Mansour Sall, le premier adjoint, près de qui il se trouvait au présidium et qui l’a poussé. Il s’en est alors suivi une rude bagarre.
Issakha Ly relate sa version des faits
Joint au téléphone, Issakha Ly confirme effectivement avoir eu des problèmes avec certains membres du Conseil municipal. «Nous sommes au Sénégal et les retardés politiques posent trop de problèmes à la démocratie sénégalaise. Je suis adjoint au maire. Je suis maire comme elle, élu. Un maire n’est pas nommé, un maire est élu au même titre que le premier, le deuxième ou le troisième. N’étant pas du même camp, il y a cette hostilité qui entoure les activités. Quand on a abordé le débat de l’orientation budgétaire, des conseillers ont pris la parole. Après, elle (Aissata) a interpellé son premier adjoint qui se trouve être son bras armé pour lui demander s’il a quelque chose à dire. Ce dernier a dit non. Alors, elle m’a snobé et elle a voulu conclure sur cette question. J’ai levé la main pour dire que je veux parler. Elle me dit : ‘’si tu veux parler, tu me demandes la parole !’’ je dis que j’ai demandé la parole ; elle me dit : ‘’j’ai un nom, je ne suis pas une armoire ; je lui réponds que ‘’si tu es une armoire, ce n’est pas mon problème. J’ai levé la main mais elle m’a refusé la parole. Alors j’ai dit non. On m’a demandé de la laisser parler, j’ai dit non. Elle refuse de me donner la parole. Il y a eu un brouhaha et elle a suspendu la séance. Alors, elle a fait venir ses gardes du corps et les gardes du corps de Mansour. Moi, je n’ai pas de garde du corps. Mansour a attendu que ses gardes viennent pour se lancer sur moi. Il y a eu échanges de coups. Il y a eu des habits déchirés. On m’a conduit à l’extérieur pour éviter qu’il y ait des blessés et du sang».
Mamadou Mansour Sall dément
«C’est à midi et quelques qu’il est arrivé alors qu’on a commencé à 10h. C’est quand le maire était en train de rejoindre son bureau après avoir fini de répondre aux questions parce qu’elle ne participe pas au vote, qu’il est arrivé. Et quand il est arrivé, c’est à mes côtés qu’il est assis au présidium. Première incohérence, quand il est arrivé, il n’est pas venu avec le document de base qu’on lui avait donné, mais avec un livre de Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’Etat et son portable. Et au moment où on travaillait, il était en train de jouer avec son portable», a dit M Sall. Pour ajouter : «il attend qu’Aissata commence à parler, il dit : ‘’je prends la parole’’. Aissata, le maire, lui dit : ‘’si tu veux la parole, tu la demande’’ ; il lui dit : ‘’je ne l’a demande pas. Je ne vais demander la parole à un poteau électrique’’. Il était venu pour perturber. Aissata a continué à parler ; il a également continué à parler. Il a continué à râler. A perturber… C’est moi qui me suis énervé et je l’ai poussé, en lui disant : ‘’sort de la salle. Ou tu te tiens correctement ou tu t’en vas’’. Il a déclenché une bagarre et les gens l’ont évacué. Ce n’est pas à 66 ans que je vais commencer à me bagarrer. On a continué le travail. Aissata a levé la séance un moment, mais ensuite on a continué le travail. Il était venu dans l’option de perturber», déclare Mansour Sall, le premier adjoint au maire.
Madou MBODJ