Gaz lacrymogènes, courses-poursuites, embouteillages inextricables, commerces fermés, routes barrées, services inaccessibles et tutti quanti. La fin de matinée a été tumultueuse, hier, au centre-ville et c’est la démocratie qui en a surtout pâti. Car, si ceux qui manifestaient ont voulu braver l’interdit préfectoral, les forces de l’ordre mobilisées pour les en empêcher suffisaient largement à les encadrer. Surtout qu’avec une poignée de personnes décidées à semer le bordel dans le centre-ville de Dakar, toute l’armada répressive n’y suffirait pas. Alors, changeons de paradigme : que les gaz lacrymogènes restent dans les fourgonnettes et qu’on civilise un peu le champ politique. Il aurait suffi de donner un créneau horaire à ces râleurs pros et les laisser déverser leur bile, place Washington. Aly Ngouille, pour ne pas entendre leurs diatribes, aurait pu user de boules Quies, pour juste un temps. Et c’est de leur propre chef qu’ils se seraient dispersés ensuite, en ramassant les gobelets de café vides et les mégots écrasés sur les lieux. Et chacun ne s’en porterait que mieux. Surtout les banabanas de Sandaga et bien sûr la démocratie.
Waa Ji