«Je ne souhaite pas paraître comme un quémandeur de consensus face à l'intransigeance de la majorité». La précision est de Mamadou Dieng, patron du mouvement «Arc-en-ciel» et membre de l’opposition. Qui précise qu’actuellement, la majeure partie des opposants présents au dialogue politique ne voient plus l’intérêt d’y prendre part, vu l’attitude de la majorité qui, non seulement refuse presque toutes les propositions, mais le fait de manière insolente. Pour lui, il est temps de constater l’impossibilité de consensus et de plier bagage, car «le cœur du dialogue», c’est d’arriver à un «système électoral fiable». Or cela est impossible avec l’intransigeance de la majorité.
Ce n’est plus l’enthousiasme du début chez les acteurs du dialogue national, en particulier du dialogue politique. La situation d’incompréhension perdure entre la majorité et les autres parties prenantes et commence à agacer certains, qui ne voient plus l’intérêt de dialoguer. C’est le cas de Mamadou Dieng, leader du Mouvement Arc-en-ciel et même du pôle de l’opposition.
«La majorité de l’opposition pense qu’on est en train de perdre du temps»
«Moi je n’ai pas envie de perdre du temps. Et je ne souhaite pas paraître comme un quémandeur de consensus face à l'intransigeance de la majorité. Nous devons faire un procès-verbal de carence et arrêter les frais. Ça n'avance pas après 9 mois de dialogue», soutient-il. Et d’insister sur l’ampleur du désaccord, ainsi que les voix qui s’élèvent au sein du pôle opposition pour demander de quitter la table du dialogue. «Nous sommes divisés, la majorité du pôle de l'opposition veut un arrêt du dialogue qui est actuellement dans l'impasse. Il y a des gens qui pensent qu’on est en train de perdre du temps. Et ils représentent la majorité de l’opposition (qui est au dialogue)», révèle-t-il. Non sans ajouter que «même des membres de la majorité reconnaissent qu'on est arrivé au blocage».
«Ils (majorité) ont une manière insolente de refuser le consensus. Ils ne sont d’accord que sur des broutilles»
Aussi, Mamadou Dieng déplore le comportement de la majorité. «Il y a des points sur lesquels ils ont des positions irréductibles, comme l’organisation des élections. Et parfois, ils ont une manière insolente de refuser le consensus. Ils ne sont d’accord que sur des broutilles, comme le statut du chef de l’opposition», fustige le leader d’Arc-en-ciel. Or, pour lui, «le cœur du dialogue, c’est la fiabilité des élections». Considérant que tout l’intérêt du dialogue, c’est d’arriver à «mettre en place un système électoral fiable sur lequel tout le monde est d’accord», Dieng soutient que «si on ne peut pas y arriver, vaut mieux arrêter le dialogue».
Blocage sur l’organisation des élections, l’arrêté Ousmane Ngom, l’article 80, les cas Khalifa Sall et Karim Wade…
Preuve que le dialogue politique n’avance pas, en dehors du report des élections locales, majorité et opposition sont opposées sur presque tout, en tout cas sur les points de discussion les plus importants, relatifs aux questions de démocratie, de liberté (organisation des élections, l’arrêté Ousmane Ngom, l’article 80, les cas Khalifa Sall et Karim Wade…).
Mbaye THIANDOUM