
Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir) ; voilà le nom du Mouvement politique avec lequel Thierno Bocoum va sillonner les 45 départements que compte le pays, pour expliquer son projet pour le Sénégal. En attendant de procéder au lancement dudit mouvement, il a levé un coin du voile sur les objectifs. Il a aussi profité de l’occasion pour ouvrir le feu sur le régime, avec de graves révélations.
Thierno Bocoum est de plain-pied dans le travail de positionnement pour les combats futurs. Après avoir rompu avec ses anciens camarades de Rewmi, pour des projets et ambitions qu’il souhaiterait réaliser pour le Sénégal, l’ancien député a dévoilé le nom de son mouvement: «Agir» (Alliance générationnelle pour les intérêts de la République). Compte tenu de la situation actuelle et des difficultés de toutes sortes auxquelles font face les populations, Thierno Bocoum et Cie refusent de se complaire dans «un fatalisme coupable», qui ferait d’eux des complices des prédateurs qui nous gouvernent. «Il nous faut simplement agir. Agir maintenant, parce qu’il est temps», a-t-il dit.Et l’ex-député de la 12e législature d’ajouter qu’il ne se focalise pas sur une quelconque idéologie. «Nous nous définissons pragmatiques ! Par alliance générationnelle, nous entendons une jeunesse responsabilisée au plus haut sommet de la sphère étatique, accompagnée d’hommes et de femmes d’expérience résolus à rompre avec les vieilles pratiques politiciennes, pour sortir le Sénégal de l’abîme et l’installer définitivement au rang des pays modèles tant sur le plan du développement que sur celui des droits et libertés», a dit Thierno Bocoum, qui ouvre le feu sur le régime.
«Si nous étions dans une République vertueuse, Macky Sall aurait été déjà destitué pour haute trahison, tant les scandales sous son magistère sont d’une gravité extrême»
Il affirme en effet que le navire Sénégal se trouve entre les mains d’un régime dont le niveau de carence est incommensurable. Il est marqué par l’incompétence, le népotisme, l’incivilité des dirigeants, la corruption, le bâillonnement de l’opposition, l’emprisonnement arbitraire des opposants. «Loin du discours creux et intempestif, la réalité économique de notre pays témoigne d’une situation délétère et préoccupante. Le nombre de pauvres augmente d’année en année. Il est passé de 6,3 millions en 2011 à 6,8 millions en 2016. A l’heure où l’on nous parle d’émergence, nous restons abonnés au club des 25 pays les plus pauvres du monde. Et dans le classement de l’indice de développement humain, entre 2012 et 2016, nous sommes passés de la 154e place à la 162e place», a fait savoir le patron de Agir. Il ajoute que cette situation catastrophique n’est rien d’autre que la résultante d’une politique de croissance basée sur l’endettement et qui profite essentiellement aux multinationales étrangères.
Même s’il reconnait que l’endettement est nécessaire, Thierno Bocoum déclare qu’«il reste évident que notre politique d’endettement n’est qu’une forme d’enrichissement de nos prêteurs avec en ristourne des projets gagnés par des multinationales sans réels appels d’offres». A titre d’exemple, il cite le Train express régional (Ter) qui «nous coûte excessivement cher et qui ne sert qu’à sauver des emplois en France». Et Bocoum d’indiquer : «si nous étions dans une République vertueuse, Macky Sall aurait été déjà destitué pour haute trahison, tant les scandales sous son magistère sont d’une gravité extrême».
Madou MBODJ