La thèse de la démence du sieur Saër Mbengue, accusé d’avoir agressé à coups de machette le patron de la police de Guinaw-rail, Omar Ba Diédhiou, est fortement agitée. Toutefois, des documents administratifs médicaux pouvant attester la thèse de déficience mentale ne sont pas encore présentés au poste de gendarmerie de Tivaouane Peulh. Ainsi, à la lumière des éléments d’enquête préliminaire disponibles, les pandores visent la tentative de vol avec effraction et usage d’arme blanche (machette), et coups et blessures volontaires (Cbv) au préjudice du lieutenant de police.
L’affaire du présumé agresseur à la machette du lieutenant de police Omar Ba Diédhiou au petit matin de ce dimanche 15 septembre vers 06h du matin à son domicile à Tivaouane Peulh, révélée par «Enquête» dans son édition d’hier, suscite une grosse polémique et charrie des commentaires les plus divers dans le quartier. Les populations restent divisées sur l’état de santé mentale du présumé assaillant doublé de vandale. Qui est présenté comme un homme dépressif.
Un permis de conduire trouvé sur le chauffeur de taxi-clando Saër
Après avoir été maîtrisé par les gendarmes du poste de Tivaouane Peulh, Saër Mbengue a été évacué d’urgence au centre hospitalier de Pikine, suite à de graves blessures à la jambe et au dos, consécutives aux impacts de balles tirées à bout portant par le lieutenant de police Omar Ba Diédhiou. Celui-ci a été contraint par le très furieux conducteur de taxi-clando à ouvrir le feu sur lui, histoire de se dégager et surtout sauver sa peau face à la furie meurtrière de l’assaillant. Mais, avant son évacuation en catastrophe à l’hôpital, Saër a été soumis à une fouille corporelle au cours de laquelle un permis de conduire a été trouvé par les gendarmes. Il a été admis au bloc opératoire de l’établissement hospitalier et mis sous soins intensifs médicaux. Il a été ensuite libéré par les blouses blanches, puis reconduit aussitôt sous bonne escorte par les hommes en bleu au poste de gendarmerie de la localité, en vue de se prêter au feu roulant des questions.
Aucun signe de démence ou de trouble du comportement lors de l’audition du présumé agresseur-vandale
Cuisiné par les enquêteurs, soufflent nos sources, Saër aurait reconnu les faits incriminés et livré sa version sur l’affaire. Mais, en aucun moment de son audition, il n’a manifesté de signe de démence, de troubles psychiques ou troubles du comportement. La rumeur avait commencé à présenter le conducteur de taxi-clando comme un dépressif ou un malade mental. Mais, celui-ci a été constatant et très cohérent dans ses déclarations devant les gendarmes. En réalité, il n’a jamais été question de faire des allégations-coq à l’âne devant les pandores, durant toute l’audition sur procès-verbal (Pv). Autant d’indices probants qui ont poussé les hommes en bleu à écarter la thèse de la démence ou folie momentanée, avant de privilégier la tentative de vol avec effraction et usage d’arme blanche et coups et blessures volontaires (Cbv) contre l’agent de police. «A supposer que le sieur Mbengue soit un malade mental et qu’il ait séjourné et suivi un traitement dans un hôpital psychiatrique, qu’est-ce qui empêcherait la famille de fournir les preuves matérielles médicales irréfutables à la gendarmerie ?», soufflent nos contacts.
Bardé de gris-gris, Saër voulait hacher avec sa machette le flic, qui a renoncé plusieurs fois à le tuer avec son pistolet
Quand le lieutenant de police a appris les agissements de Saër, renseignent nos informateurs, il s’est aussitôt pointé sur le balcon de son domicile et a sommé l’intrus de dégager. Le mis en cause refuse catégoriquement de vider les lieux et s’emploie à casser avec sa machette les vitres latérales droites et du pare-brise du véhicule de service du patron du commissariat de police de Guinaw-rail. Qui hausse le ton et interpelle à nouveau le vandale. Ce dernier voit rouge, renonce au vandalisme de la voiture et débite des paroles salaces. «Attends, je te trouve là-bas pour…ta mère. Espèce de…». Les dents bien serrées et la machette bien tenue à la main, Saër fait le tour du véhicule de police et s’attaque au portail en bois de la maison. Le limier redoute le pire, met d’abord sa famille en lieu sûr, prend son arme de service et va à l’assaut de l’assaillant. Qui tente vainement de défoncer le portail et se jette avec sa machette sur le policier. «Ils se sont longuement affrontés au dehors. Le flic a envoyé l’assaillant au sol et a continué à se battre avec lui pendant plusieurs minutes. L’agresseur portait beaucoup de gris-gris sur le corps. Il avait l’insulte à la bouche et semblait déterminé à hacher le lieutenant de police avec sa machette. Il l’a chargé à maintes reprises, mais le flic parvenait tout le temps à trouver la parade, avant de renoncer à plusieurs fois, après les tirs de sommation, à abattre son agresseur avec son pistolet de service», indiquent nos sources. Saër Mbengue, 39 ans, devrait être déféré aujourd’hui au parquet pour les incriminations pénales citées plus haut. Il est marié et sans enfant.
Vieux Père NDIAYE