La situation est alarmante. Les cas se multiplient de plus en plus et les décès font fureur ces dernières 48 heures. Les autorités sanitaires se sont donc réunies ce lundi dans les locaux du ministère de la Santé pour évaluer la situation. Abdoulaye Diouf Sarr constate par ailleurs qu’avec cette deuxième vague, le virus est devenu plus virulent, mais pour le moment la situation est maîtrisée ; donc l’instauration d’un état d’urgence n’est pas encore à l’ordre du jour.
Le ministre de la Santé a convoqué hier une réunion de crise pour évaluer la stratégie de riposte face à la deuxième vague de Covid-19. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, la situation telle qu'elle se présente nécessite une évaluation des dispositifs. «Ce qu'il convient d'appeler une deuxième vague nous met dans une situation où il faut absolument faire en sorte que le dispositif opérationnel au niveau national soit réactivé. Et à l'évaluation aujourd'hui, nous sommes rassurés de voir que nous avons la possibilité ici à Dakar comme dans les régions d'être prêts pour prendre en charge les malades», renseigne le ministre de la Santé.
Abordant la question de la prise en charge des malades dans les centres de traitement, Diouf Sarr soutient qu’il ne faut pas confondre cause et conséquence. «Il est vrai qu'au niveau des centres de traitement de l’épidémie, nous avons des dispositions majeures de prise en charge des malades simples et des cas graves, mais il faut en amont éviter qu'il y en ait», dit-il. En plus de cette réunion, déclare le ministre de la Santé, une autre séance avec les médecins chefs de district est prévue pour voir avec eux quels sont les aménagements et les dispositions majeurs à prendre.
«La deuxième vague est plus virulente…»
L’évolution des cas de coronavirus ces derniers jours laisse penser que le pays va vers une situation très difficile dans la gestion de la maladie. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, il a été noté que cette deuxième vague est plus virulente. Il est donc clair que l'on ne peut pas économiser le respect des mesures barrières. «L'Etat du Sénégal est toujours dans cette logique et nous croyons que si tout un chacun y met du sien, cela aura un impact très positif dans la lutte contre le coronavirus», dit-il. Quant à l'instauration d'un état d'urgence, le ministre de la Santé émet des réserves. «Nous n'en sommes pas encore là. Nous maîtrisons la situation au niveau stratégique et au niveau opérationnel. Il me semble donc prématuré d'aborder la question d'un état d'urgence», précise Abdoulaye Diouf Sarr.
«Dans beaucoup de cas, il n'y a pas de détection précoce de la maladie et cela favorise les décès»
Sur la question de la nouvelle souche de Covid-19 découverte au Royaume-Uni, Abdoulaye Diouf Sarr déclare : «nous analysons tout ce qui se passe autour de ce virus et si la situation mérite des mesures spécifiques, quelle que soit la décision, le Sénégal la prendra pour l'intérêt de la population. Mais pour le moment, le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) n'a pas encore abordé la question de restriction par rapport à un pays», lance-t-il. Interpellé sur la capacité du Sénégal à lutter convenablement contre la deuxième vague, le ministre de la Santé garantit que tous les moyens humains, matériels ou financiers, seront toujours disponibles en toutes circonstances pour protéger le Sénégal contre le Covid-19.
Concernant la multiplication des cas graves et des décès liés au coronavirus, Abdoulaye Diouf Sarr regrette les diagnostics tardifs qui, dit-il, favorisent les nombreux décès. «Dans cette situation, le virus est plus virulent. Et dans beaucoup de cas, il n'y a pas de détection précoce de la maladie. Certains arrivent dans les structures de traitement tardivement ce qui favorise les décès», renseigne le ministre de la Santé.
Ndèye Khady DIOUF