Après leurs violentes manifestations du mercredi suite à la mort de leur camarade Fallou Sène, les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) ont fort regretté leur geste, hier. Quant aux professeurs du lycée Djignabo, ils n’ont pas fait cours. Ils dénoncent le jet des gaz lacrymogènes dans l’enceinte de leur établissement, qui a causé plusieurs cas d’évanouissement chez les élèves et professeurs.
Après une journée de mercredi très mouvementée, à cause de la grève des étudiants qui manifestaient leur colère après la mort de leur camarade à Saint-Louis, c’est le calme plat qui a régné, hier, dans les artères de la ville. Seuls les stigmates, quelques troncs d’arbre et de projectiles sont visibles dans quelques rues de la ville. Constatant eux-mêmes les dégâts et désagréments qu’ils ont causés lors de leurs manifestations, les étudiants ont présenté leurs plates excuses aux populations de Ziguinchor, qui avaient beaucoup souffert de leurs actes violents. «Ce qui a amené cette manifestation n’est rien d’autre que la mort de notre camarade étudiant Fallou Sène. Et nous pensons que l’Etat du Sénégal doit tirer les enseignements par rapport à cette situation», déclare le porte-parole des étudiants. Cheikh Ndiaye de laisser entendre : «du côté des étudiants, il faudrait également comprendre que ces manifestations sont légitimes, c’est une perte humaine. Une telle situation ne doit plus jamais se reproduire», ajoute M. Ndiaye.
Regrets…
Le porte parole des étudiants de présenter les regrets de ses camarades après le saccage des locaux de l’Ipres, les perturbations dans la circulation et le véhicule de liaison du rectorat qui a été calciné. «On regrette fort nos gestes, on n’aurait pas dû en arriver là. Nous pensons que le rôle de la police, c’est de mettre de l’ordre. Mais, pas larguer des grenades lacrymogènes aux étudiants, au moment où ils marchaient tranquillement pour manifester leur colère», regrette Cheikh Ndiaye. Qui estime que s’il y a une telle manifestation, c’est parce qu’une trentaine de leurs camarades ont été arrêtés par la police. Et qu’ils exigeaient la libération de ces derniers. «Nous allons nous réunir les jours à venir pour voir la ligne de conduite qu’il faudrait tenir dans le futur. Il est de notre ressort d’être beaucoup plus flexible dans certaines situations afin de pouvoir prendre les bonnes décisions. Et nous allons travailler à ce que la paix règne au niveau de l’Université de Ziguinchor», rassure Cheikh Ndiaye.
Plusieurs élèves et enseignants évanouis au lycée Djignabo
Toujours sur les dégâts collatéraux de la manifestation des étudiants de mercredi dernier, au lycée Djignabo, les professeurs ont boycotté les cours, hier. En cause, ils dénoncent le jet des grenades lacrymogènes dont ils ont été victimes. «Mercredi, aux environs de 9 heures, suite aux manifestations d’étudiants, la communauté éducative du lycée Djignabo a encore été victime de jets de gaz lacrymogènes dans l’enceinte même de l’établissement. Cet incident, qui a eu lieu au moment des cours, a causé l’évanouissement de plusieurs élèves et enseignants», renseigne Marie Emilie Gomis Camara. La porte de parole du jour de dénoncer cette «bavure». «En conséquence, le personnel du lycée, ayant pris conscience de la gravité des faits, s’est réuni aujourd’hui (hier) pour dénoncer vigoureusement de tels agissements», déclare-t-elle. Avant d’interpeler les autorités. «Nous interpellons les autorités à prendre toutes les dispositions pour que de tels agissements ne se reproduisent plus. Nous prenons à témoin l’opinion publique et affirmons avec détermination à prendre toutes nos responsabilités si une telle situation venait à se reproduire», a dit Marie Emilie Gomis Camara, hier, lors de l’assemblée générale des professeurs tenue dans l’enceinte du lycée Djignabo.
Ahmet COLY