Le président de M2R et membre de la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar n’y est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer l’appel à la violence ethnique du député Aliou Dembourou Sow. Ousseynou Faye estime que l’auteur d’une telle bévue doit être exclu de l’Assemblée nationale et de la majorité présidentielle. Aussi, a-t-il appelé le Président Sall à davantage asseoir son autorité pour siffler la fin de la récréation.
Les propos du député Aliou Dembourou Sow faisant l’apologie de la violence ethnique n’en finissent pas de susciter des réactions dans la classe politique, notamment dans la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby). Cette fois-ci, c’est l’architecte et président du Mouvement pour la renaissance républicaine (M2R), Ousseynou Faye, qui est monté au créneau pour fustiger cet écart de langage dangereux pour la stabilité du pays. A l’en croire, si le Président Macky Sall a pu accéder au pouvoir - non pas par des coups de machettes, mais par les urnes -, c’est parce que les fondements d’un Etat de droit ont été posés par ses prédécesseurs. Et, c’est parce que nous sommes dans une République, ajoute Ousseynou Faye, que le député de Ranérou ne peut débarquer à l’Assemblée nationale avec une machette. Membre de la conférence des leaders de la coalition présidentielle, l’architecte rappelle que cette coalition est composée de partis d’égale dignité. Ainsi, dit-il, si quelqu’un, pour rentrer dans les grâces du chef, enfreint les règles de notre commun vouloir de vivre ensemble, il doit être sanctionné ou extirpé tout simplement de la majorité présidentielle.
Pour ça, fait-il remarquer, Moustapha Diakhaté a été exclu. «Or, ce que le député de Ranérou a fait est plus grave. Il veut tuer la République et nous projeter à des années lumières à l’état nature», se désole M. Faye qui estime dans la foulée que la Commission de discipline de l’Assemblée nationale doit se réunir et se prononcer sur le cas de ce député. Mieux, il invite le procureur de la République à s’autosaisir.
L’autorité du chef de l’Etat doit se faire sentir
De l’avis du patron du Mouvement pour la renaissance républicaine, la responsabilité du chef de l’Etat est également engagée. «Il y a une crise d’autorité dans ce pays, ça va dans tous les sens et ça doit arrêter. Macky Sall doit reprendre l’autorité et siffler la fin de la récréation. Si tout le monde fait ou dit ce qu’il veut, le pays risque de sombrer dans la violence. Et, pour ne pas en arriver là, l’autorité du président de la République doit se faire sentir en sanctionnant sévèrement tous ceux qui se comportent en marge des lois établies», théorise Ousseynou Faye qui rappelle que le chef de l’Etat traine un background impressionnant de la gestion du pouvoir avec 20 ans d’expérience au service de l’Etat ; même s’il est né après les indépendances. Ce qui doit le servir pour réussir sa mission.
Revenant sur la question du mandat, l’architecte révèle que le débat n’a pas lieu d’être, puisqu’il reste encore quatre ans au chef de l’Etat à la tête du pays. «S’il s’aventure à se prononcer sur le mandat, il risque de mettre le pays à feu quelle que soit sa position. Or, il y a des questions plus urgentes et plus préoccupantes qui intéressent les Sénégalais. Notre pays a été durement éprouvé par la crise sanitaire et toutes les énergies doivent se focaliser sur la relance économique afin de sortir notre pays de ce marasme économique», plaide le patron de M2R qui met dans le même panier le député de Ranérou et tous ceux qui font du troisième mandat leur tasse de thé.
Moussa CISS