L’interpellation du leader de Pastef dimanche a fait couler beaucoup d’encre. C’est finalement le ministre de l’Intérieur qui a fait une sortie à la télévision nationale pour dire que c’est l’Etat qui a pris la décision d’interrompre cette caravane de la liberté qu’il juge illégale. C’est pourquoi des éléments du Gign sont allés extirper Ousmane Sonko et l’ont amené de force chez lui.
C’est un ministre de l’Intérieur au discours ferme et imposant qui s’est exprimé à la télévision nationale. Antoine Diome apportait la bonne information sur le cas du leader de Pastef/Les Patriotes qui avait été annoncé «introuvable et injoignable». Se voulant très clair, Antoine Diome a d’abord rappelé les principes. «Nous sommes dans un État de droit. Quand on dit Etat de droit, il y a des règles que l’Etat doit respecter ainsi que les citoyens». Le Ministre de l’Intérieur de poursuivre : «dans le véhicule dans lequel il était, après des fouilles, des armes blanches ont été retrouvées, des lance-pierres qui peuvent être utilisés dans les manifestations contre les forces de l’ordre et de défense».
Antoine Felix Abdoulaye Diome d’enchaîner en guise de rappel. «Lors de la première étape, il y a eu mort d’homme à Kolda. La responsabilité de l’Etat étant engagée dans ce qui est de garantir de l’ordre public, nous ne pouvions pas laisser des personnes, pour quelque raison que ce soit ou l’expression de quelque opinion que ce soit, faire des rassemblements sans pour autant que les règles minimales d’encadrement soient respectées. Secundo, l’autorité administrative doit voir si toutes les conditions d’une bonne organisation de manifestations sur la voie publique sont réunies. Troisièmement, le déclarant lui-même veille de telle sorte qu’il n’y ait de troubles à l’ordre public», liste Antoine Diome.
Aucune de ces conditions n’étant réunies, l’Etat a pris ses responsabilités. «Toutes ces conditions ne sont pas réunies pour des processions de la nature qu’a voulu organiser le leader de Pastef, j’ai sorti hier un communiqué pour rappeler les règles qui gouvernent la matière. Malheureusement ils ont persisté dans cette voie. Et nous avons vu la conséquence qu’il y a eu avec la mort d'un homme à Kolda».
Ainsi, profitant de la tribune, le premier flic du pays prévient les autres leaders. Antoine Diome s’investit dans la menace à quelques mois de la présidentielle de février 2024. «Que ce soit le leader de Pastef ou un autre, à toute violation apportée à la loi, l’Etat a le devoir de mettre un terme. On a pu encadrer le leader de Pastef et il a été déposé chez lui à la Cité Keur Gorgui», conclut le ministre de l’Intérieur.
Baye Modou SARR