Toujours à ce propos, El Hadj Abdoulaye Seck a indiqué que l’arrestation de celui qui est considéré comme le cerveau présumé de cette tuerie, perpétrée le 6 janvier 2018 dernier, n’a rien à voir avec son travail de journaliste. “Ce qui est par contre évident, c’est que M. Bassène a été arrêté dans le cadre de l’enquête liée au massacre d’une dizaine de civils dans la forêt de Boffa Bayotte”, a-t-il déclaré à nos confrères du Comité international pour la protection des journalistes, révélant que Amnesty International Sénégal a réagi à propos de ce dossier, par le biais de son directeur exécutif, pour dénoncer l’impossibilité pour l’épouse et les parents de René Capain Basène de lui rendre visite.
Violation du réglement 5 de l’Uemoa
“Depuis son inculpation et sa mise en détention par le juge d’instruction, sa famille n’a pas accès à lui, bien que des demandes dans ce sens aient été formulées. S’il en est ainsi, c’est parce que, dit-il, Amnesty International Sénégal considère que la privation de liberté est le stade ultime dans toute procédure judiciaire. Mais déjà, le droit de l’hommiste s’indigne de la violation du réglement 5 de l’Uemoa. “Le principe de la présomption d’innocence est un élément fondamental dans cette procédure. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue tout comme toute personne en détention a le droit de recevoir des visites de sa famille et de son avocat. Nous notons que depuis un certain temps, les détentions assorties d’interdiction de visite deviennent de plus en plus récurrentes au Sénégal”, déplore El Hadj Abdoulaye Seck qui, par la même occasion, dénonce le cas Assane Diouf. “Sa femme s’est plainte de ne pouvoir rendre visite à son mari. Amnesty International Sénégal attache du prix à ce que les droits de toutes les personnes arrêtées soient respectés”, explique-t-il.
Des démarches pour permettre aux personnes incarcérées de recevoir la visite de leurs proches à la prison
Interpellé sur les chefs d’inculpation retenus contre René Capain Basène, El Hadj Abdoulaye Seck indique : “Selon les informations disponibles, ils (Bassène et les autres) sont poursuivis pour assassinat, association de malfaiteurs, détention et utilisation d’armes à feu sans autorisation et participation à un mouvement insurrectionnel”, liste le membre de l’organisation internationale, assurant que leurs services sont en contact avec la famille du journaliste. Il révéle aussi que des démarches sont menées pour permettre aux personnes inculpées et incarcérées de recevoir de la visite de leurs proches à la prison. “Si le besoin se fait sentir, nous organiserons une visite, mais le plus urgent est que la famille et son avocat puissent entrer en contact avec lui. Le dossier est en instruction pour une durée maximale de six (06) mois. Il est important que lui et toute personne arrêtée dans ce cadre puissent recevoir la visite de leurs proches”, dit-il.
Sidy Djimby NDAO