Deux jeunes garçons se sont violemment affrontés dans la rue pour une affaire d’inventaire à effectuer dans une boutique au quartier Daouda Fam de Pikine Guinaw-rails Nord. Yankhoba B, étudiant, 20 ans, a usé à deux reprises d’un couteau contre son antagoniste du nom de Moustapha D, âgé de 22 ans. Ce dernier est l’employé boutiquier du père de son «bourreau».
Moustapha travaille depuis six ans avec le père de Yankhoba. Ce dernier lui a confié la gestion d’une boutique, qui était à l’époque abritée par la maison familiale de l’étudiant en formation dans une école privée. Mais, au fil du temps, le jeune boutiquier quitte la maison de son employeur et aménage dans un autre endroit à Guinaw-rails Nord. Mais, chaque deux mois, il doit effectuer un inventaire de ses activités commerciales et rendre compte à son patron.
Yankhoba veut superviser l’inventaire sur demande de son père, le boutiquier refuse, une dispute éclate
Vendredi dernier, vers 23h, Yankhoba arrive dans la boutique et se propose de participer au traditionnel inventaire bimensuel. Moustapha s’y oppose catégoriquement et demande au fils de son employeur de le laisser faire son travail comme il l’a toujours fait. Il l’autorise toutefois à rester dans la boutique pour suivre du regard toutes les opérations dudit inventaire et de les rapporter à son géniteur. Autrement, il quittera séance tenante les lieux. Celui-ci se sent atteint dans son orgueil et revient à la charge. Il insiste et jure sur tous ses saints de participer au rituel en guise de superviseur sur demande de son papa.
Ils se crachent des énormités à la figure, l’étudiant s’énerve et ramasse un caillou, le voisinage intervient
Les esprits s’échauffent et les nerfs commencent à se tendre. Les deux garçons restent inflexibles sur leurs positions respectives et se crachent des énormités à la figure. Yankhoba craint d’être attaqué par surprise et sort en catastrophe de la boutique. Il promène ensuite le regard autour de lui, s’empare d’un gros caillou au sol et se met sur ses gardes. Il revient sur les lieux, défie encore le boutiquier et se dit prêt à en découdre avec lui. Des voisins débarquent, s’interposent et arrachent le projectile des mains de l’étudiant. Ils le sermonnent ainsi que le boutiquier et leur demandent avec insistance d’éviter l’altercation.
Yankhoba surprend le boutiquier dans la rue, le poignarde deux fois aux épaules et détale
Le boutiquier termine son inventaire et raccompagne des gens avec qui il a effectué le boulot. Yankhoba saisit l’occasion, prend un couteau sur le frigo de la boutique et le dissimule dans ses habits. Mais, craignant que l’employé de son père revienne dans la boutique et l’attaque, il prend les devants, le rejoint dans la rue et l’attaque par-derrière. Il lui assène deux coups de couteau sur l’épaule. Le sang gicle d’un trait et se répand par flots sur le gérant de la boutique. L’employésaigne abondamment, perd l’équilibre et s’écroule au sol. Les passants accourent, embarquent le blessé dans un véhicule, puis l'acheminent d’urgence à l’hôpital de Pikine.
La police resserre l’étau autour de l’agresseur au couteau, la famille de celui-ci s’en lave les mains
L’étudiant s’affole, redoute le pire et se fond dans la nature. Alertés, les hommes du commissaire Ba, adjoint au commissaire de Pikine et assurant l’intérim au commissariat de Guinaw-rails, se rendent sur les lieux et constatent les faits. Ils rendent immédiatement compte à leur chef de service, qui sait que le mis en cause est encore dans les parages. Il monte au front, concocte vite un plan et lance la chasse à l’homme. Il ordonne d’abord que le secteur soit quadrillé et coordonne à distance l’opération avec ses agents de l’ombre. Qui font irruption au domicile de la famille de l’étudiant fugitif et investissent les différents recoins de la commune. Ils intensifient la traque dans la localité et resserrent davantage l’étau autour du jeune garçon qui, se sentant traqué de toutes parts par les flics, tente de trouver refuge chez ses parents. Mais, ceux-ci dénoncent avec véhémence le geste du jeune garçon, se désolidarisent de lui et lui conseillent de se rendre.
Il se constitue prisonnier et dit avoir poignardé le boutiquier sur le coup de la colère
Le mis en cause abandonne la cavale, se rend la même nuit au commissariat d’arrondissement et se constitue prisonnier. Yankhoba a reconnu avoir poignardé à deux reprises Moustapha sous le coup de la colère. Il a qualifié d’arrogant le boutiquier qui, selon lui, manquait de respect aux membres de la famille ; ce qui l’a poussé à demander à son papa de transférer la boutique de la maison pour l’emmener ailleurs à Guinaw-rails Nord. «On s’est brouillé sur le montant de la rubrique ‘’divers’’. J’ai dit à Moustapha que ledit montant ne devait pas excéder 10.000 F. Mais ce dernier a refusé de m’écouter et m’a envoyé promener. Il s’est adressé à moi sur un ton injurieux. Ce que je n’ai pas aimé», a soutenu Yankhoba. Il pourrait être présenté ce matin devant le Parquet du palais de justice de Pikine et de Guédiawaye pour coups et blessures volontaires avec usage d’arme blanche (couteau). Quant au boutiquier, il a quitté l’hôpital.
Vieux Père NDIAYE