Elles seront 12 à représenter le Sénégal à l’Afrobasket féminin qui se déroulera à Yaoundé du 18 au 26 septembre 2021. Il s’agit de Bintou Diémé, Maty Fall, Yacine Diop, Couna Ndao, Ndèye Fatou Ndiaye, Lena Niang, Yaye Irma Diémé, Mame Marie Sy, Oumou Khaïry Sarr, Sokhna Fatou Dia Sylla, Madjiguène Sène et Anne Françoise Diouf. Vice-championnes d’Afrique, les Lionnes sont logées dans le groupe C avec l’Egypte et la Guinée. Elles vont disputer le premier match de la compétition le 18 septembre à 10h Gmt, face à la Guinée. Les critères de sélection, l’absence de certaines cadres et la préparation ont été passés en revue par le sélectionneur national Moustapha Gaye.
Critères de sélection
«Les choix ont été très difficiles. Mais nous avons pensé aux critères habituels : le savoir-faire, la compétence, la complémentarité entre les joueuses et l’état d’esprit. Il fallait également penser à apporter du sang neuf dans cette équipe, à l’image de ce qu’ont fait les garçons.Il est important qu’on commence un rajeunissement progressif de nos effectifs au Sénégal afin de donner la chance aux plus jeunes pour qu’elles puissent écrire leur propre histoire. Avec la fédération, nous avons jugé d’avoir un objectif podium. Car cette génération est en train de partir progressivement et une autre arrive. C’est la croisée des chemins. Nous allons prendre le temps de construire dans la durée. Au Sénégal, on est trop dans l’instabilité. Il faut travailler dans la stabilité et essayer de promouvoir un peu la durée. Nous allons toujours en compétition avec l’intention d’avoir le meilleur résultat possible, étant donné qu'une victoire finale ne se décrète pas. C’est un processus.Nous croyons qu’il faudra mettre en chantier une autre équipe qui dans le moyen terme pourrait nous valoir beaucoup de satisfaction.»
Matchs de préparation
«Nous sommes vraiment dans l’embarras. Nous avons des problèmes pour jouer un tournoi international. On l’avait souhaité. Quand on faisait le tournoi pour les garçons, on avait la même configuration pour les filles. Nous avons lancé des invitations à l’Angola, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Cap Vert et la Guinée. Le Cap Vert avait donné son accord jusqu’à avant-hier et il s’est désisté. Avec les incidents de la Guinée, la Côte d’Ivoire n’a pas donné suite. Pour le Mali, les responsables ont dit que le délai était trop court. Nous n’avons pas eu de réaction pour l’Angola. Cela veut dire que nous sommes sans tournoi. C’est une situation difficile pour nous parce qu’on souhaitait évaluer les joueuses avant d’aller à l’Afrobasket mais à cause du Covid ou des problèmes budgétaires, c’est impossible. Mais par contre, nous sommes en train de mettre en place une équipe nationale locale avec qui on va jouer deux matchs ce week-end à Arena ou à Marius Ndiaye.»
Manque d’expérience de l’équipe : un handicap
«Ça sera forcément un handicap pour nous. Mais cela peut être un avantage. Si nous prenons en compte ce que nous voulons faire, ça peut être un avantage. Nous n’avons pas l’ambition d’aller prendre la Coupe à Yaoundé mais plutôt de bâtir quelque chose qui pourrait dans le moyen terme détrôner le Nigeria. Nous avons des jeunes talentueuses qui ont juste besoin d’être mises en confiance. Pour y arriver, il faut leur faire confiance, les emmener en compétition et mettre le moins de pression possible autour d’elle. L’équipe des garçons a produit un jeu de très grande qualité. Mais au bout du compte, nous avons tous noté que la jeunesse de l’équipe a été un handicap. Mais c’est un socle très solide sur lequel nous pouvons bâtir pour le futur. Il faut qu’on passe par des chantiers de construction et des décisions fortes pour donner du sang neuf à notre sélection nationale. Cela va passer par des difficultés de jeunesse. J’ai conscience que Léna Niang qui est comptabilisée dans la liste n’a disputé qu’un seul Afrobasket. C’est Binetou et Mame Marie Sy qui sont des joueuses expérimentées. Elles vont porter les jeunes et les motiver pour qu’on ait vraiment une équipe compétitive. Nous n’avons jamais peur des objectifs assignés. Mais nous voulons être réalistes.»
Les adversaires
«La grande équipe à craindre c’est le Nigeria. C’est l’équipe favorite dans cette compétition. Elle est double championne d’Afrique et ses joueuses reviennent des Jeux Olympiques. A côté, il y a le Mozambique, le Mali et l'Angola. Nous avons la malchance dans notre groupe si on sort, on va affronter en quart et en demi-finale la poule du Nigeria, Mozambique et Angola. Mais nous irons les affronter les yeux dans les yeux. Nous avons un groupe qui a faim et qui a envie de faire beaucoup de choses.»
Absence de Maimouna Diarra
«Tout comme Oumou Kalsoum Touré qui est championne d’Afrique en 2015, Maimouna n’a pas quitté la sélection depuis 2013. J’ai partagé des moments intenses avec elle. Mais quand je suis arrivé, j’ai dit aux filles que les choix vont se baser sur la performance, il n’y aura pas de favoritisme. Ce que vous allez faire quotidiennement sera récompensé. Nous avons trouvé insuffisant ses performances au cours de ce mois. Mais cela n’enlève rien aux qualités de Maimouna, son leadership, sa mentalité. Nous nous sommes projeté avec Anne Françoise Diouf, Fatou Sylla. C’est un choix purement sportif.»
Absence de Léna Timera
«C’est une joueuse que nous avons découverte en France où elle joue en ligue 2. Dans le secteur où elle joue, nous avons un manque. Nous l’avons contactée et elle a accepté de venir mais malheureusement, elle n’a pas eu le passeport sénégalais avant ses 16 ans. Nous avons essayé de construire un dossier avec le secrétaire général de la fédération, nous avons déposé au niveau de la Fiba où nous avons argumenté avec des photos où elle venait régulièrement au Sénégal. Mais la seule chose qu’on nous reproche, c’est qu’elle n’a pas eu son passeport sénégalais avant ses 16 ans. Depuis lundi, elle a été qualifiée comme naturalisée. Je déplore ça. Nos dirigeants doivent vraiment se battre pour trouver une solution à ça. C’est une fille qui a fait un excellent stage et je comptais sur elle sur la vivacité, les tirs à trois points. Vraiment c’est une superbe joueuse. Victorine Thiaw, c’est la capitaine des U18, nous l’avons invitée pour la préparer pour le futur. Elle a été excellente. Mais à un moment donné, il fallait choisir entre l’expérimentée Binetou Diémé et Mame Maty Fall dans le championnat local qui a fait une belle saison.»












