La police de Jaxaay a arrêté puis déféré au parquet, sur instructions du procureur de Rufisque, le père de famille qui avait ouvert le feu sur le répétiteur de son enfant (voir édition du samedi 5 décembre). Le mis en cause est poursuivi pour tentative de meurtre par arme à feu contre l’enseignant à domicile, même si la thèse de crise de démence passagère est fortement agitée pour tenter de justifier son geste.
Le glaive de la justice s’est abattu sur la tête du père de famille, qui avait tiré sur le répétiteur de son fils (enseignant à domicile) dans sa villa huppée des Almadies 2, située dans la commune de Jaxaay, durant la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 décembre dernier.
Il recrute deux répétiteurs : une femme encadre la fille, l’homme s’occupe du garçon
Trônant à la tête de plusieurs entreprises, le père de famille avait engagé deux répétiteurs pour encadrer ses enfants et les aider à gommer leurs lacunes afin de rehausser leur niveau d’études. L’un des répétiteurs est une femme qui s’occupe de la fille de l’homme d’affaires à l’étage. Tandis que le second est un homme qui dispense des cours de renforcement au jeune garçon dans la cour de la maison. Tous les deux veillaient la nuit du drame sur leurs élèves lorsque l’homme d’affaires déboula d’une chambre, arme à feu à la main, et se mit à tirer.
Le chef d’entreprises tire plusieurs fois, la répétitrice enfermée dans une chambre par la famille
Les fortes détonations de l’arme à feu alertent les membres de la famille, qui paniquent et courent se réfugier dans les chambres pour éviter de se retrouver dans la ligne de mire du propriétaire de la maison. Ils entraînent en vitesse la répétitrice de la fille dans une pièce fermée à clef. Mais, piqué par on ne sait quel démon, l’homme d’affaires devient davantage agité et continue les tirs répétitifs.
Le répétiteur compare les détonations à des pétards, le plomb l’atteint à la jambe droite et ricoche sur sa poitrine
Croyant à l’effet de pétards, le répétiteur du garçon continue de dispenser tranquillement son cours dans la cour de la maison. Soudain, le papa de l’enfant dévale les escaliers, fait irruption sur les lieux, ouvre le feu sur l’enseignant à domicile et l’atteint au niveau de la jambe droite. Il réarme le pistolet et tire encore sur lui. Mais le plomb ricoche sur sa poitrine. Il hurle au secours et tente de sauver sa peau en tentant de se traîner, la jambe atteinte dégoulinant de sang.
L’épouse s’interpose en bouclier entre l’enseignant et son mari et récupère l’arme à feu de ses mains
L’épouse de l’homme d’affaires accourt, s’interpose et se dresse en bouclier pour le pauvre répétiteur. Elle se met juste devant le canon de l’arme à feu, hurle le nom de son mari et le somme sur un ton ferme de lui remettre le pistolet. L’enseignant continue pendant ce temps de se tordre de douleur. La jeune femme insiste et parvient à récupérer l’arme à feu des mains de son mari.
L’homme d’affaires accuse les forces maléfiques d’avoir envahi sa maison ; sept douilles saisies
Alertés, les sapeurs-pompiers arrivent, embarquent le répétiteur blessé et l’évacuent à l’hôpital pour des soins. Les flics de la police locale procèdent aux constatations des faits et ramassent sept douilles dans la maison. Ils récupèrent le pistolet, soumettent à un bref interrogatoire le richissime chef d’entreprise au commissariat et le conduisent à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. D’autant que celui-ci dit ne se souvenir de rien de la nuit de la tragédie. Il avoue toutefois avoir ouvert le feu, mais il justifie son geste par le souci de chasser les forces maléfiques invisibles qui, dit-il, «avaient commencé à envahir sa maison».
Il quitte l’hôpital psychiatrique de Thiaroye et se fait arrêter sur ordre du parquet ; l’affaire en instruction
Après près d’un mois de soins, le mis en cause quitte l’hôpital psychiatrique et rentre chez lui. Le parquet de Rufisque active la police de Jaxaay et ordonne l’arrestation de l’homme d’affaires. Qui a été placé sous mandat de dépôt pour tentative de meurtre par arme à feu. La thèse de la crise de démence passagère écartée. Du moins pour le moment. L’affaire a été mise en instruction. L’enseignant lui aussi est sorti d’hôpital. Son état s’est stabilisé.
Vieux Père NDIAYE