Sénégalais ou pas, les deux hommes cités dans l'affaire du viol suivi de meurtre d'une mineure en Italie devront rester en détention provisoire. En effet, un juge du tribunal de Rome a rejeté les accusations portées contre nos «compatriotes» considérés comme des Sénégalais bon teint, selon la presse Italienne.
Le tribunal de Rome a annulé mardi l'accusation d'homicide volontaire et de viol contre les deux hommes présentés comme des Sénégalais, ce qui avait provoqué un communiqué du ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, pour dénier aux deux hommes l'identité sénégalaise. En effet, ces derniers étaient soupçonnés d'avoir drogué et assassiné la jeune Desiree Mariottini, âgée de 16 ans et dont le corps avait été abandonné dans un immeuble de la capitale italienne. Une affaire qui a suscité une vive consternation dans le pays. Le tribunal des libertés qui, dans le système juridique italien, contrôle les mesures conservatoires de privation de liberté, a annulé l'accusation d'homicide volontaire contre les deux soi-disant Sénégalais et examinera demain les accusations portées contre un autre accusé, selon les médias locaux. Les deux «compatriotes» ont été les premiers à être arrêtés pour la mort de la mineure. Pour le juge qui a examiné les accusations, il n’y a pas assez d’éléments permettant de démontrer que les deux accusés, qui resteront en détention préventive, ont assassiné la jeune fille en lui offrant un mélange de stupéfiants. Le magistrat a également rejeté l'accusation de violence sexuelle.
La presse Italienne insiste sur l'identité sénégalaise des deux hommes
Selon les journalistes italiens, il s’agit de deux hommes d’origine sénégalaise, âgés de 26 et 43 ans, sans documents légaux de séjour en Italie. Selon les enquêteurs, ils auraient, avec d’autres personnes, «fourni des substances narcotiques à la mineure qui est devenue inconsciente et l'ont agressée sexuellement, causant sa mort dans la nuit du 19 octobre». D'ailleurs, c'est un autre Sénégalais qui a averti la police de la découverte d’une jeune fille décédée dans un immeuble très fréquenté, selon les médias italiens.
Pour sa part, le Bureau du Procureur n'a pas l'intention de changer de stratégie d'accusation et pense que la jeune fille a été victime d'un viol collectif et d'un homicide volontaire.
Les enquêteurs pensent que la jeune fille a été droguée jusqu'à devenir inconsciente avant d’être violée par un groupe d'hommes. Pour ces actes, la police a arrêté cinq personnes : un trafiquant italien, deux Sénégalais âgés de 26 et 43 ans sans permis de séjour en Italie, un Nigérian âgé de 46 ans avec une autorisation de séjour pour des raisons humanitaires et un Gambien.
La mort de Desiree Mariottini, dans l'un des bâtiments occupés du district de San Lorenzo, a contraint le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, à annoncer l'expulsion des occupants de ces centres. «Je ferai tout pour que ces vers responsables de cette horreur paient leur infamie jusqu'au bout», avait déclaré Salvini dans une communication aux médias.
Après l'annonce de la mort de la jeune femme, le chef de la Ligue d'extrême droite et également vice-président du gouvernement s'est rendu dans le quartier de San Lorenzo et a été accueilli avec des protestations et des cris de «chacal» lorsqu'il a tenté de visiter le bâtiment occupé. «Dans les prochains mois, nous ferons un plan d'expulsions extraordinaire», a déclaré Salvini, qui n'a pu pénétrer dans l'immeuble où la jeune fille a été retrouvée morte, car la foule l’en a empêché.
Samba THIAM