Macky Sall veut avoir la possibilité de continuer à accompagner les foyers religieux par des investissements et réalisations. Mais le chef de l’Etat, qui a inauguré un bâtiment, hier à Ndiassane, veut que ça soit clair pour tout le monde, que cet accompagnement n’est pas une obligation. Refusant toute pression et chantage dans ce sens, il compte agir en son âme et conscience, en fonction de ce qu’il peut faire pour la religion, sans qu’on ait besoin de le lui demander. Car, souligne-t-il, si le colonisateur a pu accompagner l’Islam, à plus forte raison lui et ses collaborateurs, qui sont Sénégalais et croyants
C’est tout à fait naturel pour Macky Sall que d’accompagner les foyers religieux, avec la construction d’infrastructures. Et cela est d’autant plus évident, pour lui, que même le colon, en son temps, accompagnait la religion. «Je prie que Dieu me donne la possibilité de poursuivre ce que je suis en train de faire dans les cités religieuses. Je n’ai pas attendu qu’on me demande de le faire. Personne ne m’a demandé de le faire. C’est juste parce que je sais que je dois accompagner la religion. Car, même quand les blancs étaient là (colonisation), ils accompagnaient l’Islam. Ce sont eux qui ont construit les premières mosquées, comme la première mosquée de Saint-Louis. Si les blancs ont pu faire cela, à cette époque-là, à plus forte raison nous, qui sommes Sénégalais. Nous devons accompagner les foyers religieux», a déclaré Macky Sall.
«Ce n’est pas une obligation du gouvernement ; ce n’est pas par la force qu’on doit le faire»
Toutefois, il met en garde contre toute forme de pression ou de chantage. «Je voudrais aussi qu’on s’entende sur cet accompagnement. Ce n’est pas une obligation du gouvernement. Quand quelqu’un fait du bien, il faut le remercier, ou à défaut, se garder de le critiquer. Ce n’est pas par la force qu’on doit le faire. Il ne faudrait pas qu’on se mette à dire : vous avez fait ceci pour un tel et pas pour nous ; ou aller dans les radios pour dénoncer. De toute façon, cette manière de faire ne m’ébranle guère. J’agis en âme et conscience, et en fonction de ce que je peux faire pour la religion».
«Ce que nous faisons pour la religion, il n’y a aucun gouvernement au monde qui le fait»
Pour le chef de l’Etat, une quelconque pression ou chantage sur les autorités est d’autant plus inacceptable que l’Etat se plie en quatre pour la religion. «Il faut que les gens sachent que le gouvernement fait beaucoup d’efforts. Ce que nous faisons pour la religion, il n’y aucun gouvernement au monde qui le fait. 365 jours sur 365, nous sommes sollicités. Le ministre de l’Intérieur sait, les gouverneurs, préfets et sous-préfets savent. Ils sont toujours à courir à gauche à droite, pour tenir des Crd, des Cdd, des Cld, pour accompagner les religieux dans leurs manifestations», assène-t-il.
Pour l’entretien et la gestion des infrastructures construites par l’Etat dans les cités religieuses, Macky Sall annonce des «dotations spéciales». Ce qui permettra de recruter et former le personnel dédié à la tâche.
Mbaye THIANDOUM