Les nombreux remous dans la gestion des fonds de la Jeanne d’Arc, au temps de la présidence de Momar Ndiaye, ont fait couler beaucoup d’encre. A l’issue de la plainte pour abus de confiance déposée le 6 janvier 2014 par Yoro Camara, membre du club, à l’encontre du président de l’époque Momar Ndiaye et d’Abdou Dieng, ils ont été trainés devant la Chambre correctionnelle de Dakar, hier. Là, le procureur Henry Ciré Ndiaye, selon qui Momar a pris sur lui la responsabilité de faire encaisser les sommes pour son compte personnel, a requis contre lui un mandat de dépôt et la peine de 3 ans ferme, ainsi que 2 ans pour Abdou Dieng avec mandat de dépôt.
De l’avis du maitre des poursuites, qui a sollicité une amende de 300.000 F contre chacun, Abdou a facilité la dilapidation des fonds.
Sur les faits, en sa qualité de président du club, Momar, fort de son mandat, a vendu un terrain d'une superficie de 2040 m2 à 1.740.000.000 F à la société Benja. Après avoir encaissé les sommes, il n'a pas justifié les dépenses qu'il a faites de l’argent. Cependant, l'enquête faite a permis d'entendre les parties dont l'acquéreur Amadou Issa Kane. Qui a prouvé avoir versé la moitié du prix du terrain d’un montant de 1 milliard 492 millions. Selon toujours ses allégations, il a dit avoir versé 21 millions à Momar.
Par ailleurs, interpellé, le notaire a confirmé avoir reçu toutes ses sommes. A son niveau, 244 millions F ont été versés par ses soins à la société Diekko pour l'acquisition du terrain cinéma Liberté. Aussi, il y avait des taxes estimées à 145 millions F. Sans oublier le versement de 80 millions F pour la transformation du bail en titre foncier. Toujours, les investigations ont montré que le notaire requis par Momar a justifié les sommes encaissées. Et il revenait à Momar d'en faire de même, mais il n'a rien fait. Ayant reçu mandat de déposer l'argent dans le compte du club, en vain, il lui a été adressé une mise en demeure par voie d'huissier assermenté en 2013. Et il n’a depuis daigné présenter aucune pièce justificative.
Arguant ainsi que celles-ci étaient volées par son chauffeur, qui les a vendues à la Jeanne d’Arc. Pour se disculper, il fait une surfacturation de toutes les pièces. Devant le juge d'instruction, il dit avoir payé la location de sa maison qu'il a facturée à sa guise. Il a évoqué l’achat d’un terrain d'un montant de 340 millions pour la JA. Une somme de 3 millions qui a été décaissée pour le paiement de l’électricité. Il a aussi fait état de 80 millions qu'il a dépensés pour le siège afin de lever l'hypothèque. Un paiement de 8 millions qu’il fait à l'hôtel Ndiambour. En plus des 3 millions pour des frais. Hélas, toutes les justifications alléguées par Momar Ndiaye s'élèvent à 103.500.000, selon les calculs du juge d'instruction.
Alors qu'il restait de justifier le reliquat de 843.113.940.000 F. Or, pour la gestion financière du club, Momar a royalement ignoré le trésorier Séga Diop. Ce qui a amené ce dernier à démissionner de son poste. Interrogé par le juge, il a affirmé qu'il ne pouvait pas accepter l'ingérence du président Momar dans sa fonction. Dès lors, le trésorier reconnait avoir reçu 2 chèques émanant de l’huissier. Et qu’il a retournés à Momar qui aurait fait des dépenses avec. Devant la barre du tribunal où ils ont comparu libres, Momar Ndiaye et Abdou Dieng, poursuivis respectivement d’abus de confiance et de complicité, ont réitéré leurs infirmations devant les parties civiles Antoine Lopy, Joseph Lopy, Moussa Yoro Camara et Moussa Ba, pour qui Mes Khassim Touré, Guèye et Mamadou Guèye ont réclamé la somme de 1 milliard 500 millions F en guise de dommages et intérêts.
Après qu’ils ont demandé que les mis en cause soient déclarés atteints et convaincus. Avec son confrère Aly Fall, Me Abdou Diali Kane de la défense a souhaité la relaxe, demandant au juge Ndary Diop de déclarer irrecevable cette constitution de partie civile dont le préjudice n’a pas été prouvé. La robe noire d’ajouter que seule la JA peut se prévaloir comme partie civile. Le délibéré sera rendu le 15 février 2017.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)