La décision du chef de l’Etat de déclarer l’état d’urgence et le couvre-feu à Dakar et à Thiès vient à point nommé pour le ministre de la Santé. Car non seulement l’épidémie a repris de manière dangereuse, avec une hausse du nombre de cas, de malades en réanimation et de décès, mais aussi ces deux régions polarisent à elles seuls près de 90% des cas de coronavirus. Pour lui, il urge de stopper la courbe exponentielle de la pandémie, sans quoi nous ne pourrons plus la maitriser.
Le ministre de la Santé, à la suite du chef de l’Etat, est revenu sur la pertinence de la limitation de la décision de l’état d’urgence et du couvre-feu dans les deux régions. «Dakar et Thiès capitalisent près de 90% des cas positifs. Aujourd’hui, le Sénégal est à 19964 cas. La région de Dakar à elle seule concentre 13447 cas et Thiès 2237 cas. Ce qui signifie que la pandémie est concentrée dans l’axe Dakar-Thiès». Pour lui, la question qu’il faut se poser, c’est pourquoi le chef de l’Etat a jugé nécessaire aujourd’hui de convier à une réunion stratégique pour prendre des mesures. «Parce qu’il s’est passé quelque chose. Jusqu'au mois de novembre, le Sénégal était en train de maitriser la situation qui s’est stabilisée à 477 cas pour le mois d’août. Mais au mois de décembre, on a eu un bond extraordinaire. Pour décembre seulement on était à 3257 cas. Ce qui est exceptionnel. Mais tout cela est corrélé aussi avec le nombre de décès. Entre novembre et décembre, on a vu le nombre de décès se multiplier par 6. Ce qui est aussi extraordinaire. Fondamentalement sur les différents paramètres de la pandémie : nombre de cas, nombre de décès, nombre de cas graves, on a vu une explosion de la maladie. C’est pourquoi cette décision du chef de l’Etat est une décision extrêmement importante pour contenir la pandémie», explique-t-il. Abdoulaye Diouf Sarr d’affirmer avec force : «Si on n’arrête pas cette vague, on risque d’entrer dans une situation qu’on ne pourrait pas maitriser».
Mbaye THIANDOUM