La dernière inauguration d'une Place de l'Europe à Gorée a entrainé une vague de consternation dans le continent et dans la Diaspora. Un Collectif a été fondé dans le seul le but de «détruire» cette place, considérée par les panafricanistes comme une insulte de l’Histoire.
Me Augustin Senghor maire de Gorée et président de la Fédération sénégalaise de football, peut bien se faire des soucis. Et pas pour le grand évènement qui se trouve être la Coupe du monde. En effet, un collectif international «Non à une Place de l'Europe à Gorée» a été porté sur les fonts baptismaux. Sa mission : Lutter pour la «destruction» de cette place qui a été érigée sur l’ile et qui porte le nom de «Place de l’Europe». Et sans perdre du temps, les membres de ce collectif, déjà à pied d’œuvre pour rectifier le tir, vont d’ailleurs faire face à la presse, le samedi 26 mai 2018, à Dakar. «L'indignation fédérale, suscitée par cet acte de profanation de ce haut lieu de mémoire, a regroupé Africains, Afro-descendants, universitaires, acteurs culturels, membres de la société civile, travailleurs et citoyens simples, dans le collectif international "Non à une Place de l'Europe à Gorée"», expliquent les activistes.
Rappelons que c’est le 10 mai dernier que le maire de Gorée, Augustin Senghor, en présence de plusieurs représentations diplomatiques européennes à Dakar, avait procédé à l’inauguration de la «Place Europe» sur l’ile. Située à quelques encablures de la Maison des esclavages, cette place avait suscité indignation et réveillé le courroux des plus «conservateurs» du Sénégal, de l’Afrique, des Caraïbes et des Amériques.
Les panafricanistes avaient alors considéré l’acte d’Augustin Senghor comme une insulte à l’histoire des peuples noirs et une gifle à l’Afrique et à tous les descendants d’esclaves. Le maire de Gorée a ainsi été pris pour cible par les panafricanistes, qui l’avaient traité de tous les noms d’oiseaux, avant d’interpeler le président de la République, lui demandant de rétablir la dignité des peuples noirs.
A cette même occasion, l’activiste Guy Marius Sagna avait été arrêté puis relaxé. Le leader du collectif «France-Dégage», pour marquer son indignation vis-à-vis de l’acte posé par le maire de Gorée, avait commencé par faire un post pour décrier «l’insulte». «La pauvreté de la commune de Gorée ne peut justifier cette profanation. Aucune stratégie de captation des 100 millions de l'UE ne peut justifier que Gorée soit souillée par cette place attribuée à nos oppresseurs d'hier et d'aujourd'hui», a noté l’activiste membre de Pastef-Les Patriotes. Guy Marius Sagna était même allé jusqu’à déchirer la bâche érigée à l’occasion de la cérémonie, la qualifiant de «bâche de la profanation».
Sidy Djimby NDAO