
Le 7 avril 2018, Samba Diop, joueur de la réserve du HAC qui s'apprêtait à rejoindre l'équipe professionnelle, est brutalement décédé à l'hôpital du Havre. La veille, le médecin du club lui avait injecté un produit dans le cadre d'une mésothérapie après un entraînement. Il s'ensuit un décès par arrêt cardiaque du jeune Sénégalais. Alors qu’une plainte avait été déposée contre le club et son médecin, l’affaire ne connaît toujours pas d’évolution. Sa mère a fait une nouvelle sortie pour demander justice pour son fils. «Je n’arrive pas à faire le deuil», confie-t-elle.
Qu’est-ce que le médecin du Havre Athletic Club a bien pu injecter au regretté jeune footballeur Samba Diop ? La question reste toujours non élucidée, après la mort du jeune Sénégalais dans la nuit du 6 au 7 avril 2018. En effet, sa mère Arame Diop crie toujours son désarroi, car jusqu’à présent la justice ne s’est pas penchée sur cette affaire. Arame Diop réclame que la justice fasse son travail. «C’est un cri de cœur d’une maman qui a perdu son fils unique. Cette école de football a tué notre enfant. 5 années de souffrance, cinq années de pleurs, cinq années de manque. Je veux que la justice, enfin, fasse son travail», se désole la maman de Samba Diop. Qui relate les détails des derniers moments passés avec son fils. «Dès qu’il a ouvert la porte ce jour-là, il a dit : ‘’maman le Doc m’a piqué et je ne sais pas pourquoi. Je n’ai plus de jus, je ne sens plus rien’’», raconte Mme Diop. «Je lui ai dit : ‘’d’accord, tu es fatigué. Maintenant tu vas te reposer et après ça va aller’’», dit-elle. Mais, quelques heures après, la vie de Arame Diop va basculer. «Je pense, vers une heure du matin, j’entends ‘’boom’’. Je cours, j’ouvre la porte et je le trouve par terre. Et là il me dit ‘’maman je ne sens plus rien’’. Il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit ‘’maman, je vais mourir’’ », narre-t-elle avec une petite voix. Et de continuer : «j’appelle le Samu… Et arrivés à l'hôpital, ils me disent : ‘’Madame, on a tout fait. On a tout fait pour sauver votre fils…’’».
La douleur, 5 ans après, est toujours vive dans sa poitrine, surtout que son fils ne souffrait d’aucune pathologie. «Il n’avait aucune maladie et l’autopsie a révélé une défaillance multiviscérale. Tous les organes de mon enfant étaient détruits. Par quoi ? on ne sait toujours pas», dit-elle. Pourtant, la maman avait à l’époque déjà soulevé la nature de cette injection réalisée par le médecin du club : une mésothérapie qui est un anti-inflammatoire censé calmer une douleur à la hanche pour un match le lendemain, le tout sans consultation de son dossier médical. Depuis, aucune explication n’a été fournie par le club. «Il a reçu des injections, quels produits ? il a utilisé quels produits ? il le fait au niveau de la hanche pour anesthésier la douleur pour que le lendemain, il puisse apporter au club ? Mais… et lui ? ils font passer les performances au détriment de l’humain», dit-elle, très en colère.
L’autre question qui taraude encore dans la tête de la maman du défunt Samba Diop, c’est que le coach n’était pas au courant. «Pourquoi il ne savait pas que Samba allait voir le médecin ?», se demande-t-elle. Et ce, poursuit-elle, «rien n’avance alors qu’on a l’autopsie, on a les auditions de tout le monde. Ils ont tous été entendus deux fois. Pourquoi les expertises durent deux ans, j’aimerais comprendre. Quatre juges pour cette affaire, car quand il change de juge, chaque année, le nouveau juge demande encore un délai. Ça va durer jusqu’à quand ?». Elle renseigne d’ailleurs qu’elle ne peut pas faire le deuil de son enfant. «Je ne peux le faire à moins que l’on arrête de se poser des questions. Depuis que mon fils est parti, je ne connais plus le mot heureux. Ce mot n’existe plus car perdre un enfant je ne le souhaite à personne, même à mon pire ennemi», déclare-t-elle.
Aujourd’hui, Arame Diop est plus que jamais déterminée à aller au bout de son combat. En effet, elle veut alerter l’État Français et les autorités sportives sur le suivi médical des jeunes joueurs et sur la pression qu’ils subissent dans les centres de formation. «J’interpelle le ministre des Sports et la Fédération de football. Quand Samba est parti, il y a eu deux joueurs qui ont eu une péricardite dans ce club-là. C’est inadmissible que des jeunes meurent dans des centres de formation ou meurent de crises cardiaques à cet âge-là. Moi je me bats pour mon enfant et pour tous ces autres joueurs qui sont décédés la même année. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour que la vérité éclate. Je n’abandonnerai jamais», conclut la maman de Samba Diop.
Samba THIAM