En prélude à la Journée nationale du dialogue prévue le mardi 28 mai 2024 et qui sera présidée par le président de la République au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, le ministre-conseiller, porte-parole de la présidence, chef de la cellule digitale a lancé hier en compagnie d’agents du ministère de la Justice, du ministère de l’Intérieur et de Sénégal Numérique SA la plateforme citoyenne dénommée «Jubbanti» (www.Jubbanti.sec.gouv.sn), (redresser en wolof). Elle est destinée à recueillir les préoccupations des citoyens qu’il faut ajouter à l’ordre du jour du dialogue national prévu mardi prochain.
Ousseynou Ly, ministre conseiller, porte-parole de la présidence, responsable de la cellule digitale de la présidence a lancé officiellement la plateforme «Jubbanti» en compagnie du conseiller technique du garde des Sceaux, du directeur de Cabinet du ministre du ministre de l’Intérieur. Face à la presse en ouverture du point de presse, M. Ly a fait savoir que cette plateforme est lancée dans le cadre du dialogue national prévu le 28 mai 2024 au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio. Le thème de cette 4ème édition porte sur «la réforme et la modernisation de la justice».
Objectif : réconcilier la justice et les justiciables
Cette plateforme, souhaitée par le président de la République, va permettre aux citoyens «d'exprimer leurs préoccupations sur différentes thématiques importantes dans la vie de la nation et qui ont des implications dans leur vie de tous les jours. Dans le système judiciaire, on ne peut pas occulter un acteur clé qui est le justiciable. Et c’est la raison pour laquelle le président de la République a jugé nécessaire de lui donner la parole », dit Ousseynou Ly. Il ajoute que, « le président de la République a décidé de mettre en place cette plateforme qui va permettre aux citoyens de donner leurs avis sur le thème retenu pour le dialogue national axé sur la réforme de justice. Ces assises traduisent la volonté politique du chef de l’Etat de réconcilier la justice et les justiciables. Cette initiative s'inscrit dans une volonté de restaurer la confiance des citoyens en cette institution clé», explique la voix de la présidence de la République qui insiste que le but, c’est de voir «une justice réconciliée avec le peuple».
Papa Cheikh Saadbou Sakho Jimbira, coordonnateur de la communication à la présidence, est revenu pour sa part sur l’importance de cette plateforme. «L’activité est extrêmement importante parce qu’elle traduit une volonté forte du président de la République qui compte placer au cœur de sa vision, de sa réflexion, le citoyen, le bien-être du citoyen. C’est dans cet esprit que cette plateforme a été mise en place pour redonner la parole à ces citoyens, pour leur donner l’opportunité d’exprimer leurs ressentis, exprimer leurs préoccupations, afin qu’ensemble nous puissions apporter les transformations nécessaires pour aller vers un Sénégal plus juste, plus prospère", précise-t-il à son niveau.
«Cette réforme va impacter les dispositions pénales de fond et de forme»
Alassane Ndiaye, conseil technique du garde des Sceaux, ministre de la Justice, est revenu sur les grandes lignes du thème qui sera débattu cette année. A l’en croire, «réformer et moderniser la justice est devenu une demande populaire. Les citoyens ont constaté une perte de confiance entre les deux parties depuis plusieurs années. Ces assises vont regrouper l’ensemble des acteurs, même des citoyens qui avaient maille avec la justice. Il faut véritablement réformer. Le recours à la privation de liberté a des conséquences au niveau de la justice, des conséquences dans la gestion des détenus, des conséquences dans la gestion des dossiers au niveau des cabinets d’instruction, au niveau des chambres correctionnelles et criminelles. Cette réforme va certainement impacter les dispositions pénales de fond et de forme. Cette réforme permettra d’encadrer davantage ce recours à la privation des libertés et mieux gérer les détenus au niveau des prisons», souligne le conseiller au ministère de la Justice.
«C’est surtout le statut du magistrat mais également le Conseil supérieur de la magistrature»
Toutefois, il note qu’il faut aussi réformer la gouvernance. Il explique aussi que le statut du magistrat, la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, la réforme de l’administration judiciaire… seront vues au peigne pour une justice de tous et pour tous. «C’est surtout le statut du magistrat mais également le Conseil supérieur de la magistrature. Le contenu des réformes et la manière de réformer, le cadre est déjà dessiné et les acteurs qui seront présents au niveau du dialogue vont partager les idées pertinentes et qui feront l’objet d’une synthèse. La réforme va toucher l’administration de la justice de façon générale : les procédures en matière civile, les procédures commerciales. Il faut que la justice soit rendue dans des délais raisonnables. Il faut moderniser parce que le fonctionnement de la justice se fait dans des conditions extrêmement difficiles avec des moyens qui ne sont plus adaptés à la célérité qui est attendue à la distribution de la justice. Il est important de dématérialiser et de digitaliser les procédures», dit-il.
«Cette plateforme sera utilisée à l’occasion des autres journées nationales du dialogue à venir»
Concernant son utilisation, c’est Ndongo Touré, de Sénégal Numérique SA, qui a expliqué le mode d’emploi mais aussi les objectifs de la plateforme. «L’objectif de cette plateforme, c’est de recueillir les avis de l’opinion publique sur les performances et les perfections du système judiciaire afin d’améliorer les politiques et les pratiques. Cette plateforme sera utilisée à l’occasion des autres journées nationales du dialogue à venir. Il faut préciser qu’elle est ouverte aux autres nationalités qui ont maille avec la justice et elle sera dans plusieurs langues locales…», développe M. Touré.
Baye Modou SARR













