Le Directeur général de la startup Transpay qui a mis sur pied des machines à tickets électroniques dans le secteur du transport, fait l’objet de 12 assignations à comparaître. Or, de l’avis du patron de Transpay, Mamadou Ndiaye, c’est la Mutuelle des transporteurs (Mectrans) qui devait être assignée pour avoir distribué ces machines à tickets électroniques aux transporteurs après un contrat entre ces deux structures. Ce qui lui fait dire que c’est une cabale orchestrée par la mutuelle pour l’extirper du secteur de la billetterie électronique.
Le Directeur de la société Transpay Sarl, Mamadou Ndiaye, est très remonté contre la Mutuelle d’épargne et de crédits des transporteurs (Mectrans) et son président Mamadou Kanté. En effet, le premier nommé, titulaire de trois brevets exclusifs internationaux, a développé au Sénégal trois solutions, dont les deux consistent en des machines à billetterie électroniques destinées au secteur du transport, mais aussi dans la collecte des taxes municipales. Cependant, depuis la mise en place de cette application, le patron de Transpay a fait face à beaucoup de problèmes. Dans un premier temps, sa création a fait l’objet de contrefaçon, ce qui a été à l’origine d’une procédure judiciaire, depuis 2014, contre un de ses anciens collaborateurs, en l’occurrence Samba Sow, Directeur de la société Sudpay. Au terme de cette procédure, la Cour d’appel de Dakar a tranché en faveur de Transpay qui a obtenu dans la foulée un certificat de non appel et de non opposition à la décision rendue.
Saisies sur les machines à tickets frauduleuses et série d’assignations
Même reconnu distributeur exclusif des machines à tickets, il n’a pas pour autant procédé à la saisie des machines des concurrents illégaux sur le marché. Il a préféré le dialogue avec les acteurs du transport en vue d’assainir le milieu envahi par des concurrents déloyaux. Seulement, dit-il, le président du Cetud, ainsi que le président de Mectrans, entre autres structures, se sont opposés à sa démarche. C'est à la suite de cette démarche avortée, au mois de novembre dernier, que des saisies ont été effectuées sur les machines à tickets frauduleuses. Curieusement, c’est à la suite de l’exécution de cette décision que le patron de Transpay sera assiégé de procédures. En deux semaines, il a reçu, dit-il, 12 assignations. Même si quatre plaignants ont été déboutés, Mamadou Ndiaye s’est dit indigné par la dernière assignation à comparaître en référé, ce lundi, introduite par pas moins de 9 Gie de transporteurs entre Keur Massar et Rufisque. Cette procédure est d’autant plus bizarre que les membres desdits Gie n’ont pas été informés de cette procédure.
Mamadou Ndiaye dénonce une cabale
Très en colère, le patron de Transpay accuse la mutuelle des transporteurs d’être derrière cette assignation. Or, il fait remarquer, contrairement à Transpay qui est destinataire de cette assignation, c’est plutôt, dit-il, Mectrans qui doit être assignée. Il en veut pour preuve le contrat de solution ticketing dénommé transtick (billetage électronique) signé en mars 2014 entre Transpay et Mectrans. Ce qui lui fait dire que si préjudice il y a de la part des transporteurs, c’est la mutuelle des transporteurs Mectrans qui doit être assignée. A en croire Mamadou Ndiaye, c’est une cabale ourdie par des lobbies du secteur du transport pour tenter de le discréditer. «La multiplication de ces procédures vise à m'essouffler financièrement», sérine-t-il, d’autant plus que pour une assignation, il paye entre 500.000 et un million. A ce rythme, il craint même pour la survie de son entreprise et appelle l’Etat à sévir, puisque la justice a déjà tranché. En tout cas, il considère que le Cetud censé régir le secteur du transport a foulé aux pieds les règles d’impartialité en mettant les bâtons dans les roues de Transpay. Il a ainsi décidé de contre-attaquer pour attraire le président de la mutuelle Mectrans devant les juridictions.
Moussa CISS