L’État va mettre en place un fonds d’appui à la presse d’ici quelque temps. L’annonce a été faite par Yoro Moussa Diallo, secrétaire général du ministre de la Communication. C’était à l’occasion de la célébration des 10 ans du site en ligne PressAfrik. Le directeur du site, par ailleurs président de l’Association des professionnels de la presse en ligne, a appelé l’ensemble des parties prenantes à prendre leurs responsabilités afin d’éviter toute forme de dérive sur les réseaux sociaux.
Les organes de presse pourront bénéficier très prochainement d’un fonds d’un montant très important, qui pourra les aider à se faire une santé financière et régler leurs dettes. «Le montant qui va être mis en place va être beaucoup plus important, et cela nous permettra de voir si ce fonds d’appui est la solution, parce que nous allons vers des enjeux énormes sur le plan économique, il faut qu’on sache le modèle le plus performant», soutient Yoro Moussa Diallo, secrétaire général du ministre de la Communication.
Moussa Yoro Diallo : «ce fonds va permettre aux organes de presse de régler des dettes et d’être plus viable»
«Nous avons mis 700 millions l’année dernière pour l’aide à la presse, mais cette aide ne permet pas à la presse de rester debout. Cependant, le nouveau fonds va permettre aux organes de presse d’être plus viables. Il va permettre à la presse de bénéficier de prêts et d’avoir un soutien de l’État. Nous ne pouvons pas donner de chiffres. Mais l’État est en train de travailler sur un modèle pour avoir un montant plus important», laisse-t-il entendre.
Par rapport aux nombreuses dérives sur les réseaux sociaux, Moussa Yoro Diallo d’avancer que l’État a fait un travail important afin de les limiter. «L’État du Sénégal a mis un dispositif permettant, dans le cadre du code pénal et même dans le cadre du code de la presse, de fermer ou même de poursuivre des éditeurs de presse qui ont été à l’origine d’une diffamation ou divulgation d’une information inexacte. Et dans ce cadre, nous sommes en train de mettre en place un plan d’action allant dans le sens d’éveiller les consciences et de sensibiliser par rapport à ces dérives qui doivent être combattues», laisse-t-il entendre.
Ibrahima Lissa Faye : «l’article 27 va causer beaucoup de problèmes»
Pour Ibrahima Lissa Faye, la presse en ligne a un rôle important à jouer en cette période préélectorale. «L’ensemble des acteurs, les politiques, ceux qui sont sur les réseaux sociaux, mais aussi les journalistes, chacun a ses responsabilités, parce qu’on ne peut pas se permettre de continuer à vivre cette tension qui pourrait mettre le feu à tout moment, alors que chacun doit pouvoir comprendre son rôle et le jouer en toute quiétude afin que les élections puissent se tenir de manière apaisée. La presse en ligne doit comprendre qu’elle a un rôle central à jouer dans ses élections, parce qu’actuellement, la presse en ligne est le média le plus suivi», affirme-t-il
Avant de poursuivre : «nous dépassons plus de 3 millions de visites par jour».
Ibrahima Lissa Faye est aussi revenu sur les méfaits de l’article 27 du nouveau Code des télécommunications. «L’article 27 va causer beaucoup de problèmes. Il donne le pouvoir aux opérateurs et l’Etat de filtrer, ralentir ou même de bloquer la connexion Internet pour leurs intérêts», se désole-t-il.
Khadidjatou DIAKHATE