En Italie, est venu le temps de témoigner pour les policiers qui ont sauvé les 50 écoliers à bord du bus incendié par le Sénégalais Ousseynou Sy en mars dernier. Et il faut dire que les passages à la barre de ces carabiniers ne font pas l’affaire de celui qui est désormais surnommé le «psychopathe sénégalais».
Accusé de massacre, d'enlèvement, de tirs, de résistance et de lésions corporelles avec circonstances aggravantes à but terroriste, le Sénégalais Ousseynou Sy va avoir besoin de plus que de la chance pour sortir indemne des mains de dame justice. Alors que son procès se tient depuis plusieurs jours déjà, les révélations se suivent dans cette affaire, tous ou presque enfonçant le Sénégalo-Italien. Selon l’enquête, Sy a voulu faire son massacre sur la piste d'atterrissage de l'aéroport de Linate, le second aéroport de la ville de Milan, pour conditionner la politique d'immigration et «intimider la population». D'où la décision de prendre l'autobus qu'il avait l'habitude de conduire et les élèves impliqués dans la prise d'otages du 20 mars. L'immigré avait alors ligoté ses otages, aspergé d'essence l'intérieur du véhicule auquel il s’apprêtait à mettre le feu. A l’époque, la décision prise par les forces de l'ordre mais également par des élèves qui étaient dans l'autobus a été décisive. Ces derniers ont en effet permis à la police de l'atteindre, de la bloquer et d'évacuer les passagers quelques instants avant l'incendie.
Simone Zerbilli : «il avait un briquet de cuisine, il l'a allumé à plusieurs reprises et a dit : ‘’je fais tout sauter’’»
Mardi, après quelques jours de procès, était venue l’heure de témoigner pour les policiers qui sont intervenus lors de cette tentative de massacre. Et comme un symbole, c’est le policier nommé Simone Zerbilli qui s'était héroïquement distingué lors de cette affaire en se mettant à bord d’une Renault Clio pour bloquer la course meurtrière de l’autobus, qui a retenu l’attention. Lors de son témoignage devant la Cour d’assises, le policier a enfoncé le Sénégalais. «Dans sa main, il avait un briquet de cuisine, il l'a allumé à plusieurs reprises et a dit : ‘’je fais tout sauter’’. Quand j'ai entendu dire qu'il était prêt à redémarrer, je suis entré dans la voiture et je me suis mis en travers, le frein à main et la pédale de frein enfoncés. Il m'a frappé et m'a traîné pendant soixante mètres, jusqu'à ce que nous soyons coincés». Poursuivant, il ajoute que c’est quelques instants plus tard que le pire est arrivé, quand Sy a incendié l’autobus. «Le bus était en train de brûler, nous avons emmené les enfants et les enseignants en sécurité, le concierge en dernier. Puis il est sorti et avec mes collègues, nous l'avons bloqué. J'ai seulement entendu qu'il disait : ‘’je le fais pour les enfants de la Méditerranée’’».
Tiziana Magarini : «Il nous a dit : ‘’maintenant, je vais vous emmener dans un bon voyage. De ce bus, vous ne descendrez plus’’»
Parmi les témoignages les plus dévastateurs, celui de Tiziana Magarini, qui a accompagné les enfants à l'école ce jour-là. A partir de ce 20 mars, la femme confesse : « Je ne dors plus, je rêve de flammes». Selon ses mots, Tiziana était la seule otage dont les poignets n'avaient pas été attachés, car Sy l'avait obligée à accomplir des tâches : attacher des enfants, saisir des téléphones portables, même puiser de l'essence dans le réservoir de la voiture, choisir deux étudiants. Elle a été utilisée comme bouclier humain. Elle confesse : «Il m'a dit de prendre les petits ... Je ne voulais pas, je ne savais pas quoi faire ... Finalement, c'est Nicolò et une petite fille qui m'ont dit : ‘’Tiziana ne t'inquiète pas, allons-y’’» Dans ces minutes, confesse la dame, sa seule pensée était la mort. Et elle continue à raconter l'histoire : «je lui ai demandé : ‘’Qu'est-ce que tu fais, ce sont des enfants’’. Il n'a pas répondu, il a parlé seul, il a passé un appel en langue étrangère. Il nous a seulement dit : ‘’maintenant, je vais vous emmener dans un bon voyage. De ce bus, vous ne descendrez plus’’».
Pour rappel, Ousseynou Sy, un Sénégalais de 47 ans qui vit en Italie depuis plusieurs années, a tenté d’incendier l’autobus qu’il conduisait avec à son bord environ 51 enfants. Selon la presse italienne, le Sénégalo-italien voulait, par cette acte, donner une leçon au gouvernement italien qu’il accuse de maltraiter ses frères émigrés africains.
Sidy Djimby NDAO