Le couvre-feu, instauré le 23 mars dernier puis prorogé ce dimanche 3 mai jusqu’au 2 juin, commence à avoir des conséquences désastreuses. A Ziguinchor, dans la nuit du samedi au dimanche, un ou plusieurs malfaiteurs se sont illustrés aux heures de crime pour mettre à exécution leur plan machiavélique. Ils ont pris d’assaut et ont dévalisé la pharmacie Aline Sitoé Diatta qui se trouve en face du stade du même nom, au quartier Kandé Léona à la sortie de la ville sur la Rn6.
Très méticuleux et bien organisés, les malfrats ont ourdi un plan bien huilé qui leur a permis d’exécuter leur forfait sans être inquiétés, ni par la population qui a constaté les dégâts dimanche matin, ni par les patrouilles des forces de l’ordre et de sécurité.
Docteur Malick Diédhiou, propriétaire de l’officine, explique le modus-operandi du ou des cambrioleurs. «Il est passé par le plafond qu’il a cassé pour entrer à l’intérieur de la pharmacie», relate le boss de cette officine. C’est après avoir fait le décompte, hier matin, que le propriétaire a constaté un trou «d’une valeur estimée à 150.000 francs Cfa». Une situation qui inquiète les pharmaciens qui ne veulent qu’une seule chose, que «la sécurité dans les pharmacies soit renforcée». Une vieille doléance qui dormirait dans les tiroirs des autorités. Dès lors, aucune autre n’est en sécurité à Ziguinchor et comme dans tout le pays, car les officines sont devenues de nouvelles cibles des cambrioleurs qui savent que les pharmacies sont vulnérables. «C’est comme s’il avait une mission ou objectif bien défini, il a vidé tout le stock de médicaments recommandés dans le traitement de la fièvre», signale le pharmacien.
Le cambrioleur s’est servi d’une échelle artisanale pour monter sur le toit du bâtiment par l’arrière. En ce moment, tout le quartier était calme. La patrouille des forces de l’ordre et de sécurité avait fini de passer.
Ce qui fait avoir des suspicions au collectif des pharmaciens de la région de Ziguinchor, c’est la nature des médicaments emportée. A en croire Koutoubo Gassama, le stock emporté est principalement prescrit dans le traitement des symptômes de la fièvre. Faisant la jonction, il estime que le cambrioleur a une raison bien définie et déterminée qui l’a poussé à voler les antalgiques en cette période de Covid-19. «Comme vous le constatez, ce sont des médicaments antalgiques : Efferalgan, Doliprane, Cac 1000…, sont des médicaments très connus et dans ce contexte de pandémie avec ces signes dont la fièvre très élevée, le choix n’est pas fortuit pour ces cambrioleurs», fait-il savoir.
C’est pourquoi, le secrétaire général des pharmaciens de la région de Ziguinchor dit qu’il dénonce ce cambriolage et prévient que les pharmacies sont en danger dans cette situation d’état d’urgence avec un couvre-feu ou tout le monde est préoccupé par la lutte contre le Covid-19.
Baye Modou SARR