L’affaire de la pharmacie Fadilou Mbacké de la Patte d’oie est loin de connaître son épilogue. Elle vient de prendre une autre tournure. En effet, le Dr Cheikhouna Gaye et le propriétaire de la pharmacie ont déposé une plainte dirigée contre X au niveau du Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. Plusieurs infractions sont visées.
Les pharmaciens ont décidé de ne pas passer l’éponge sur l’incident qui s’est produit, le 15 août dernier, à la pharmacie de la Patte d’Oie et par lequel un des leurs a été brutalisé et menotté par des agents des forces de la police. La sanction infligée au commissaire Sangharé, qui a été relevé de ses fonctions de commissaire des Parcelles Assainies pour être affecté à la Direction de la police judiciaire ne les satisfait pas. Ils veulent une sanction beaucoup plus proportionnelle aux «agissements» de l’ancien commissaire des Parcelles Assainies. Depuis quelque temps, la pharmacie Cheikhouna Mbacké de la Patte d’Oie peaufinait sa stratégie d’attaque, en constituant des avocats, après avoir annoncé une plainte pour des sanctions éventuelles. Il nous est revenu qu’une plainte a été déposée sur la table du Procureur général. Et laquelle plainte ne vise pas directement le désormais ex-commissaire des Parcelles Assainies, mais X.
Me Moussa Sarr a confirmé l’information. «Effectivement, il y a une plainte que j’ai déposée, en ma qualité d’avocat du Dr Mame Mbacké Ndiaye Sène, propriétaire de la pharmacie Fadilou Mbacké et du Dr Cheikhouna Gaye. Il s’agit d’une plainte contre X. Je confirme avoir déposé une plainte». Pourquoi, la plainte ne vise pas directement l’ex-commissaire ?, Me Moussa Sarr répond : «en fait, j’ai déposé une plainte contre X pour que ces incidents intervenus au niveau de la pharmacie fassent l’objet d’une enquête judiciaire». Etant donné, par ailleurs, le statut de Sangharé, qui en tant que commissaire, jouit d’un privilège de juridiction, ladite plainte a été déposée au Parquet général près la Cour d’appel de Dakar. «Plusieurs infractions ont été visées, notamment abus d’autorité, association de malfaiteurs, coups et blessures, destruction de biens appartenant à autrui, voies de fait et complicité «et toute autre infraction que l’enquête révélera», précise Me Sarr.
Les faits se sont produits le 15 août dernier à la pharmacie de la Patte d’oie. Le commissaire Sangharé, qui s’était rendu à l’officine pour acheter un médicament, s’est vu opposer un niet catégorique du pharmacien Cheikhouna Gaye, qui lui fait savoir qu’il faut nécessairement une ordonnance. Et selon le pharmacien, c’est sur ses entrefaites que le commissaire a tenu à son encontre des propos malveillants qu’il lui a rendus. C’est alors que le commissaire a appelé ses hommes qui sont venus le brutaliser, avant de le menotter et le conduire manu militari au commissariat. Mais des sources proches du commissaire ont donné une version tout à fait opposée à celle du pharmacien. L’enquête tirera certainement cette affaire au clair.
Alassane DRAME