La nouvelle demande de libération de l’ex-Président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, a été refusée par la justice sénégalaise. L’information a été confirmée dimanche par les avocats de l’ex homme fort de Ndjamena dans un communiqué rendu public. Hissène Habré, 79 ans, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à Dakar. C’est le 29 mars dernier que ses avocats avaient déposé, auprès du juge de l’application des peines au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, une «demande de permission» visant sa libération.
Le bail entre l’ancien Président tchadien Hissène Habré et la prison de Cap Manuel se poursuit. En effet, alors ses avocats et ses proches n’ont cessé d’évoquer sa fragilité pour tenter de l’extirper des mains de dame justice, la justice sénégalaise a, une nouvelle fois, refusé une demande de libération de l’ex-Président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité.
Ses avocats ont déposé le 29 mars une «demande de permission» visant sa libération, une requête adressée au juge de l’application des peines au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. «Un refus a été opposé à cette demande», ont indiqué dans un communiqué parvenu dimanche à «Les Echos» ses avocats Ibrahima Diawara et François Serres. «Le juge a tenu à mettre en avant l’avis défavorable de la commission pénitentiaire consultative présidée par lui-même et composée du directeur de l’administration pénitentiaire, du directeur de la prison» où sont détenus M. Habré et d’autres membres dans le personnel pénitentiaire et la santé, ont-ils ajouté dans ce communiqué.
Et d’ajouter : «le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire», alors que «c’est bien en tenant compte des risques pour la santé que la première permission a été accordée par le même juge», ont expliqué les deux avocats, qui ont dénoncé une «règle de droit (…) à géométrie variable». «Nous vivons des moments difficiles où un système étouffe un homme, ses droits les plus élémentaires, à savoir le droit à la santé», ont poursuivi les avocats.
Sidy Djimby NDAO