Me El Hadji Diouf n’avait manifestement pas avalé la pilule, après l’attaque faite par son confrère Me Baboucar Cissé, vendredi dernier. Il a fusillé direct Me Cissé, qu’il a accusé de tous les péchés d’Israël. «Il faut être comme cet avocat, il manque de loyauté. Je ne le connaissais pas à l’université. Cette motivation de méchanceté et de haine rend fou. La jalousie tue. Il a cherché à être célèbre, mais il ne le sera jamais. Il est inconnu pour diriger les grèves et organiser la révolte. Moi, au moins, je ne suis pas un voleur, ni un dealer. Je ne détruis pas un cabinet, ni ne tue un confrère. Je ne vends pas de dossier. Il ne cesse de mentir pour détruire un confrère. Cet homme est aigri. La méchanceté tue. Je n’ai jamais fait l’examen du barreau 4 fois. On se connait entre avocats. Mais Monsieur le président, je ne peux pas m’empêcher de répondre. «Tontu du forox». Je n’ai jamais couru derrière un professeur d’université pour obtenir une note. C’est moi qui donnais à ces étudiants leurs chambres et leurs bourses. Demandez au président de l’Assemblée nationale, qui obtenait toujours les notes de 18, au moment où les autres avaient 11 ou faisaient hors sujet lors des devoirs de philosophie ?», peste l’avocat, avant d’aller dans le vif du sujet.
«C’est un ministre qui mérite des soins à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye»
Pour les exceptions de nullité, il a dit : «Tout le monde a violé la loi. La défense est un droit constitutionnel. Quand vous avez une immunité parlementaire, on ne peut pas vous détenir. Et même si tel est le cas, vous êtes immédiatement libéré. Prenez le cas de Barthélemy Dias qu’on avait accusé d’avoir tiré sur Ndiaga Diouf. Les faits se sont déroulés avant. Et lorsqu’il a été investi, il a été libéré immédiatement. Les droits de Khalifa Sall ont été violés, méconnus, ignorés et sabotés. Comment une circulaire peut remettre en cause les dispositions de l’article 5 du règlement de l’Uemoa ? C’est un ministre qui mérite des soins à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. C’est de la malhonnêteté intellectuelle de dire que le statut de Khalifa ne peut pas changer. Ses droits ont été violés vu qu’on l’a empêché de rejoindre ses pairs», a-t-il explicité.
Le juge Malick Lamotte à Me El Hadji Diouf : «Nous avons une idée claire de la position que vous défendez. Vous ne pouvez plus continuer à plaider dans cette affaire»
Après que Me El Hadji Diouf a terminé, c’était au tour du juge Malick Lamotte de lui notifier qu’il ne pourra plus participer au procès, à l’issue de sa prise de parole. «Me El Hadji Diouf, nous avons une idée claire de la position que vous défendez. En violation des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. L’article 372 ne vous permet pas de soutenir, ni de soulever des exceptions de nullité et de demander au tribunal de rejeter et d’annuler la procédure. Et malheureusement, Me El Hadji Diouf, vous ne pouvez plus continuer à plaider dans cette affaire», lui a notifié le juge Lamotte qui, par la suite, a suspendu l’audience jusqu’à 15 heures. Après ce petit incident, Me Diouf, qui s’est concerté avec le bâtonnier, est revenu à l’audience à 15 heures pour repartir discrètement, et il n’est plus revenu. Son confrère d’à-côté, Me Ousseynou Gaye, par contre, était présent. Ce dernier n’a pas été clair sur le cas Me El Hadji Diouf. Toutefois, il a confirmé que la ville de Dakar est toujours dans la cause.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)