C’est au siège de Bokk Gis-Gis que le Front de résistance nationale a reçu la délégation de l’ex-maire socialiste. Après un bref entretien, Cheikh Guèye qui portait la parole de Khalifa Sall a fait jouer le même disque, faisant état dune visite de courtoisie et de remerciements de Khalifa Sall envers toutes les forces qui l’ont soutenu dans son combat. Si Khalifa n’a rien voulu lâcher, ce n’était pas le cas du Front de résistance nationale. Leur coordonnateur s’est voulu plus explicite en levant un pan sur leurs discussions. Le Front de résistance nationale compte en effet engager le combat pour la réhabilitation de Khalifa Sall dans ses droits, comme Karim Wade d’ailleurs, avant 2024.
Après avoir mené le combat de la libération du désormais ex-maire de Dakar, le Front de résistance nationale ouvre de nouvelles perspectives pour le rétablissement de Khalifa Sall dans ses droits. «Il est venu pour remercier le front, mais aussi nous assurer de sa gratitude. Khalifa dit qu’il a oublié les épreuves par lesquelles il est passé et qu’il a les yeux rivés vers l’avenir. Il est aussi prêt à mener les combats futurs avec nous», a fait savoir Makhtar Sourang.
Makhtar Sourang : «même s’il n’est demandeur d’aucune faveur, nous nous engageons à le rétablir lui et Karim dans leur droits avant 2024»
A l’en croire, le Front compte poursuivre le combat jusqu’à ce qu’il soit totalement remis dans ses droits. «Khalifa Sall n’est demandeur d’aucune faveur. Il n’a jamais demandé la grâce encore moins une amnistie. Mais nous, nous estimons que le combat que nous avons mené pour Khalifa Sall, c’est le même que nous menons pour Karim Wade et pour Guy Marius Sagna», a indiqué le coordonnateur du Frn. «Notre objectif avec Khalifa Sall ainsi que Karim Wade, c’est de faire en sorte qu’ils puissent tous les deux rentrer dans leurs droits avant 2024, pour qu’ils puissent être candidats, tous les deux, aux prochaines joutes électorales», a fait savoir M. Sourang, qui estime qu’il n’y a aucune raison que Khalifa Sall et Karim Wade soient écartés de ces élections. «Ils ont été éliminés parce qu’ils représentaient une menace pour le pouvoir ; nous avons donc pris l’engagement de les rétablir dans leurs droits pour qu’ils puissent tous les deux se présenter à l’élection présidentielle qui se tiendra en 2024», souligne-t-il avant d’assurer que la libération de Guy Marius Sagna et ses codétenus est aussi un combat important pour eux.
Makhtar Sourang : «nous n’avions pas demandé l’aval de Khalifa pour descendre dans la rue pour sa libération, alors, pour ce combat non plus, nous n’attendrons pas son feu vert»
Selon M. Sourang, ce combat qu’ils mènent, c’est pour l’élargissement de la démocratie et des libertés dans notre pays. «Nous ne lui avions pas demandé son aval pour descendre dans les rues pour sa libération, alors, pour ce combat non plus nous n’attendrons son feu vert», précise-t-il.
Sur la question du 3e mandat, le Front de résistance nationale se veut formel, pas question d’alimenter ce qu’ils appellent un faux débat. «Le Président Macky Sall est à son dernier mandat, c’est clair net et limpide», a martelé M. Sourang. «Nos objectifs, ce n’est pas de discuter du 3e mandat. Les sujets qui nous intéressent, c’est que Guy Marius Sagna doit être libre, Khalifa Sall et Karim Wade doivent recouvrer leurs droits civiques et politiques. Les libertés sont bafouées et piétinées avec l’arrêté Ousmane Ngom», a assuré le coordonnateur de Frn.
Ndèye Khady D. FALL