Il y a quelques semaines, la décision des autorités administratives de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) d’exclure définitivement et de suspendre certains étudiants tombait comme un couperet sur la tête de ces personnes sanctionnées. Pour pouvoir passer les examens mais aussi sauver leur avenir, les étudiants ont déposé un recours au niveau de la Chambre administrative de la Cour suprême. Ils demandent l’annulation de ces mesures et, en attendant, ils souhaitent en urgence une audience de référé pour la levée de la suspension. L’affaire dépend en partie du Premier président de la haute juridiction.
Le 2 juillet dernier, pour apporter une réponse aux violences à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Conseil de discipline de l’université s’était réuni et avait pris des mesures sérieuses. Certains étudiants ont été exclus, d’autres suspendus etc. Pas du tout d’accord avec la mesure prise par les autorités administratives de l’Ucad, les étudiants ont décidé de saisir l’autorité judiciaire, en l’occurrence la Cour suprême par une requête en annulation et pour excès de pouvoir. Ainsi, le 19 juillet dernier, la requête a été déposée au niveau du greffe de la haute juridiction. Cependant, conscients du fait que la Chambre administrative de la Cour suprême ne se réunit pas du tac au tac, une requête aux fins de référé a été sollicitée au niveau du Premier président de la Cour suprême, toujours, pour une audience en urgence pour la levée de la suspension afin de leur permettre de passer les examens. Car, l’Université de Dakar avait prévu les examens dans la période du 26 juillet au 2 août prochain.
La promesse faite aux étudiants
Le délai étant très court, si l’on en croit certains étudiants, il y a eu, durant le week-end dernier, une rencontre avec les autorités de l’Université qui leur auraient promis des examens à deux sessions, genre deux semestres où ils auront la chance de se rattraper, si toutefois la Cour suprême tranchait en leur faveur. Ce qui fait qu’ils n’ont pas voulu procéder à un sabotage des examens et ont ainsi laissé leurs autres camarades passer tranquillement les examens. En fait, c’est parce qu’ils ne peuvent pas attendre l’audience de la Chambre administrative que les étudiants ont déposé une requête aux fins de référé qui est une procédure d’urgence. Cependant, jusqu’à hier, l’audience de référé n’était pas programmée. Ils espèrent l’intervention du Premier président.
un neveu à Me Madické Niang parmi les étudiants sanctionnés
25 étudiants sont concernés par la mesure de suspension. Ils soutiennent que le Conseil de discipline de l’Université a tort en prenant ces sanctions sévères. Il y a parmi eux Sidy Diop et un neveu à Me Madické Niang. Tout ce beau monde reste aujourd’hui suspendu à la décision du Parquet général de la Cour suprême qui doit enrôler l’audience en référé administratif.
En fait, 88 étudiants étaient visés par cette procédure disciplinaire. Ainsi, le nommé Dieureudieuf Serigne Touba Mbacké a été exclu définitivement ; 7 étudiants ont été suspendus pour une durée de 5 ans dont Pape Abdoulaye Touré, Sidy Diop, etc. Le Conseil a aussi suspendu pour deux ans 37 étudiants. Ce, entre autres sanctions. Auront-ils une chance de réintégrer l’Université et de passer leurs examens ? La balle est du côté de la Cour suprême.
Alassane DRAME