Que cherchait la police de Buenos Aires dans la maison d’hôte des Sénégalais ? La question vaut son pesant d’or, au vu de la barbarie policière opérée sur 28 Sénégalais. En effet, sur ordre du procureur de Buenos Aires, 20 policiers ont fait irruption dans une maison ou habitent 28 Sénégalais. Ils en ont battu quatre, dépouillé certains de leurs téléphones portables et de leurs portefeuilles et saisi leurs marchandises.
Par ces temps qui courent, il n’est pas bon d’être un Sénégalais en Argentine et pour cause. La police argentine vient de s’illustrer une nouvelle fois, en faisant preuve d’actes barbares envers nos compatriotes. Sur ordre du procureur Celsa Ramirez, la police de la ville de Buenos Aires est entrée dans une maison où vivent 28 Sénégalais, dont la majeure partie sont des commerçants, vers 7h du matin. Alors que nos compatriotes étaient dans les bras de Morphée, 20 policiers ont défoncé la porte d’entrée, armés de matraque et de gaz asphyxiant. Ils se sont mis à rouer de coups de matraque quatre de nos compatriotes. La scène de l’horreur nous est racontée par un de nos compatriotes qui n’en revient toujours pas. «Ils ont cassé les portes, cassé des vitres et mis sens dessus-dessous l’ensemble de nos bagages», déplore Kaba. Ce qui est curieux, c’est que, narre le commerçant, «ils n’ont pas dit ce qu’ils cherchaient et ont volé notre argent».
La mort dans l’âme, Kaba poursuit son récit : «les policiers n’ont pas hésité à faire usage de force pour réveiller nos amis. Ils se sont rués sur quatre d’entre eux qui sont en soins intensifs à l’hôpital». La question que se posent les habitants de cette maison, c’est la raison de la visite musclée des policiers. «On ne sait pas ce qu’ils cherchaient, mais ils nous ont dépouillé de nos marchandises, pris nos téléphones portables ainsi que nos économies», ajoute Ali Ba. Qui poursuit : «ils ont pris nos affaires. Ils nous ont fait mal. Ils ont tout pris. J’avais 150.000 pesos (1.573.627 F Cfa) de marchandises. Normalement, ils devaient nous fournir un document avec l’inventaire de nos marchandises, mais rien».
Racisme ou xénophobie ?
D’ailleurs, un de nos compatriotes a été contraint de quitter sa chambre pendant que la police fouillait sous son matelas. «ils ont pris 40.000 pesos (419.634 F Cfa) sans aucun motif. Ils ne savent pas ce que nous endurons pour économiser 40.000 pesos», dit-il.
Baye, qui est en Argentine depuis 2 ans, d’appuyer : «ils ne sont pas ici pour travailler, mais pour nous voler et nous montrer que nous ne sommes pas des Argentins, mais des Africains. Nous en avons marre. Nous en avons marre de la xénophobie et de la répression».
Un autre vendeur sénégalais, qui a également tout perdu, embraye. «Je dois me rendre au Sénégal, mais ils ont pris les cadeaux que j’avais achetés à ma famille», dit-il.
Maxi Ndiaye, un autre compatriote, avait acheté 70.000 pesos (734.359 F Cfa) de marchandises et a tout perdu, même les 4000 pesos (41.963 F Cfa) qui étaient dans son portefeuille ont été emportés. «Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres humains. Je commence à penser qu'ils le font parce que notre couleur les dérange, parce que nous sommes noirs. Nous sommes très fatigués d'être discriminés et nous sommes fatigués que la police nous vole notre argent sans motif», dit-il.
Pour l’heure, aucune autorité compétente ne leur a fourni une information sur la descente musclée encore moins sur l’argent «volé».
Samba THIAM