La fuite des talents de l’arène n’est pas nouvelle, mais elle devient de plus en plus forte. Doumboul, Bruce Lee, Garga Mbossé, Pakala Jr et Cie ont préféré s’exiler récemment aux Etats Unis pour gagner leur vie au lieu d’attendre des propositions de combat qui n’arriveront peut-être jamais, vu la situation actuelle de l’arène. Un phénomène dont se sont émus Boy Kaïré, Bécaye Mbaye et Doudou Diagne.
Jeunes pousses ou encore espoirs, les nouveaux talents sont identifiés sous différents noms. Futurs grands de l’arène, ils font la beauté de cette discipline aujourd’hui et demain. Mais face à la situation précaire, l’arène se vide de ses meilleurs éléments petits à petit. Ces dernières années, le pays de l’Oncle Sam est devenu la destination préférée de ces espoirs de l’arène. Une discipline en régression sur le nombre des combats, des espoirs qui peuvent rester des années sans nouer le « gimb », des talents qui préfèrent directement partir à l’étranger (France Usa, Espagne) pour gagner leur vie. C’est le bilan de l’arène qui ne semble plus faire rêver grand monde. Quels sont les facteurs de ce déclin ?
Boy Kaïré : « Ces gosses partent parce qu’ils n’ont plus d’espoir dans la lutte »
Boy Kaïré, que nous avons joint, parle de situation dramatique. « Ce qui se passe est catastrophique », lance-t-il au bout du fil. Chaque lutteur a besoin de compétir pour surtout gagner de l’argent. Rien que cette année, Doumboul, Garga Mbossé, King Kong, Mobile 2 (récemment rentré), ont levé le voile en direction des États-Unis où ils rejoignent une colonie de lutteurs déjà garnie avec Siteu, Bruce Lee, Dieuf Dieul, Abdou Diouf, Nar Touré, Jaguar, Géant, Antoine Bakhoum, Super Etoile, pour ne citer que ceux-là. Une des premières raisons avancées quant à ces départs est le manque de combats. « Depuis deux ans, le manque de combats est un problème qui ne concerne pas seulement les ténors, mais les lutteurs de seconde zone aussi. L’heure est grave. Il faut avoir le courage de le dire. J’ai toujours tiré la sonnette d’alarme. On parle de plus de 200 lutteurs éparpillés un peu partout dans le monde », s’indigne-t-il. Malgré tout, le papa de Diène Kaïré a défendu ces jeunes. « Je les comprends, car ils ont compris que leur avenir est compromis et qu’il sera difficile de lutter. Il n’y a pratiquement plus de promoteurs. Cela ne sert à rien de s’entrainer et de n’avoir jamais de combat. Si j’étais à leur place, je ferais la même chose. Ces gosses n’ont plus d’espoir », a glissé Kaïré. Il prône le retour des sponsors pour faire baisser l’exil de ces espoirs. « Le hic est que la plupart des promoteurs sont endettés, mais si l’Etat s’y implique, les choses peuvent changer pour ces jeunes», dit-il.
Bécaye Mbaye : « cette fuite des talents est un danger pour ce sport »
Le chroniqueur de l’émission « œil du Tigre », Bécaye Mbaye, parle du rêve américain pour expliquer ce fléau. « Quand on entend des villes comme New York, le dollar, cela fait rêver », affirme l’ancien présentateur de l’émission « Bantamba ». La recherche du gain est aussi un facteur important, car, souligne Bécaye Mbaye, la plupart de ces lutteurs sont des pères de famille et ils savent qu’ils ne peuvent pas s’en sortir avec ce qui se passe actuellement dans l’arène. « Certains peuvent même rester des années sans lutter, d’autres qui ont la chance de décrocher des combats touchent des sommes dérisoires », assure-t-il. Une fuite des talents de l’arène qu’il qualifie tout de même de danger qui guette cette discipline. « Bien sûr que c’est un danger pour l’arène. Si la plupart des espoirs ont préféré s’exiler, l’avenir de ce sport est hypothéqué. On dénote plus de 50 lutteurs qui sont aux Etats-Unis, en France et en Espagne. Le plus dramatique est que ceux qui partent incarnent l’avenir de la lutte, mais ils ne s’en rendent pas compte », explique Bécaye Mbaye qui disculpe le Cng, mais invite des anciennes gloires comme Tapha Guèye, Yekini, Tyson, à réfléchir ensemble pour mettre en place des solutions pour atténuer ce fléau. « Comme le Cng est appelé à disparaître bientôt, j’ai dit à Tapha Guèye de réfléchir avec Tyson et Yekini sur les voies et moyens pour diminuer ce phénomène. Sinon, cela peut engendrer une crise », déclare Bécaye Mbaye. Et de poursuivre : «je ne m’inquiète pas pour autant, car il y a d’autres champions dans l’arène. La lutte ne peut pas mourir, mais ce sont les grands chocs qui risquent de faire défaut ».
Doudou Diagne : «un lutteur qui sait qu’il n’a plus d’avenir dans ce sport est libre d’aller faire autre chose»
Doudou Diagne Diecko, le président des amateurs, est moins inquiet que Bécaye et Kaïré. «Un lutteur qui sait qu’il n’a plus son avenir dans ce sport, est libre d’aller faire autre chose. J’ai vu des lutteurs intégrer des disciplines comme le rugby. Ils partent parce qu’ils ne croient plus à la lutte, c’est tout», a justifié Doudou Diagne, qui impute la situation actuelle de l’arène aux lutteurs. «Ils sont en partie responsables de cette situation. Il arrive qu’un promoteur paie 50 millions francs Cfa pour le sponsor et qu’il lui demande juste de porter le produit dans une rencontre publique, mais ils refusent parfois et font faux bond souvent aux organisateurs. C’est le gros du problème», a déclaré le patron des amateurs de lutte.
Jeunes pousses ou encore espoirs, les nouveaux talents sont identifiés sous différents noms. Futurs grands de l’arène, ils font la beauté de cette discipline aujourd’hui et demain. Mais face à la situation précaire, l’arène se vide de ses meilleurs éléments petits à petit. Ces dernières années, le pays de l’Oncle Sam est devenu la destination préférée de ces espoirs de l’arène. Une discipline en régression sur le nombre des combats, des espoirs qui peuvent rester des années sans nouer le « gimb », des talents qui préfèrent directement partir à l’étranger (France Usa, Espagne) pour gagner leur vie. C’est le bilan de l’arène qui ne semble plus faire rêver grand monde. Quels sont les facteurs de ce déclin ?
Boy Kaïré : « Ces gosses partent parce qu’ils n’ont plus d’espoir dans la lutte »
Boy Kaïré, que nous avons joint, parle de situation dramatique. « Ce qui se passe est catastrophique », lance-t-il au bout du fil. Chaque lutteur a besoin de compétir pour surtout gagner de l’argent. Rien que cette année, Doumboul, Garga Mbossé, King Kong, Mobile 2 (récemment rentré), ont levé le voile en direction des États-Unis où ils rejoignent une colonie de lutteurs déjà garnie avec Siteu, Bruce Lee, Dieuf Dieul, Abdou Diouf, Nar Touré, Jaguar, Géant, Antoine Bakhoum, Super Etoile, pour ne citer que ceux-là. Une des premières raisons avancées quant à ces départs est le manque de combats. « Depuis deux ans, le manque de combats est un problème qui ne concerne pas seulement les ténors, mais les lutteurs de seconde zone aussi. L’heure est grave. Il faut avoir le courage de le dire. J’ai toujours tiré la sonnette d’alarme. On parle de plus de 200 lutteurs éparpillés un peu partout dans le monde », s’indigne-t-il. Malgré tout, le papa de Diène Kaïré a défendu ces jeunes. « Je les comprends, car ils ont compris que leur avenir est compromis et qu’il sera difficile de lutter. Il n’y a pratiquement plus de promoteurs. Cela ne sert à rien de s’entrainer et de n’avoir jamais de combat. Si j’étais à leur place, je ferais la même chose. Ces gosses n’ont plus d’espoir », a glissé Kaïré. Il prône le retour des sponsors pour faire baisser l’exil de ces espoirs. « Le hic est que la plupart des promoteurs sont endettés, mais si l’Etat s’y implique, les choses peuvent changer pour ces jeunes», dit-il.
Bécaye Mbaye : « cette fuite des talents est un danger pour ce sport »
Le chroniqueur de l’émission « œil du Tigre », Bécaye Mbaye, parle du rêve américain pour expliquer ce fléau. « Quand on entend des villes comme New York, le dollar, cela fait rêver », affirme l’ancien présentateur de l’émission « Bantamba ». La recherche du gain est aussi un facteur important, car, souligne Bécaye Mbaye, la plupart de ces lutteurs sont des pères de famille et ils savent qu’ils ne peuvent pas s’en sortir avec ce qui se passe actuellement dans l’arène. « Certains peuvent même rester des années sans lutter, d’autres qui ont la chance de décrocher des combats touchent des sommes dérisoires », assure-t-il. Une fuite des talents de l’arène qu’il qualifie tout de même de danger qui guette cette discipline. « Bien sûr que c’est un danger pour l’arène. Si la plupart des espoirs ont préféré s’exiler, l’avenir de ce sport est hypothéqué. On dénote plus de 50 lutteurs qui sont aux Etats-Unis, en France et en Espagne. Le plus dramatique est que ceux qui partent incarnent l’avenir de la lutte, mais ils ne s’en rendent pas compte », explique Bécaye Mbaye qui disculpe le Cng, mais invite des anciennes gloires comme Tapha Guèye, Yekini, Tyson, à réfléchir ensemble pour mettre en place des solutions pour atténuer ce fléau. « Comme le Cng est appelé à disparaître bientôt, j’ai dit à Tapha Guèye de réfléchir avec Tyson et Yekini sur les voies et moyens pour diminuer ce phénomène. Sinon, cela peut engendrer une crise », déclare Bécaye Mbaye. Et de poursuivre : «je ne m’inquiète pas pour autant, car il y a d’autres champions dans l’arène. La lutte ne peut pas mourir, mais ce sont les grands chocs qui risquent de faire défaut ».
Doudou Diagne : «un lutteur qui sait qu’il n’a plus d’avenir dans ce sport est libre d’aller faire autre chose»
Doudou Diagne Diecko, le président des amateurs, est moins inquiet que Bécaye et Kaïré. «Un lutteur qui sait qu’il n’a plus son avenir dans ce sport, est libre d’aller faire autre chose. J’ai vu des lutteurs intégrer des disciplines comme le rugby. Ils partent parce qu’ils ne croient plus à la lutte, c’est tout», a justifié Doudou Diagne, qui impute la situation actuelle de l’arène aux lutteurs. «Ils sont en partie responsables de cette situation. Il arrive qu’un promoteur paie 50 millions francs Cfa pour le sponsor et qu’il lui demande juste de porter le produit dans une rencontre publique, mais ils refusent parfois et font faux bond souvent aux organisateurs. C’est le gros du problème», a déclaré le patron des amateurs de lutte.