Qualifié pour le second tour de la Coupe Caf, le Jaraaf de Dakar a vu son budget grimper jusqu’à presque 250 millions. L’annonce a été faite hier par le vice-président de l’équipe médinoise. Invité de la plateforme Foot Local, Youssou Dial s’est ouvert sur les projets infrastructurels, l’effectif de l’équipe, les difficultés à trouver des partenaires ou sponsors, sur le prochain adversaire du Jaraaf de Dakar (San Pedro) mais aussi sur le dilemme qui attend le coach Malick Daf qui devra choisir entre le club et l’équipe nationale des moins de 17 ans. Ceci parce que la Fsf veut supprimer les cumuls concernant les entraîneurs nationaux qui évoluent avec des clubs du championnat local.
Saison 2020-2021 : Budget du Jaraaf
Cette année, le budget du Jaraaf tourne autour de 250 millions. Comme vous le constatez, le montant n’est pas minime, c’est parce que le Jaraaf va en coupe d’Afrique. Il a fallu faire un budget qui puisse couvrir l’ensemble de nos besoins pour cette compétition africaine.
Effectif
Par rapport au recrutement, cette année, nous allons jouer sur deux à trois tableaux et dès le départ, nous avons décidé de garder l’effectif qui était là la saison précédente et de le renforcer avec de nouveaux joueurs qui vont apporter un plus à cette équipe. Par rapport aux joueurs qui ont décidé de voir ailleurs, le discours a été clair. On leur a dit qu’on sera en compétition, nous serons dans l’obligation de refuser toute offre à moins que ça soit une offre qu’on ne peut pas refuser. Nous avons expliqué que nous sommes en compétition africaine, un championnat à jouer, il faudra comprendre que les joueurs ne pourront pas quitter le club en cours de saison. Le Jaraaf n’est pas un club fermé. Qui connait le président Cheikh Seck sait que ce qui nous intéresse, c’est de gagner. Et pour y arriver, il faut miser sur les meilleures compétences possibles. Quand vous voyez l’équipe qui a fini par se qualifier, il y a une bonne part des joueurs qui n’ont pas été formés par le club. Cela montre que les portes du Jaraaf ne sont pas fermées aussi bien au niveau de l’encadrement technique qu’au niveau des joueurs. Le Jaraaf est une maison ouverte.
Sponsoring
Pour cette compétition africaine, nous avons négocié même si cela reste insuffisant pour notre budget. Nsia banque qui est un sponsor depuis deux ans a décidé de nous accompagner pour cette compétition africaine. Il y a également des structures qui nous ont soutenus qui pour le moment ne désirent pas être visibles. Nous avons bon espoir, si nous allons loin dans cette compétition africaine. Mais à nous de nous battre pour avoir des partenaires pour cette campagne africaine.
Difficultés de percer en Afrique
Les compétitions africaines coûtent cher et cela constitue une bourse financière pour les clubs. Nous, nous avons budgétisé autour de 60, 70 millions, rien que dans les couts préliminaires. Quand on se déplace en compétition africaine, les billets d’avion sont pris en charge par le ministère, c’est l’occasion de les remercier, de même que la fédération qui nous octroie une subvention exceptionnelle de 20 millions. Nous allons faire des dépenses ; rien qu’à la réception de l’équipe adverse en termes de frais d’organisation, ce sont des montants qui sont importants. Également quand on voyage, tout ce qui est hôtellerie, tout ce qui est logistique est pris entièrement en charge par nous. Cela explique pourquoi aujourd’hui, nous prévoyons de dépenser 60 ou 70 millions.
Difficulté à trouver des partenaires
Ce n’est pas faute d’essayer. C’est une histoire de chance et de relationnel pour trouver la bonne personne et pouvoir nouer des partenariats dans ce sens. Actuellement, nous en recherchons, même si cela n’a pas encore abouti. Mais nous nous concentrons sur les projets que nous avons mis en place. Effectivement, sur la partie projet immobilier, c’était une priorité lorsque le président Cheikh Seck a été élu, c’est vrai au niveau du Jaraaf, peut-être, on a tout gagné, mais pour le moment, nous peinons à nouer ces partenariats et nous avons décidé d’axer nos actions sur les projets que nous avons. Nous avons un patrimoine immobilier que nous ont laissé les anciens dirigeants du club. Et là nous avons beaucoup avancé. Connaissant le Jaraaf, qui est un club traditionnel. Il y a des préalables à respecter par rapport à chaque projet que nous voulons mettre en place. Au niveau du Jaraaf, nous avons des ressources humaines qui sont assez éclairées. C’est vrai que le Jaraaf a eu de grands dirigeants. C’est seulement les moyens financiers et l’organisation qu’il faut pour jouer les grands rôles sur le plan africain. Nous sommes conscients de nos insuffisances et nous espérons que cela va être réglé. Nous en sommes conscients. Aujourd’hui, il faudra qu’on essaye de mettre en place une organisation beaucoup plus professionnelle, mais également trouver les moyens nécessaires pour concurrencer les grands clubs africains. J’ai de l’expérience dans le domaine commercial et marketing, mais en dehors de ça, il faut trouver le temps et le matériel pour pouvoir se consacrer entièrement au club. Il faut avoir une organisation qui va nous permettre de recruter des jeunes qui vont travailler sur ces aspects pour l’équipe.
Enseignements tirés du premier tour de la Coupe Caf
Les enseignements qu’on pourra en tirer, c’est qu’aujourd’hui, pour faire des résultats en Afrique, il faut être prêt sur tous les plans, tant sur le plan organisationnel, mais également sur le plan technique et logistique. Au match aller, nous avions préparé notre équipe sur le plan technique et tactique. Au sortir de ce premier tour, nous avons un sentiment de satisfaction et de devoir accompli, malgré les difficultés auxquelles nous avons fait face. Au match aller, l’équipe était bien préparée. On a répondu au défi physique des Nigérians et à la fin, nous avons gagné par 3 buts à 1. Ce qui a été déterminant pour la manche retour, c’était le mental. Depuis plusieurs semaines, nous travaillions sur le mental. Et nous avions prévenu les joueurs. On a eu un déplacement difficile parce qu’on est arrivé la vieille du match à Abuja, mais malgré tout, nos joueurs étaient forts mentalement. Ils ont compris que les difficultés ne provenaient pas du club. Nous avons fini de prendre un bon hôtel et mis en place un dispositif qui devait nous permettre d’aller à ce match, tranquilles. C’est l’occasion de les féliciter et de les remercier mais également l’encadrement technique.
Motivations des joueurs
Il suffit juste de parler avec les joueurs et de leur dire que depuis la Jeanne d’Arc, aucune équipe sénégalaise n’est parvenue à accéder aux phases de poule, rien que ça, cela mérite une motivation supplémentaire. Je n’arrête pas de dire aux joueurs qu’ils sont des footballeurs. Ils ont tous envie de devenir des joueurs professionnels et quand on joue ces genres de matchs, on se doit d’être motivé. Cela peut être un tremplin pour avoir un contrat dans le futur. On représente également un pays. Quand on va en compétition africaine, on ne représente pas Jaraaf ou Teungueth Fc, on représente le Sénégal. Et quand on joue ces matches-là, il faut penser à cet aspect-là pour pouvoir élever son niveau de jeu. Et au-delà de ces aspects. Nous essayons de proposer des primes conséquentes aux joueurs pour pouvoir se surpasser.
San Pedro Le prochain adversaire du Jaraaf de Dakar
On ne sait pas grand-chose sur notre adversaire. Mais on commence à avoir des informations. On sait que c’est une équipe qui a été constituée récemment. Ils ont fait un parcours honorable en compétition africaine dès ces premières années de création et ils sont bien organisés. Ils sont même allés en Lybie pour jouer un match amical. Nous sommes en train de faire le nécessaire pour avoir le maximum d’informations sur notre adversaire pour le vaincre. Chez nous, le championnat n’a pas encore commencé et on n’aime pas se lamenter sur notre sort. D’autres pays sont également dans la même situation. Il faut faire avec. Nous avons démarré notre préparation très tôt avec un regroupement fermé d’un mois. Et nous avons eu à jouer plusieurs matchs amicaux avec les U20 et Dakar Sacré Cœur. Cela a porté ses fruits. Il y a aussi un bon suivi médical car jusqu’à présent, on n’a pas eu beaucoup de blessés.
Double poste de Malick Daf : entraîneur Jaraaf et sélectionneur U17
La décision revient à Malick Daf, on a eu une discussion rapide avec lui quand la décision est sortie. Nous allons accepter sa décision. S’il décide de rejoindre l’équipe nationale, tant mieux, car on ne peut refuser l’appel du pays. Quand le pays a besoin d’un technicien, il se doit de répondre. Maintenant, le choix lui appartient. On se donne le temps de prendre une décision ensemble. La fédération lui a donné un délai de trois mois pour répondre. Mais au niveau du club, on ne peut pas lui donner cela. On fera juste le point après la rencontre face à San Pedro. Nous avons toujours un plan B.
Infrastructures
Nous avons fini de mettre en place la première phase de ce projet qui concerne le terrain qui se trouve à côté de l’hôpital Gaspard Camara. Nous allons construire là-bas un terrain gazonné avec des bureaux et un centre d’hébergement du Jaraaf. Nous avons fini d’avoir l’autorisation de construire et que ce projet devrait démarrer dans un mois. Pour le complexe sportif que nous avons prévu, c’est à Yenne ou nous avons 4 hectares. Ça sera la dernière phase de nos projets. L’idée, c’est de mettre en place un centre de formation sur cette zone-là. Nous sommes à la recherche d’un partenaire stratégique qui va nous permettre de réaliser cette infrastructure. Cela fait longtemps que nous parlons de ces projets, mais nous sommes un club traditionnel avec ses avantages et ses inconvénients. Pour la première phase, normalement, nous allons démarrer les travaux d’ici à un mois. Et il y aura une communication dans ce sens.
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