En s’attaquant à Abdoulaye Makhtar Diop qui souhaite voir un Lébou à la tête de la ville de Dakar, Moustapha Diakhaté et Ibrahima Sène font preuve d’indignation sélective. En effet, pour Ibrahima Sylla, du Directoire du comité de pilotage des 121 villages lébous, les détracteurs du Grand Serigne de Dakar avaient brillé par leur silence, quand Macky Sall parlait de «neddo ko bandum», ou encore quand Moustapha Cissé Lô traitait les Casamançais de «rebelles». Ne décolérant pas contre Sène et Diakhaté, il les qualifie de «nouveaux tartuffes de l’alternance» et de «censeurs et vigiles endormis» et «décrochés des locomotives politiques».
S’il y a quelqu’un qui a vu rouge après la réplique de Moustapha Diakhaté et Ibrahima Sène au Grand Serigne Abdoulaye Makhtar Diop, favorable à une candidature léboue à la ville de Dakar, c’est bien son collaborateur, Abdoulaye Sylla, membre du Directoire du Comité de pilotage des 121 villages traditionnels lébous. D’emblée, il qualifie les détracteurs du chef de la Collectivité léboue de «duo sans épaisseur sociale, sans épaisseur politique qui cherche, à travers Facebook, la voie facile de la critique sans confrontation directe». Pour lui, sans la presse qui leur permet d’exister, Diakhaté et Sène, «décrochés des locomotives politiques» que sont le Pds, l’Apr, le Pit et Bby, «n’ont aucune dynamique ou valeur intrinsèques pour s’affirmer sur la scène politique». Pour lui, le parcours de ces derniers fait qu’ils sont «mal placés pour donner des leçons de patriotisme et de nationalisme», encore moins à un homme de la trempe d’Abdoulaye Makhtar Diop. Cognant sur ces deux cibles, le collaborateur du Grand Serigne de Dakar soutient qu’«évoquer un nationalisme étroit pour combattre la candidature d’un Lébou à la Mairie de Dakar est d’une inanité et d’un crétinisme qu’on pensait révolus au Sénégal».
«Ibrahima Sène et Moustapha Diakhaté les nouveaux tartuffes de l’alternance»
Très remonté contre Ibrahima Sène et Moustapha Diakhaté, qu’il qualifie de «nouveaux censeurs et vigiles endormis», il leur demande pourquoi ils ne s’étaient pas indignés devant des déclarations similaires ou plus graves même. Il interroge : «où étiez-vous quand Macky Sall lançait son cri de ralliement ‘’Neddo ko bandum’’» ? On n’aurait pu dire que c’est un des plus forts appels à l’instinct grégaire d’un groupe ethnique et à déclencher des forces centrifuges dans un pays uni dans la diversité des identités», interroge-t-il. Poursuivant, il demande où étaient-ils «quand Moustapha Cissé Lo stigmatisait les Casamançais en les traitant de rebelles ?» Or, pour lui, «Il n’y a pas de plus fort mépris et d’exclusion de groupes ethniques originaires de cette région». Cognant de plus belle Diakhaté et Sène, qui sont pour lui les «nouveaux tartuffes de l’alternance», il se demande pourquoi ils s’étaient emmurés dans le silence, «quand les chefs religieux choisissaient, non pas les candidats, mais les Maires de leurs capitales». Ce qui, à en croire Sylla, est «la plus forte marque du nombrilisme sectaire, culturel, social, pour tout dire du communautarisme politique». Dénonçant «la vanité et la légèreté» des propos de Moustapha Diakhaté et Ibrahima Sène, il souhaite, avec le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, une candidature léboue à la Ville de Dakar et compte travailler avec lui, en ce sens. Quand à Sène et Diakhaté, libres à eux, dit-il, de se présenter aux élections municipales à Dakar, puisque, soutient-il, ces derniers n’ont «pas d’attaches politiques ou affectives» dans leurs communes d’origine.
Mbaye THIANDOUM