Une violente rixe dans la rue digne d’un sanglant règlement de comptes a opposé, avant-hier, vers 20h, deux jeunes charretiers au niveau du terminus du bus Tata de la ligne 71 ; un terminus coincé entre les unités 2, 3,4 et 5, dans la commune de Keur Massar en banlieue dakaroise. Tous les deux antagonistes sont âgés de 20 ans environ. L’un nommé A. D, alias Ada, a tué l’autre répondant au nom de K. M. d’un coup de couteau, qui lui a sectionné net la carotide.
Les conflictuelles relations ponctuées de sempiternelles disputes suivies parfois d’ignobles pugilats de rue, vieilles d’une année, entre le charretier A. D. et son collègue et ami K. M. ont tourné à la tragédie avec le cruel meurtre du dernier nommé avec usage de couteau par son protagoniste. Qui s’est violemment pris avec la victime.
Les cochers se sont tailladés avec des tessons de bouteille l’an dernier durant la même période de Ramadan après une séance de lutte
Tout serait parti d’une banale histoire avec une soif inextinguible de vengeance entre les deux charretiers, qui évoluent aussi dans le milieu interlope et se livrent souvent à des activités répréhensibles parallèles. Quand les cochers se sont battus l’année dernière, ils se sont effroyablement blessés à l’arme blanche, après une séance de lutte à la même période du mois de Ramadan, avant d’être séparés par leurs compagnons et autres passants. Ainsi, depuis lors, ils ne se piffent plus et profitent de la moindre occasion pour se tancer vertement dans la rue, mais aussi solder leurs comptes à bras raccourcis ou dans le sang.
Ils ont récidivé avant-hier ; le défunt puait l’alcool et détenait un tesson de bouteille, l’autre un couteau
Avant-hier, vers 20h, les deux charretiers se retrouvent au terminus de la ligne 71 et renouent avec la langue de fer. K. M. sent fortement l’alcool, s’empare d’un tesson de bouteille et se met sur ses gardes. Son collègue A. D. craint pour sa vie et prend un couteau pour parer au plus pressé. Ils continuent à se lancer mutuellement un défi et échangent des salacités. L’adrénaline monte brusquement d’un cran et le ton devient aussi très virulent et agressif. La bagarre est alors inévitable. Ils se jettent ainsi dessus et se mettent à se cogner.
Il assène un coup de tesson de bouteille sur la nuque de son protagoniste, qui se venge avec son couteau
Le nommé K. M. use de son tesson de bouteille et assène des coups à son protagoniste A. D. Qui se retrouve avec de graves blessures corporelles sanguinolentes et hurle toute sa rage de vengeance. Il brandit son couteau, charge avec une violence inouïe son compagnon et l’atteint au niveau de la carotide. Ce dernier pousse des cris de douleur et tente de continuer la bagarre. Il se vide davantage de son sang, s’affaiblit et s’écroule au sol. Il puise jusque dans ses dernières forces, se relève et tente de tenir le coup. Il plaque la paume de la main à la carotide et s’emploie à y appliquer un garrot avec la pince, en vue de stopper net la forte hémorragie. Sans succès. Il retombe au sol et meurt.
Il se réfugie chez lui avec ses habits tâchés de sang, se fait cueillir la même nuit puis conduire à l’hôpital
Le présumé meurtrier s’affole, quitte en douce la scène de boucherie et court trouver refuge à leur domicile. Alertés, les gendarmes de Keur Massar débarquent sur les lieux, constatent le drame et se renseignent sur les circonstances de l’horreur. Ils identifient le fugitif et filent droit le cueillir chez lui durant la même nuit des faits. Mais, vu les blessures du jeune garçon, ils l’acheminent à bord de leur véhicule dans une structure sanitaire pour des soins et le conduisent à la brigade de gendarmerie. Ils l’auditionnent ensuite sur procès-verbal et le placent en garde à vue. Ils pourraient le présenter devant le procureur de Pikine/Guédiawaye pour les incriminations pénales retenues contre lui.
Vieux Père NDIAYE