Serigne Mamadou Guèye a été déféré, hier, au parquet du Tribunal de grande instance (Tgi) de Thiès pour le meurtre présumé de son oncle maternel, le chauffeur de taxi Cheikh Mbaye. Mais, au cours de son interrogatoire, le mécanicien, né en 1993, a nié. Mais, que de griefs contre son défunt oncle…
Le voile de mystère sur les minutes de l’audition sur procès-verbal (Pv) devant les enquêteurs du commissariat central de police de Thiès du présumé meurtrier du chauffeur de taxi Cheikh Mbaye a été levé après la conduite, hier, de celui-ci devant le procureur de la cité du Rail.
Le neveu battait son oncle maternel, la famille confirme, ils vivaient seuls dans l’appartement
Le défunt et son neveu entretenaient des relations pour le moins heurtées. Ils vivaient seuls dans le même appartement, qui ne paie pas de mine, dans une maison située au quartier Diamaguène, à Tally Boubess. Tous les deux ont l’habitude de se disputer. Et le neveu s’en prenait physiquement très souvent à son oncle maternel de chauffeur de taxi. Ce que des proches de ces derniers ont confirmé dans leurs dépositions sur Pv devant les flics enquêteurs.
Il reprochait au défunt de lire les Xassaïdes en état d’ivresse
Le mis en cause a aussi avoué qu’il battait son oncle. Il a soutenu cependant que leur différend a été résolu depuis longtemps à la police. «Ce jour-là, on est venu à la police et on nous a arrangés. Mais, mon problème avec mon oncle, c’est quand il est ivre et qu’il veut lire les Xassaïdes. Ce que je lui reprochais souvent». Serigne Mamadou Guèye avoue avoir un jour menacé de mort son oncle avec un objet contondant que les limiers lui ont confisqué lorsque ces derniers l’ont convoqué avec le frère de sa mère au commissariat pour tenter de régler leur contentieux. «J’ai eu un problème ce jour-là avec mon oncle. On m’a pris l’arme à la police. Mais depuis lors, il n’y a plus rien entre nous», indique-t-il.
Il accuse l’oncle de prendre l’argent restant de sa part d’héritage de son père ; le voisinage l’accable
Les voisins de quartier ont battu en brèche la déposition du jeune mécanicien et l’ont enfoncé. Ils déclarent en chœur que celui-ci terrorise à longueur de journée les membres de sa famille, en particulier les épouses de son défunt oncle maternel, qui ont quitté le domicile conjugal à cause de ses menaces de mort. Ce que le neveu. Avant d’accuser son oncle d’avoir fait main basse sur sa part d’héritage de son défunt papa. «C’est mon oncle qui a mes 850.000 francs Cfa, qui constituent ma part d’héritage de mon père. Il ne m’a donné que 125.000 F et 50.000 F sur les 850.000 F, avant de garder le reste», fait-il remarquer.
Guèye fait l’ignorant devant les flics enquêteurs: «c’est vous-mêmes qui me l’apprenez»
Interpellé sur la fameuse nuit du 23 avril dernier ; une nuit où le taximan a été vu pour la dernière fois par les voisins, avant que ses restes humains ne soient découverts plus tard dans les égouts de l’Onas, situés à moins de 30 mètres de la maison, Serigne Mamadou Guèye répond de manière sèche: «je ne sais pas ce que vous me dites. C’est vous-mêmes qui venez de me l’apprendre».
Les dénégations cousues de fil blanc du neveu, l’eau bénite ou «Safara» contre sa «maladie mentale»
Malgré les charges des flics, le jeune mécano est resté impassible : «je ne l’ai pas tué et j’ignore celui qui l’a fait». Il se répète devant la question des enquêteurs, qui l’interpellent sur le fait que lui et son oncle se trouvaient seuls dans la concession au moment des faits. Les limiers sentent qu’ils tiennent leur homme et refusent de lâcher prise. «Avez-vous tué votre oncle parce qu’il vous donne de l’eau bénite appelée ‘’Safara’’ ?» Serigne campe sur ses dénégations et lâche : «mon oncle n’avait pas à me donner du ‘’Safara’’ parce qu’il n’y a rien entre nous. Il le fait également avec un certain nommé Vieux Wade ; ce sont eux qui m’ont emmené de force auprès d’un marabout alors que je ne souffre de rien», déclare le neveu présumé meurtrier de son oncle maternel.
Les indices graves et concordants de nature à motiver l’inculpation du présumé meurtrier
Quid du vieux téléphone portable de la victime ? Le neveu affirme que le cellulaire lui appartient. «Je l’ai eu depuis quelque temps. Je l’ai acheté au marché Moussanté auprès d’un vendeur ambulant. J’ai le document, la boîte et le reçu du téléphone à la maison». Ces déclarations n’ont cependant pas convaincu les enquêteurs. D’autant que la puce de la victime se trouvait dans ledit téléphone jusqu’au jour de sa mystérieuse disparition. S’y ajoute le traçage de la puce de la victime sur le cellulaire en question ainsi que les deux Imei identiques.
Vieux Père NDIAYE