Guy Marius Sagna est retourné depuis hier à la prison de Rebeuss. Le leader de Frapp/France dégage a été placé sous mandat de dépôt pour 4 chefs d’inculpation. Sept autres de ses camarades l’ont accompagné à la prison avec comme seul imputation la participation à une manifestation interdite. Curieusement, Souleymane Ndjim a été inculpé du même chef, mais il bénéficie d’une liberté provisoire.
Le 16 août dernier, Guy Marius Sagna sortait de prison, après une liberté provisoire dans une procédure par laquelle il a été poursuivi, inculpé et placé sous mandat de dépôt. Dans cette procédure, il était reproché à l’activiste un post sur sa page Facebook dans lequel la France était, en substance, accusée de préparer un attentat sur le sol sénégalais. Près de 4 mois plus tard, le leader de Frapp/France dégage retourne à la prison de Rebeuss pour avoir manifesté contre la hausse du prix de l’électricité. En effet hier, comme l’avait demandé le procureur de la République, dans son réquisitoire, Guy Marius Sagna et 7 autres de ses camarades manifestants ont été inculpés par le Doyen des juges avant d’être placés sous mandat de dépôt. Tous les manifestants de «Aar Li Nu Bokk» ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt, sauf Souleymane Ndjim. Ce, comme l’avait requis le Procureur Serigne Bassirou Guèye. Fait curieux, Souleymane Ndjim a été inculpé pour participation à une manifestation interdite, en même temps que ses 8 autres camarades, mais a été mis en liberté provisoire. Pourquoi ? Des neuf manifestants, seul Guy Marius Sagna est poursuivi pour plusieurs chefs à savoir participation à une manifestation interdite, actions diverses, provocation à un attroupement et rébellion.
Étonnant que le procureur de la République demande une liberté provisoire pour uniquement Souleymane Ndjim, tout en demandant son inculpation pour le même chef d’inculpation que ses camarades qui, pourtant, vont en prison. Même s’il ne trouve pas l’explication sur l’attitude du chef du Parquet et du Doyen des juges d’instruction, Me Moussa Sarr, constitué pour tous les manifestants, s’en réjouit tout de même. «Je ne sais pas pourquoi Souleymane Ndjim a bénéficié d’une liberté provisoire et que les autres sont placés sous mandat, alors qu’ils sont poursuivis pour le même chef, mais je m’en félicite, en tant que son avocat. Lorsque mon client bénéficie d’une liberté provisoire, je m’en félicite». C’est à 16 heures que le magistrat instructeur a commencé ses inculpations pour ne terminer qu’après 19 heures.
La grève de la faim se poursuit, Malick Diallo Biaye très mal en point
Par ailleurs, Guy Marius Sagna et ses camarades n’ont pas abandonné leur combat. Ils continuent toujours à observer une grève de la faim. La situation s’est compliquée pour Malick Diallo Biaye. En effet hier, le bonhomme a piqué une crise. Ce qui a inquiété ses camarades. Il a été examiné, par la suite, par un médecin qui s’est déplacé jusqu’à la cave du palais de justice Lat-Dior. Selon Me Moussa Sarr, l’homme de l’art, après avoir ausculté son client, a préparé un document qu’il a remis au Doyen des juges d’instruction, le matin, avant les inculpations. Cela n’a pas empêché pour autant le magistrat instructeur de le placer sous mandat de dépôt. L’avocat confirme par ailleurs que son client était «très mal en point», hier.
Alassane DRAME