Adji Sarr qui a accusé Ousmane Sonko de viol et menaces de mort a parlé hier en exclusivité à Leral Tv. Une occasion pour elle de revenir sur plusieurs aspects de l’affaire. Elle réitère ses accusations et défie son présumé violeur en disant qu’elle est prête à retirer sa plainte si Sonko jure sur le Saint Coran qu’il n’a pas couché avec elle. Elle confirme aussi être enceinte et indexe Sonko.
Adji Sarr a fait le récit des supposés viols dont elle serait victime de la part d’Ousmane Sonko. Des viols qui auraient commencé le jour même où le leader de Pastef l’a trouvée au salon de massage pour la première fois. Une séance de «massage tonifiant» payée 20.000 F Cfa qu’elle a remis à sa patronne avant de commencer la séance. Une séance lors de laquelle, à la fin, Sonko, dont il a vu les deux armes au moment où il se déshabillait, aurait insisté, à coups de menaces, pour coucher avec elle, bien qu’elle l’ait supplié de la laisser tranquille, en vain. «Il m’a tirée et m’a prise à la gorge et m’a obligée à me coucher au sol. Je l’ai prié de me laisser. Il m’a dit : ‘’tu penses que je vais rater cette occasion…’’ Ensuite il m’a versée dessus l’huile de massage et a couché avec moi». Précisant qu’elle était vierge, elle souligne n’avoir jamais dit que Sonko lui a pointé deux armes au moment de la violer. «Je n’ai pas dit qu’il m’a pointé une arme. Il ne m’a pas pointé une arme. Il m’a dit : ‘’tu as vu mes armes ! Cela veut dire que je peux en donner à d’autres qui pourront te tuer sans que personne ne le sache’’». Elle soutient également qu’après l’acte, Sonko lui a dit : «ce que j’ai fait ici, où tu puisses en parler dans le monde, personne ne va le croire. Les gens vont dire que c’est un complot et c’est toi qui vas payer les pots cassés. Je pense que tu ne vas pas prendre le risque que tes parents sachent que tu travailles comme masseuse».
«Il ne m’a pas pointé une arme. Il m’a dit : ‘’tu as vu mes armes !’’»
A l’en croire, cinq jours après les faits, elle a décidé d’abandonner son travail et de rentrer chez ses grands-parents au village, prétextant un décès. «Je voulais juste fuir, aller chez mes grands-parents, comme il ne connaît pas là-bas. J’ai profité de l’absence de Fina (sa patronne) pour prendre mes bagages et partir», dit-elle.
Réfutant avoir été renvoyée comme le prétend sa patronne, elle dit être revenue à son travail «5 ou 6 mois après», parce que cette dernière avait insisté pour qu’elle revienne remplacer une autre masseuse qui s’était mariée, lui garantissant aussi que les conditions de travail avait changé. Et qu’elle payait désormais par mois, et qu’il n’y avait plus certains types de massage compromettants comme «le corps à corps tout nu, le nourou…» et qu’il n’y avait plus que le «massage tonifiant» et le «massage relaxant».
«Le 21 décembre» dernier, entre 13h et 14h, Il a payé 80.000 F Cfa pour le massage et le Jacuzzi»
Et quand elle a repris le travail, elle affirme que Sonko est revenu quelque temps après, une première fois le 18 décembre, mais a été reçu par une autre fille et n’a finalement pas fait son massage, parce qu’il a déclaré avoir oublié son argent chez lui. Mais, dit-elle, il est revenu «le 21 décembre» dernier, «entre 13h et 14h». Et que c’est elle qui lui a ouvert la porte sur demande de la patronne. Et d’ajouter que quand elle a voulu le laisser avec une autre fille, il a insisté pour qu’elle reste parce que c’est pour elle qu’il était venu. Poursuivant, elle note que ce jour-là, Sonko a payé 80.000 F Cfa pour le massage et le Jacuzzi. Et qu’une fois dans le jacuzzi, il a insisté pour coucher avec elle, en réitérant ses menaces de s’en prendre à elle si elle refusait.
Et le 2 février dernier aussi, Sonko est revenu et l’a également obligée à coucher avec elle, après que l’autre masseuse, qui était dans la salle, est sortie. Après les faits, elle dit avoir fait venir Sidy Ahmet Mbaye qu’il appelle son «frère», qui l’a accompagnée faire des prélèvements, en guise de preuves, à l’hôpital de Grand-Yoff. Parce que ce dernier lui aurait dit que personne ne la croirait si elle n’a pas les preuves de ses accusations.
Une grossesse…
Hier, après avoir refusé dans un premier temps d’en parler, Adji Sarr a confirmé qu’elle est en état de grossesse. De même après avoir refusé de parler de l’auteur de ladite grossesse, en parlant de son audition à la Section de recherches, elle a affirmé qu’à la question du capitaine Touré de savoir qui est l’auteur de sa grossesse, elle a répondu que «c’est Ousmane Sonko».
«S’il jure sur le Saint Coran, je retire ma plainte…»
La masseuse qui persiste sur ses accusations, dit être pressée que la justice dise le droit. «Que la justice fasse son travail. Si j’ai tort, qu’elle le dise ; si Ousmane Sonko a tort, qu’elle le dise». Mieux, il défie Ousmane Sonko et se dit disposée à même retirer sa plainte si ce dernier relève le défi. «Qu’il jure sur le Saint Coran, je ne parle même pas du viol, mais s’il n’a pas fait l’amour avec moi, qu’il jure sur le Saint Coran. S’il le fait, je vais retirer ma plainte, quitte à en subir toutes les conséquences».
Et pour mieux convaincre, elle affirme que Sonko lui racontait même ce qui se passait chez lui avec ses femmes. Et de noter que le 2 février dernier, il lui a même raconté qu’il s’était disputé avec sa seconde femme et que cette dernière avait mis une robe rouge pour essayer de l’amadouer, mais il est resté indifférent. Et de lui signifier aussi que ce qu’il veut vivre au salon de massage, il ne peut pas le vivre avec ses épouses. Refusant d’entrer dans les détails, elle souligne que même à la gendarmerie, elle a affirmé au capitaine Touré qu’elle ne voulait pas de problèmes, mais juste que Sonko la laisse tranquille.
Ndèye Khady Ndiaye essaye de se protéger et de protéger son business
«Je comprends Ndèye Khady Ndiaye. Je pense qu’elle essaye de se protéger et protéger en même temps son business. À sa place, je ne sais pas si je ferai autre chose que ce qu’elle a fait. La seule chose que je lui reproche, c’est la manière dont elle s’y est attelée. Parce que nous travaillons ensemble depuis longtemps et rien que pour ça, je pense qu’elle avait mieux à faire que de me jeter en pâture».
Le Capitaine Touré aurait dû tout dire
«Pour ce qui est du capitaine (Oumar) Touré qui s’est ouvert à la presse dans le cadre du dossier, j’aimerai seulement lui demander de tout déballer tant qu’il y est. Parce qu’il pouvait rappeler que le jour où je suis allée à la Section de recherches pour porter plainte, je lui ai clairement dit que je ne voulais pas que quelqu’un le sache, que je voulais juste qu’il aille dire à Ousmane Sonko de ne plus s’approcher de moi. Parce que je ne savais même qu’il y aurait un dossier en justice. Le capitaine Touré pouvait également dire que Ndèye Khady Ndiaye m’a proposé d’avorter en sa présence. Il sait parfaitement que Ndèye Khady Ndiaye m’a dit que le jour où je lui ai avoué que j’étais enceinte, elle a automatiquement pensé à Ousmane Sonko. Et c’est elle-même qui m’a conseillée de prendre un mélange de Coca-Cola plus café pour avorter».
Je ne comprends pas pourquoi Ndèye Fatou Sène Tall a tenté de me détruire à ce point
«À Ndèye Fatou Sène Tall, qui a déclaré que je lui ai dit que j’allais rencontrer le président de la République Macky Sall et qui a assuré que tout cela n’est que complot et que je lui ai dit que c’est un responsable du pouvoir qui va m’emmener voir le Président, je lui demande pourquoi elle me n’en jamais dissuadé alors qu’elle a dit qu’elle me considère comme sa fille. Je suis très déçue de son comportement. Je ne comprends pas pourquoi elle a tenté de me détruire à ce point. Il y a quelqu’un qui s’est présentée comme ma tante et qui a déclaré que j’ai déjà enfanté et d’autres fausses tantes, je voudrais dire que je ne connais pas ces personnes».
Sidy Ahmed Mbaye est tout pour moi
«Pour ce qui est de Sidy Ahmed (Mbaye), je dois dire qu’il est tout pour moi. Quand je suis dans des difficultés je ne vois que lui. La première fois que je lui ai parlé de cette affaire, il m’a déconseillé de la répéter. Il m’a clairement dit que personne ne me croira de toute façon. C’est quand Ousmane Sonko m’a violé une nouvelle fois que je l’ai appelé pour lui dire encore. Là il a compris que les choses étaient sérieuses. C’est ainsi qu’il m’a conseillé de trouver une preuve pour qu’il puisse me croire. Il m’a même conseillé de le filmer, je lui ai aussitôt dit non, tellement j’avais peur».
Avec leral.tv