Entre le préfet de Dakar Alioune Badara Samb et le collectif «Noo Lank» qui lutte pour l’annulation de la hausse sur le prix de l’électricité depuis des semaines, mais aussi pour la libération du Dr Babacar Diop, Guy Marius Sagna et Cie, l’on n’a pas fini de se faire peur. Le collectif appelle à tenir le sit-in malgré l’interdiction du préfet Alioune Badara Samb qui, hier, a averti que toutes les dispositions seront prises pour assurer la circulation des personnes et des biens.
Le centre-ville est parti pour être chaud cet après-midi. En effet, malgré l’interdiction à eux notifiée par le préfet, hier, les membres du collectif «Noo lank, Noo bañ» seront dans la rue. «La manifestation de demain après-midi (ndlr : aujourd’hui), à la place de l’Indépendance, conformément à ce qui a été arrêté par les organisations membres du collectif, reste maintenue. Nous invitons les Sénégalais et les membres de nos organisations respectives à la mobilisation», déclarent en chœur les dirigeants du collectif «Noo lank». D’ailleurs, hier soir beaucoup de réunions ont été tenues à cet effet.
Hier, jusque tard dans la nuit, en effet, les gens étaient en train d’échanger via le groupe WhatsApp qui a été crée par le collectif. Et la position principale qui s’était dégagée, malgré la notification d’interdiction du préfet, c’est d’aller jusqu’au bout ; maintenir le sit-in, conformément à ce qui a été décidé par toutes les entités.
Le préfet Alioune Badara Samb dit niet et menace
Le préfet de Dakar, pour sa part, a interdit la manifestation du collectif «Noo Lank» et celle de tous les contre manifestants. Alioune Badara Samb d’assurer que toutes les dispositions seront prises pour faire respecter la notification d’interdiction. Il soutient en effet que toutes les dispositions seront prises pour assurer la circulation des personnes et des biens.
La place de l’indépendance et tous les axes qui mènent au palai déjà bunkerisés
Pour dire d’ailleurs que les menaces des camarades de Guy Marius Sagna et Cie sont prises très au sérieux par les autorités au plus haut niveau, la sécurité a été renforcée à la place de l'Indépendance, mais également sur tous les axes qui mènent au palais de la République. Contrairement à la fois dernière, cette fois-ci, c’est difficilement que les manifestants passeront le rideau de sécurité qui a été dressé par les forces de sécurité. Le palais présidentiel et ses alentours sont presque interdits d’accès au grand public, pour ne pas dire barricadés.
Les «mouvanciers» rétropédalent
Les jeunes de l’Apr qui voulaient contremanifester ce même jour de vendredi et au même moment que le collectif «Noo lank, Noo bañ» pour, disent-ils, soutenir les politiques publiques du gouvernement, ont finalement renoncé. Ils vont, disent-ils, se plier à la décision du préfet qui leur a notifié «le caractère irrecevable» de leur demande de «marche» de la place de l’Indépendance au palais de la République. Tout de même, Youssou Niang et Cie se disent déterminés à «faire face à tout fauteur de trouble». «Nous sommes des républicains. Nous respectons l’avis du préfet, mais en même temps, l’arrêté Ousmane Ngom. Nous ne sommes les jeunes de personne, sinon, ceux du président de la République. Nous allons nous donner corps et âme pour une réussite totale de son second mandat à la tête du pays», a déclaré M. Niang. Non avant d’ouvrir le feu sur Moussa Sow, le coordonnateur de la Cojer qui, quelques heures auparavant, disait ne pas voir de pertinence à contremanifester. Mais que ce qui était attendu de ses camarades de la mouvance présidentielle notamment, c’est d’aller trouver les populations et d’organiser des séances d’explications. Ce sont trois déclarations de manifestations qui avaient été déposées pour ce vendredi sur la table du préfet de Dakar, Alioune Badara Samb. Celle du collectif «Noo Lank», celle du mouvement «Yoonu Askan Wi» et les jeunes défenseurs de l’Alliance pour la République. Mais aucune n’a été autorisée par le préfet de Dakar.
Madou MBODJ