Quelques jours après la visite du Premier ministre Justin Trudeau, le gouvernement canadien a placé le Sénégal à un niveau très élevé d’insécurité. Pour prévenir ses concitoyens désirant se rendre au Sénégal, le gouvernement canadien les invite à faire preuve d’une grande prudence en raison des niveaux élevés de criminalité.
Tout d’abord, les Canadiens rappellent que le conflit casamançais est caractérisé par des périodes de calme relatif suivies de périodes de conflit alimentées par des explosions de mines, des attaques directes ou indirectes, des vols et des attaques contre des entreprises ou des villages. D’ailleurs, ils précisent que les groupes rebelles opèrent sporadiquement sur les routes (souvent fermées la nuit) et dans les zones proches des frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau. «Des mines antipersonnel et antichar, ainsi que des engins explosifs non explosés se trouvent dans de nombreuses régions (nord Sindian, Niassya, sud d'Oussouye, Niaguiss)», précise le gouvernement canadien. En guise de conseil, il demande à ceux qui veulent faire du tourisme au Sud du pays de «rester sur les routes principales, de voyager en convoi et d’embaucher des transporteurs ou des voyagistes de bonne réputation». En plus «les zones proches des frontières avec la Mauritanie et le Mali, où les groupes djihadistes sont actifs, sont à risque, car elles peuvent abriter des éléments extérieurs en raison de la porosité des frontières», fait savoir le Canada à ses citoyens.
Le Canada ne badine pas avec la position du Sénégal sur l’homosexualité
Quant à l’homosexualité, largement débattue lors de la visite du Premier ministre Justin Trudeau, le Canada soutient que ses concitoyens homosexuels devraient considérer attentivement les risques de voyager au Sénégal.
Les sites «ciblés» par les terroristes selon le Canada
Pour ce qui est du terrorisme, le gouvernement canadien, même s’il fait savoir que le Sénégal n'a subi aucune attaque terroriste, précise que le contexte de la menace terroriste régionale pesant sur les pays d’Afrique de l’Ouest, des attaques pourraient se produire à tout moment. Tout en demandant à leurs concitoyens de rester prudents, le Canada pointe les cibles qui pourraient faire l’objet d’une attaque : «bâtiments gouvernementaux, y compris les écoles ; les lieux de cultes ; aéroports et autres plaques tournantes et réseaux sociaux de transport ; les espaces publics tels que les attractions touristiques, restaurants, bars, cafés, centres commerciaux, marchés, hôtels et autres sites fréquentés par des étrangers».
Dakar… la capitale de tous les dangers
Comme toujours, la capitale sénégalaise est dépeinte à l’image des villes où règne l’insécurité totale. En effet, souligne le Canada, «des délits mineurs tels que le vol à la tire et le vol de sacs sont parfois commis par des voleurs à moto. La jetée de Gorée est un lieu de prédilection pour les pickpockets». A ses ressortissants, le Canada demande de rester vigilants : «lorsque vous voyagez, assurez-vous que vos effets personnels, y compris votre passeport et autres documents de voyage sont en sécurité en tout temps… Ne marchez pas seul. Évitez de marcher le long de la route de la Corniche le soir, en particulier sur la Corniche Est (Petite Corniche) et sur la Corniche Ouest. Évitez également de vous attarder le long de la plage en fin de journée». Des consignes de sécurité sont aussi fournies aux Canadiens par leur gouvernement quant à la conduite à tenir en cas de manifestations et grèves. Tout en précisant que «les vols à domicile et les vols à main armée sont fréquents. En général, les agressions ont lieu tôt le matin et après le crépuscule».
Sécurité routière, un problème éternel
Alors que les accidents n’en finissent plus d’être enregistrés au Sénégal, le gouvernement canadien renseigne que «les routes principales sont en bon état, mais les déplacements après la tombée de la nuit peuvent être difficiles en raison d'un mauvais éclairage. La plupart des routes secondaires nécessitent un véhicule à quatre roues motrices, en particulier pendant la saison des pluies». Et de poursuivre : «la présence de piétons et d'animaux, de mauvaises habitudes de conduite et des véhicules mal entretenus contribuent à rendre les conditions de conduite locales difficiles». Pour ce qui est du transport, le gouvernement canadien alerte sur les taxis qui «sont souvent mal entretenus et les conducteurs peuvent avoir de mauvaises habitudes de conduite». Ainsi il est recommandé aux Canadiens d’utiliser des taxis officiellement identifiés (jaune et noir).
Samba THIAM