La place du Parti socialiste dans la coalition Benno Bokk Yakaar est à revoir. C’est la conviction de Mamadou Mbodji Diouf, membre du Bureau politique dudit parti. Dénonçant la nonchalance dont fait montre le Ps durant les tournées du Président Macky Sall, ce dernier craint que cette attitude leur coûte leur place privilégiée auprès du Président Macky Sall.
Mamadou Mbodji Diouf n’en peut plus de regarder le Parti socialiste sombrer dans cette inactivité durant les tournées du Président Macky Sall. Membre du Bureau politique dudit parti, le Directeur du Programme de modernisation des Daaras se demande de quel type d’allié se prévaut le Ps et quelle position mérite-t-il aujourd’hui par sa visibilité et son investissement politique dans la coalition Benno Bokk Yakaar. Évoquant la présence du Ps dans les tournées économiques du Président Sall, Mbodji estime que c’était l’occasion pour les responsables et alliés du chef de l’Etat de rivaliser de par leur capacité à mobiliser, mais force est de constater l’absence de mobilisation de son parti durant ces importants moments.
«Ne soyons pas vindicatifs si, demain, nous nous retrouvons moins considérés, ou même, pire, défenestrés…»
Il met ainsi en exergue la performance de Rewmi de Idrissa Seck le mardi dernier lors de la visite du Président Macky Sall à Thiès, pour dire que la coalition «mbourok-soow» est la coalition-phare en devenir et aspirant à détrôner Benno Bokk Yakaar de son piédestal et venir à bout de son invincibilité. «Les marées oranges, très visibles dans les fiefs réputés rewmistes ou assimilés, sont une réponse concrète à l’incarnation d’une position privilégiée au sein de la nouvelle majorité présidentielle depuis son retour dans la coalition au pouvoir», souligne t-il avant de s’interroger sur la position du Parti socialiste dans cette bataille de positionnement. S’attaquant ouvertement a la direction du Parti socialiste, Mamadou Mbodji Diouf fustige la nonchalance dont fait montre le Ps. «Au même moment, vautrés dans notre nombrilisme et notre fierté de principal allié de Bby, nous autres, socialistes, nous faisons très discrets, si ce n’est pour nous faire tout-petits voire inexistants à l’occasion de ces tournées économiques. Le vert est-il devenu le ver dans le fruit de Bby avec un apport politique insignifiant ? Cela en a tout l’air !», fulmine-t-il tout en mettant en garde ses camarades socialistes «Ne soyons pas vindicatifs si, demain, nous nous retrouvons moins considérés, ou même, pire, défenestrés et relégués au rang de parti minuscule sans contribution majeure».
«il est grand temps pour la direction du parti d’ouvrir les yeux et de nous sortir de notre somnolence, si…»
Mbodji Diouf invite par ailleurs les dirigeants du parti à éclairer la lanterne des militants sur cette attitude. «S’il s’agit d’une option nouvelle non annoncée pour sortir discrètement et irrémédiablement de Bby, c’est alors tant mieux pour la plupart de nos militants qui ne comprennent plus grand-chose à notre ligne politique. Mais tout de même, faisons le proprement et incarnons-le dignement. Si par contre, c’est encore la conséquence de notre atonie et certainement pas encore une agonie, il est grand temps pour la direction du parti d’ouvrir les yeux et de nous sortir de notre somnolence. La nonchalance n’est jamais sanctionnée positivement en politique», fait- il savoir.
«le Ps, de par son parcours, sa tradition et ses prétentions de son rang à tenir, ne peut plus continuer dans son inactivité»
Pour lui, soit on est dedans soit on est dehors ; mais cela doit être clair, parce que le Ps, de par son parcours, sa tradition et ses prétentions de son rang à tenir, ne peut plus continuer dans son inactivité. A l'en croire, le premier pas à franchir, c’est de régulariser au moins la tenue de leurs réunions d’instances au sommet comme le Secrétariat exécutif national (Sen), le Bureau politique (Bp) et le Comité central. «Le gagner-ensemble et gouverner-ensemble ne doit pas se limiter à un statut de consommateur de position de responsabilité, sans apport de valeur ajoutée politique, comme on a toujours su le faire dans un passé récent», tonne Mbodji Diouf qui suggère l’appui de la direction aux responsables dans leur localités particulièrement en ces occasions. « Tenir notre rang dans cette coalition de la majorité présidentielle, au-delà de la respectabilité qu’il nous confère aux yeux de notre principal allié, permettra de conforter notre position de grand parti détenteur du plus grand legs politique du landerneau politique. Plus que tout, le nécessité d’accompagner les camarades et responsables dans leurs localités particulièrement en ces occasions de démonstrations de force, est une gageure pour laquelle nous devons plus lésiner sur les moyens mis à notre disposition pour rien d’autre que tenir notre rang», conseille-t-il, pensant qu’il est temps de galvaniser les militants qui sont anesthésiés depuis un certain temps.
Ndèye Khady DIOUF